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dimanche, 12 avril 2020

Géopolitique du coronavirus - Entretien avec Claude Timmerman

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Géopolitique du coronavirus

Entretien avec Claude Timmerman

Au cœur d’une crise mondiale inédite par son ampleur, Strategika vous propose l’éclairage d’analystes et de penseurs reconnus dans leur domaine d’expertise. Nous avons posé à chacun une série de questions qui portent sur les différents aspects de cette véritable crise de civilisation ainsi que sur ses répercussions politiques, géopolitiques et sociales.

C’est aujourd’hui Claude Timmerman qui nous répond.

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Ancient élève Ecole Normale Supérieure de ST Cloud (aujourd’hui Lyon) prom. 69. Biologiste : zoologie, paléontologie, génétique et génétique des populations ; démographie. Statisticien : modélisations et statistiques biologiques et critique des méthodologies médicales. Spécialiste des questions environnementale et de l’analyse de l’Evolution. Analyste de la surpopulation et des effets de la densification humaine croissante sur le milieu, notamment de son impact sur les espèces aujourd’hui en voie de disparition. Militant de la première heure dans la lutte contre les OGM, les pesticides, la chimie agricole et les saccages environnementaux liés aux nouvelles pratiques agricoles mal gérées (Remembrements, irrigation, etc.) Ancien conseiller pour les questions agricoles et environnementales du gouvernement togolais de la présidence Eyadéma. Ancien chargé de mission du Ministre du Développement Rural togolais. Il signe régulièrement des articles sur Boulevard Voltaire,Medias-presse-info et le blog Terre-future. Il est aussi Conférencier et rédacteur au CEP (Centre d’Etude et de Prospective). Catholique traditionaliste, ancien cérémoniaire pontifical du cardinal Veuillot, notamment lors d’un pèlerinage en Terre Sainte (1965) où il a découvert l’importance des églises primitives et séparées et les rapports islamo-chrétiens pluricentenaires associés notamment au statu quo à Jérusalem. Il s’est beaucoup intéressé au monde coranique et à la civilisation islamo-perse d’Asie Centrale. Aujourd’hui en retraite, résolument opposé aux thèses du concile Vatican II et au mythe nouveau du « judéo-christianisme » qui en a découlé,  qu’il considère comme un oxymore. Il a publié à ce sujet un ouvrage : Judéo-christianisme – Travestissement historique et Contre-sens idéologique.

Strategika – On lit beaucoup d’éléments contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?

         Il est parfois difficile de supporter ces « professionnels de santé » qui se gargarisent à l’envie, à travers des médias beaucoup trop complaisants dans la transmission d’une logorrhée insupportable dont la seule raison d’être est de masquer l’ignorance et l’imprévoyance, donc l’impuissance, du corps médical. Ceci fait la part belle à l’approximation quand ce n’est pas carrément à d’authentiques fake news, parfois même gouvernementales, ainsi relayées.

Nous avons seulement à disposition quatre mois d’observations et d’analyses asiatiques, essentiellement d’origine chinoise, et environ deux mois d’observations dans les pays européens du sud secondairement touchés : Italie, Espagne et France… Les observations italiennes sont de loin les plus rigoureuses et les plus documentées à aujourd’hui. Rien hélas ne nous parvient de l’Iran où l’infestation a été virulente et massive.

Pourtant dès le mois de janvier, l’Institut Pasteur avait inventorié et décodé le génome de ce virus baptisé ensuite « Covid 19 » comme appartenant à la famille des Corona Virus dont on connaît certains représentants depuis des décennies…

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C’est là que des observateurs plein de bonne volonté – à défaut de connaissances sur la question – ont soulevé un lièvre de taille : la réalité du dépôt de brevets sur ces virus, ce qui a les beaucoup choqué…

Sous l’influence anglo-saxonne, on amalgame aujourd’hui « découvreur » et « inventeur ». Un brevet associé à une « découverte » est ainsi confondu sous le même vocable avec celui lié à une « invention ». Les responsables bénéficières du brevet en tant que « découvreurs » sont donc désormais désigné sous le terme devenu général d’«inventeur»… (Et c’est vrai dans tous les domaines : ainsi un plongeur sous-marin qui découvre une épave gréco-romaine sera qualifié d’inventeur.)

Abusés par ce faux sens, certains observateurs non avertis ayant découvert (c’est en consultation publique !) les dépôts de brevets de génome (parfois vieux de plus de15 ans) de divers coronavirus en ont abusivement déduit que ces virus étaient des « créations brevetées » avec tous les fantasmes complotistes qui s’y rattachent…

C’est que nous ne sommes plus au temps de Flemming qui, lorsqu’il a découvert la pénicilline, a déclaré « faire don de cette découverte à l’Humanité »… Aujourd’hui aucun chercheur et aucun institut ne perdent de vue la capacité d’exploitation notamment pharmaceutique de toute découverte biochimique et des formidables profits que cela peut générer… L’institut Pasteur n’y échappe donc pas même si, question d’aura, il évite de communiquer dessus…  Breveter un virus c’est l’assurance de retombés financières considérables s’il est utilisé pour des vaccins, pour des synthèses biochimiques ou,  chose beaucoup moins avouable mais toujours bien d’actualité quoi qu’on en dise, surtout si chaque Etat (à part Israël) en a signé la convention internationale d’interdiction, pour les armes biologiques.

D’où sort ce virus ? Apparemment de Wuhan, une ville chinoise récemment dotée d’un laboratoire de recherche de virologie de classe 4, construit en coopération avec la France entre 2014 et 2017 sur le modèle de celui de Lyon. La construction du laboratoire de Wuhan a été décidé en 2014 sous l’égide d’Emmanuel Macron (alors ministre de l’Economie de François Hollande) et de son comparse Edouard Philippe, tous deux membre du très fermé club « Young fellows China », organisation franco-chinoise de « sélection et de promotion d’acteurs de la coopération franco-chinoise ».

Construit en partenariat avec la France, ce laboratoire aura initialement pour directeur Yves Lévy, nommé en 2014 directeur de l’Inserm dans des conditions alors qualifiées d’opaques.

[Second mari d’Agnès Buzyn, non reconduit dans ses fonctions à l’Inserm en 2018, Yves Lévy a été récemment recasé comme conseiller d’Etat avec le statut pour le moins original de « service extraordinaire ».]

Nous voyons donc que nous avons bien affaire ici au résultat d’une opération politique.

Clairement, la fable d’une origine « animale » culpabilisante à souhait pour la faune,  alliant chauve-souris et pangolin ne tient pas même si elle séduit tous les fanatiques des zoonoses. C’est biologiquement simplement impossible ! Le démontrer ici prendrait trop de temps, nous le ferons dans un autre document souhaité par Stratégika. Savoir si ce virus, forcément sorti a priori de la collection du laboratoire de Wu Han (même s’il a pu être assemblé ailleurs dans un autre laboratoire et ensuit transféré) s’est échappé accidentellement ou s’il a été volontairement et stratégiquement répandu n’est pas la question ici.

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Bornons-nous seulement à rappeler qu’un bon agent infectieux stratégique doit  répondre aux critères suivants pour assurer la meilleure dispersion possible et présenter le maximum d’efficacité pour diffuser une pandémie :

  • transmission facile d’individu à individu sans intermédiaire (contact physique direct ou air ambiant);
  • incubation la plus longue possible pour assurer un maximum de dispersion sans détection du vecteur ;
  • contagion durant longtemps avec développement d’un minimum – ou pas du tout – de symptômes repérables pour en empêcher le diagnostic et limiter ainsi la capacité de riposte sanitaire ;
  • mortalité certaine et espérée importante au terme du développement de l’infection.

Force est de constater que ce nouveau coronavirus coche presque toutes les cases, sauf la dernière : l’efficacité létale d’un taux de mortalité important ne semble donc  être l’objectif atteint.

Il faudrait beaucoup de bonne volonté pour imaginer que ce Covid 19 soit autre chose qu’un agent de cette nature dont la dispersion a été sans doute accidentelle, à moins qu’elle ne soit liée à un sabotage calculé.

Nous avons finalement encore peu d’informations réellement fiables sur le développement de cette pandémie et sur ses effets. Les observations chinoises épidémiques sont, si elles sont certaines sur le plan biochimique,  contredites en termes de contagion et de mortalité par les observations européennes en terme de réalité sanitaire de terrain.

Comme nous l’avons souligné, c’est l’Italie qui nous fournit les chiffres les plus fiables et statistiquement effectivement  les plus significatifs, vu l’importance locale de l’épidémie et la qualité des analystes intervenants. En plus nous sommes là sous un climat et avec des populations ethniquement comparables avec ce qui existe en France, mais faute de dépistage généralisé on ne connaît pas encore de manière significative dans la population les proportions pourtant essentielles en modélisation

– de gens effectivement contaminés ;

– de gens contaminés asymptomatiques.

Tant qu’on n’aura pas une approche de ces chiffres, on en restera au bavardage de salon.

On peut constater alors, tandis que l’Allemagne multiplie les tests de dépistage, que la France freine des quatre fers toute initiative pouvant conduire à dépister ou à soigner. Ce qui pose question.

Pire, au milieu d’une débauche financière insensée pour quelques patients (mobilisation de trains rééquipés, avions sanitaires, hélicoptères, etc.) on fait essaimer sur l’ensemble du territoire une infestation virale plutôt  limitée jusqu’ici au Grand Est et à l’Ile de France… Tout est fait comme si on voulait développer géographiquement l’épidémie au prétexte qu’on manquerait localement de lits de réanimation…

En Chine, puis en Allemagne et en Grande Bretagne, on a construit en urgence des hôpitaux opérationnels en quelques semaines ; mais en France, les rares voix qui se sont fait entendre pour la réouverture de structures hospitalières qui pourraient être rendues opérationnelles rapidement – car fermées depuis peu – comme à Paris le Val de Grâce ou l’Hôtel Dieu ont été immédiatement étouffées car les projets immobiliers métropolitains ont apparemment beaucoup plus d’importance que les hôpitaux pour nos dirigeants…

Le refus politique opiniâtre de mise en place immédiate d’une grande politique de dépistage comme en Allemagne (actuellement 500 000 tests sont pratiqués par semaine et on envisage maintenant 200 000 tests par jour !) doit faire réfléchir.

De même, la véritable chasse aux sorcières menée contre le professeur Raoult et son équipe est proprement hallucinante. C’est vrai que cet homme est dangereux, très dangereux…. pour le lobby pharmaceutique.

Il a mis au point empiriquement un traitement qui ne coût pratiquement rien à base d’un dérivé de la nivaquine, produit hautement toxique comme chacun le sait : ayant vécu des années en Afrique j’en ai pris personnellement quotidiennement durant pratiquement vingt ans. J’apprends ainsi grâce aux médias, et aux médicastres à leur solde, que je suis un rescapé ! Soyez rassuré, je suis très loin d’être le seul…

Mais ce lobby médical dirigeant, constituant ce que j’ai appelé la médicocratie, n’en démord pas : c’est un produit dangereux abusivement utilisé en dehors de son domaine de prescription  prévu, et, peu importe le nombre de morts que son absence d’emploi va occasionner, il faut coûte que coûte que la doxa de l’OMS s’impose… On finirait par croire en la véracité de la théorie complotiste dite de « Big Pharma ».

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A contrario, on se souviendra de l’affaire du Médiator, abusivement employé comme coupe-faim, qui a fait des milliers de morts à la suite de prescriptions ordonnancées par des médecins peu scrupuleux, surtout soucieux de conserver leur clientèle voulant maigrir. Quand cela fut découvert, le premier soin du Conseil de l’Ordre a été de faire mettre ces médecins à l’abri de poursuites les plus légitimes, et de les dédouaner de toute responsabilité ! Cela n’a provoqué aucune réaction médiatique !….

Si nous avions un corps de décideurs sanitaires qui soit plus soucieux de l’intérêt des populations que de certains  intérêts idéologiques et économiques transnationaux, les choses évolueraient autrement.

Car on ne cherche nullement à soigner l’épidémie pour l’instant si on y réfléchit bien, mais seulement à étaler au maximum la période d’infestation pour diminuer l’amplitude du pic d’infection et permettre à l’Etat – dont la politique de dés-équipement sanitaire pratiquée depuis des décennies (on a commencé avec Sarkozy) montre ses effets désastreux – d’arriver plus ou moins à faire face ou à en donner l’illusion.

Voir ici : https://www.mediapart.fr/journal/france/010420/hopital-pu...

Dans le même temps, il s’agira surtout d’user de la menace épidémique pour mettre en place une politique dirigiste, forcément impopulaire, fondée sur une idéologie qui n’a vraiment plus rien de « démocratique ».

Par le confinement (option qui n’a pas fait du tout consensus en Europe) le bouclage des populations sera d’autant plus efficace que l’on se sera donné le temps nécessaire pour le mettre en œuvre et les moyens techniques et humains indispensables à sa mise en place.

C’est bien ce à quoi on assiste maintenant en France : 160 000 hommes déployés sur le terrain, hélicoptères, drones, caméras, repérage et suivi des données personnelles informatiques, rien n’est négligé aujourd’hui.

Non pas pour la protection du citoyen face aux agressions et à la délinquance, mais pour contraindre le quidam de base à se plier à l’arbitraire de ses dirigeants et pour l’empêcher de quitter sa zone de bouclage.

Une infection virale se déroule en trois phases. Le covid 19 n’y fait pas exception. On peut la résumer ainsi:

– une phase de contagion (on parle d’une à deux semaines),

– une phase d’infestation des organismes au cours de laquelle des anticorps sont fabriqués en réaction par le système immunitaire qui va alors donner une résistance au virus (on parle de quinze jours au plus),

– une phase de régression puis de disparition progressive de la population virale infectante aboutissant très généralement à la guérison sous huitaine, sauf pour une proportion estimée dans la fourchette (0,5 % – 2%) des personnes diagnostiquées où l’infestation virale conduit à une réaction inflammatoire des alvéoles pulmonaires qui peut conduire à un défaut de ventilation et donc à une gêne respiratoire, voire à la mort.

Les statistiques italiennes montrent que la moyenne d’âge des patients décédés est de l’ordre de 80 ans et tous porteurs de pathologies graves (une dans 25% des cas, deux dans 50% des cas, trois dans 25% des cas) et que cette affection atteint plus souvent les hommes que les femmes.

On estime en outre que la proportion de cas asymptomatiques est énorme et pourrait atteindre 70%  voire 80% de la population.

Voir ici : https://www.epicentro.iss.it/coronavirus/bollettino/Report-COVID-2019_17_marzo-v2.pdf et Corona Context: The Average Italian Flu Season Harvests 17 Thousand Lives, in 2016-17 It Was 25 Thousand

On observe d’ailleurs que les sujets plus jeunes atteints – même les enfants et les rares bébés décédés  – apparaissent rarement « sains » mais ont bien été porteurs de pathologies graves non détectées.

D’une manière générale tous les schémas prévisionnels et les modélisations construites par l’infectiologie montrent qu’une épidémie disparaît à partir du moment où la contamination a atteint 2/3 de la population. Il doit donc être clair que pour se débarrasser de l’épidémie de covid 19, on  doit atteindre le seuil de 45 millions de Français infectés où environ huit à neuf millions auront présenté des symptômes à des degrés divers de dangerosité et où entre 50 000 et 150 000 seront menacés de mort si on se contente de ventiler les plus atteints sans chercher à les soigner en amont. D’où précisément la bagarre avec le professeur Raoult qui s’obstine à soigner les gens avec le succès que l’on sait….

Il doit aussi être clair que vaincre une épidémie ne veut pas dire « faire disparaître un virus ».

Le Covid 19 fera donc très durablement  partie des menaces épidémiques virales  comme l’a été la rougeole par exemple. Et comme la contagion est encore loin d’avoir faire le tour de la planète, l’actualité pandémique sera encore certainement de mise quelque part en cette fin d’année !

Strategika – Plus de 3 milliards de personnes sont appelées à se confiner dans le monde. Pour la première fois de son histoire, l’Humanité semble réussir à se coordonner de manière unitaire face à un ennemi global commun. Que vous inspire cette situation ?

Je ne crois pas du tout à une coordination des peuples et encore moins à une « unité dans la riposte ».

C’est peut-être le rêve des mondialistes qui entendent bien utiliser cette situation – nous y reviendrons – mais l’actualité montre que les réactions des gouvernements sont totalement à l’opposé de cette conception.

Nous sommes beaucoup plus actuellement dans le « sauve-qui-peut » général et le « chacun pour soi » que dans le consensus.

Les Etats Unis viennent d’en donner encore une éclatante illustration en raflant en Chine, puis en Allemagne des lots de masques respiratoires, au détriment des destinataires initiaux des transactions d’achat.

Il suffit de voir partout ce qui se passe :

– expulsion des étrangers, touristes comme travailleurs,

– refus d’accueil de nouveaux immigrants,

– fermeture des frontières,

– reflexes nationalistes dans la lutte contre la pandémie.

En Europe, l’espace Schengen  a volé en éclat : on a même vu un mondialiste aussi fanatique qu’Emmanuel Macron exiger de Bruxelles le retour des contrôles aux frontières.

La stratégie de lutte, même à l‘intérieur de l’Europe, répond à des options politiques diamétralement opposées mises en œuvre suivant les pays :

– confinement ou non confinement,

– dépistage systématique ou non,

– stratégie fondée sur le curatif ou au contraire sur le vaccinal, etc.

Et nous ne parlons jusqu’ici que des pays occidentaux de l’Amérope car ce sont les premiers atteints après la Chine. Il serait intéressant de comparer ce cheminement épidémique à celui, si semblable, de la progression européenne de la plus grande épidémie qu’a connu le monde occidental : la grande peste de 1347 / 1355.

Il est clair que l’infestation qui débute maintenant en Afrique va certainement générer, face au danger, le retour de comportements tribaux parfois brutaux et des violences urbaines.

La seule institution qui cherchera à coordonner la lutte contre l’épidémie est l’OMS.

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Mais elle le fera pour conforter son pouvoir de plus en plus prégnant et de plus en plus contesté: celui des médicocrates dont la dictature, telle qu’elle se manifeste à travers les fameuses « recommandations de l’OMS », si elle est de moins en moins discutée par les gouvernements est de moins en moins tolérée par les populations assujetties qui en subissent les oukases (nutrition, vaccins, etc.)

C’est ce que nous appelons la « médicocratie » qui justifie son pouvoir par la « sécurité sanitaire » qu’elle est censé apporter au prix des interdictions et obligations multiples qu’elle impose, notamment sur le plan alimentaire : quasi interdiction du sel, du sucre, des corps gras, de l’alcool, de la viande rouge… Et on ne parlera pas de la guerre menée par ces fanatiques contre le tabac, ni de la lutte catastrophique engagée contre le cholestérol qui fit des milliers de morts au début des années 80 et qui, après avoir été justement abandonnée, revient en force car le marché pharmaceutique y afférent est énorme.

[Le cholestérol – s’il peut provoquer par ses dépôts des durcissements artériels et des accidents circulatoires et cardiaques exceptionnellement mortels –  est un composant dérivé de la choline dont le métabolisme conduit à l’acétylcholine, le premier médiateur chimique du système nerveux.

Lutter contre le métabolisme de la choline a donc pour première conséquence la possible perturbation de la transmission nerveuse cholinergique !

Cela a conduit à des milliers de morts constatés, mais parfaitement assumés par les médicastres dirigeants.]

On pourrait ainsi dire que c’est la iatrogénèse qui est désormais à l‘ordre du jour.

L’OMS est une instance doctrinale sociologique mondialiste bien avant que d’être une organisation sanitaire! C’est une dictature idéologique: celle de l’Organisation Médicocratique Supranationale.

Elle mène une politique insidieuse à visée strictement mondialiste dont le but a été exposé clairement par son premier directeur  Brock Chisholm :

« Ce que les gens doivent développer en tous lieux, est le contrôle des naissances et les mariages mixtes [interraciaux] dans le but de créer une seule race dans un monde unique et dépendant d’une autorité centrale».

On ne peut être plus clair !

Strategika – Cette pandémie va-t-elle forcer l’humanité à se doter d’un gouvernement mondial comme le préconisait Jacques Attali lors de la pandémie de grippe A en 2009 ? 

Laisser sans le contrôle des nations à l’OMS la gestion de cette crise pandémique pourrait effectivement contribuer à l’établissement d’un mondialisme politique via le « volet sanitaire ».

Cependant, l’instauration d’un tel régime par ce biais-là imposera des contraintes que les populations ne seront pas nécessairement prêtes à accepter.

Le panurgisme ayant ses limites, Michel Onfray soulignait récemment que la population française ne supporterait pas très longtemps les astreintes et les rigueurs du confinement policier auquel elle est soumise actuellement.

Voir ici : https://www.europe-israel.org/2020/03/michel-onfray-je-ne-suis-pas-bien-sur-quavec-le-confinement-les-francais-garderont-leur-calme-cest-ainsi-que-les-regimes-tombent-je-ne-dis-pas-les-gouvernements-mais-les/

Ce confinement n’est en fait qu’un test sociologique de soumission, comme peut l’être le véritable « caprice ministériel » qu’est la limitation de vitesse à 80 km/h. Un oukase totalement injustifiable mais peu ou prou toléré en apparence  par les usagers dans les faits, même s’il n’est évidemment pas franchement respecté.

Par ailleurs les politiques sanitaires opposées des Etats seront jugées à leurs résultats et la popularité de leurs leaders aux options contradictoires y sera forcément liée.

Il y a donc peu de chance que cela débouche directement sur un consensus global de gouvernement.

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Strategika – En 2009 toujours, Jacques Attali expliquait que « l’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur ».  Que vous inspire cette idée?

Jacques Attali « explique » beaucoup de choses avec une assurance qui n’a d’égale que sa mauvaise foi. J’ai ainsi dû consacrer un chapitre entier de mon premier ouvrage à montrer que contrairement aux dires d’Attali les juifs n’avaient historiquement inventé ni dieu ni l’argent…

Mais cette réflexion rappelle surtout le « Rapport de la montagne de fer » (qui date de plus de 50 ans)  auquel j’avais consacré une conférence à laquelle je vous renvoie.

Voir ici : http://www.geopolintel.fr/article703.html

La thèse des auteurs est claire : pour maintenir l’assujettissement des masses à leur classe dirigeante, notamment en période de paix supposée perpétuelle,  il est nécessaire de suggérer une menace conduisant les masses à se rassembler, mues par la peur, autour de leurs leaders. Faute de guerre qui reste l’acteur majeur, on aura recours à des succédanés tels la pollution massive ou les épidémies.

On notera d’ailleurs que, selon les derniers sondages,  si les Français sont très majoritairement (72%) hostiles à la gestion de la crise épidémique, la cote de popularité personnelle d’Emmanuel Macron comme celle d’Edouard Philippe a curieusement remonté !

Jacques Attali n’a donc absolument rien inventé, mais il s’appuie sur la stratégie épidémique déjà évoquée, notamment dans ce rapport, mais aussi par les stratèges de la CIA et de la NSA, pour élaborer sa stratégie de mise en place d’une gouvernance mondiale : utiliser la menace pandémique pour susciter une  « peur mondiale salutaire »

Strategika – Cette pandémie précède-t-elle un effondrement économique et systémique selon vous ?

Nous assistons à une remise en cause des circuits économiques transnationaux et à l’éclatement d’une nouvelle bulle spéculative américaine comme il s’en produit une tous les 15 ans en moyenne depuis 1870. (Le fameux jeudi noir de  1929 ne fut qu’une de ces péripéties boursières.)

Celle-ci est sans doute un peu plus violente que les autres, mais comme toutes les économies et toutes les monnaies seront affectées, s’il y a un coup de frein global à la croissance, il n’est pas certain du tout que la hiérarchisation économique soit globalement affectée.

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Ce que le contexte actuel met en évidence en France c’est la quasi disparition du tissu industriel français, et de la production de biens qui s’y rattache, au profit d’importations venant de grandes puissances orientales telles la Chine, la Corée, le Japon ou l’Inde.

C’est ainsi que l’on découvre que notre pays est devenu commercialement dépendant de ces puissances pour la fourniture de matières premières pharmaceutiques et d’autres produits essentiels, certains pouvant même revêtir un intérêt stratégique.

Sauf offensive mondialiste virulente dont on ne voit pas d’autre levier d’action que le chantage financier, on devrait s’attendre à une tentative de ré-industrialisation pour ramener sur le sol national la fabrication de produits indispensables voire stratégiques dont nous n’avons plus aujourd’hui la maîtrise de production.

Par ailleurs, la stabilité étant le souci majeur conditionnant la mise en place de toute politique, il est évident qu’il est hors de question de laisser durablement la population sans emploi. L’activité va donc devoir reprendre.

La seule question est de savoir – puisque la fameuse barre de Bruxelles des 3% de déficit du budget a volé en éclats à la demande des chefs d’Etat, à commencer par Macron – comment va évoluer l’euro et même s’il pourra survivre aux fluctuations financières internes. Du jour au lendemain Francfort a émis des dizaines et des dizaines de milliards d’euro à la demande des Etats… Une dette qu’il va bien falloir rembourser à moins qu’il ne soit prévu de dévaluer en douce massivement la monnaie européenne…

Et comme le dollar et le yuan vont devoir en faire autant pour les mêmes raisons économiques, il n’est pas évident que les fluctuations monétaires soient en fin de compte si importantes qu’on l’imagine.

Je laisse aux spécialistes monétaires – dont je ne suis pas – le soin de creuser cette hypothèse : la stabilité  des parités monétaires pourrait être finalement conservée dans la globalité d’un déficit mondial commun.

Strategika – Comment voyez-vous l’évolution de la pandémie et ses conséquences politiques et sociales dans les semaines à venir ?

Les six semaines, de Pâques à l’Ascension, seront le moment des premières grandes révélations :

Nous allons assister à la fois à la décroissance de l’épidémie en Italie et en Espagne, à la manifestation des effets de la politique de dépistage systématique de l’Allemagne, au développement de l’épidémie en Afrique, et aux effets supposés (ou pas) du confinement drastique imposé aux Français face au pari du non confinement pour lequel d’autres pays ont opté : ils s’en tiennent aux effets de l’immunisation de groupe.

On aura aussi les résultats (si on ose nous les communiquer) des essais européens en vraie grandeur portant sur des tests de traitements et notamment sur le traitement à la chloroquine.

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On aura enfin une première appréciation sur le scandale de la manipulation des morts décomptés en EHPAD où – pour nourrir la terreur souhaitée par les décideurs –  aujourd’hui tout décès déclaré est automatiquement comptabilisé comme « conséquence du Coronavirus »…

On a déjà pu constater depuis des années que la propagande anti-tabac faisait comptabiliser tous les cancers du poumon comme « liés aux fumeurs », ce qui est cocasse quand il a été clairement mis en évidence que plus de 50% des patients atteints de cancers des voies respiratoires et des poumon étaient non-fumeurs.

La propagande de la terreur épidémique, devant se justifier pour pouvoir durer, mous allons assister à plusieurs manœuvres non exemptes de fake-news :

– insister sur un confinement drastique en agitant la crainte d’un « second pic d’infestation » pour maintenir l’assujettissement des masses autant qu’on le pourra s’il n’y a pas de résistance notable devenue incontrôlable ;

– mettre en doute la capacité d’immunisation des personnes guéries ;

– propager l’idée qu’une immunisation acquise (notamment pour l’immense majorité des gens contaminés qui sont ou ont été asymptomatiques)  ne se conserverait pas dans le temps.

Certes, ce serait du jamais vu dans  monde des infections virales mais c’est vital pour la propagande vaccinale : forcer par ce biais l’énorme proportion de patients contaminés reconnus guéris à se faire vacciner et faire admettre ensuite que cette vaccination doit être renouvelée plusieurs fois au cours de l’existence.

En Afrique le développement de l’épidémie en vitesse et en répartition fournira des indications précieuses notamment sur les liens possibles de traitements avec le paludisme, mais pas seulement :

– sur le rôle potentiel de l’impact préventif des traitements antipaludéens utilisés dans les zones concernées

– sur l’effet imaginable (possible ou non ?) de résistance par la présence de la drépanocytose,  premier facteur génétique de protection contre le paludisme

– sur les taux comparés de contamination en milieu urbain et non urbain où les habitants n’ont pas accès à l’eau potable traitée, et sont plus proches de la vie en milieu naturel

– les taux comparés d’infestation et d’immunité conférée à des populations moins auto-domestiquées que les populations très majoritairement urbanisées européennes.

– la contagion possible de la grande faune anthropoïde en Afrique équatoriale

Par ailleurs, ce sera l’occasion de mettre en lumière certaines pratiques hélas avérées de laboratoires peu scrupuleux qui utilisent (surtout en Afrique de l’est d’ailleurs) la détresse de populations déjà malmenées par la guerre civile et en proie à la famine pour mettre en place des protocoles de tests pharmacologiques, rémunérés à bas prix quand ils le sont…

Voir ici : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/tests-de-vaccins-du-covid-19-en-afrique-un-depute-saisit-la-justice-apres-des-propos-polemiques_3899993.html

Dans notre pays on peut s’inquiéter à terme du ravitaillement des zones rurales et des petites agglomérations ce qui pourrait amener une recrudescence du mouvement des Gilets Jaunes.

Cela peut paraître surprenant, mais aujourd’hui le monde rural n’est plus du tout le monde de la polyculture vivrière ! Nous ne sommes plus au temps de l’exode où les citadins fuyaient vers les campagnes certains d’y trouver gîte et nourriture… Aujourd’hui, les agriculteurs sauf exception, ne produisent plus leur nourriture sur leur exploitation et se ravitaillent auprès des supermarchés locaux qui ont pullulé dans les plus petits bourgs.

Comme pour les grandes villes, ce sont les plates-formes logistiques des grandes enseignes qui y assurent l’approvisionnement des magasins de distribution.

La panique orchestrée  a conduit à des réflexes de stockage non alimentaire parfois déroutants. Ainsi pendant qu’en France « on » stockait le papier hygiénique, ce qui a provoqué l’ironie des observateurs américains, en Californie on a dévalisé les armureries !

Aujourd’hui, les banlieues sont étonnement calmes, ce qui ne peut s’expliquer que par un accord tacite conclu avec les autorités et les forces de l’ordre dont certains médias se sont déjà fait l’écho : « Pas de vague, mais pas de confinement » et «  Pas de criminalité, mais pas de contrôles et donc pas de couvre-feu ». C’est ce qu’on voit dans le 93… Cela permet de dégager un maximum de forces de l’ordre à consacrer à accroître la répression des populations et le confinement.

Cela n’est pas sans rappeler les accords classiques douteux de la fin 44 entre les résistants et certains gangs…

Cela implique évidemment que le ravitaillement des banlieues soit correctement assuré. Or les problèmes de pénurie de main d’œuvre saisonnière vont affecter sérieusement les prochaines récoltes, notamment en fruits et légumes, d’où une carence prévisible en approvisionnement de la grande distribution qui ne saurait  être répercutée alors en zone urbaine et périurbaine : c’est la distribution rurale qui subira le rationnement, salaire de la paix civile des banlieues…

(C’est ainsi que personnellement, habitant au milieu de nulle part à 30 Km de Moulins, je suis rationné à un paquet de beurre et à une boîte de 6 œufs par semaine par le supermarché local qui alimente environ 3000 personnes dans un rayon de 10 Km!)

Si la pénurie s’installe en ruralité, ce ne sont pas les banlieues qui vont déferler dans les campagnes, mais les ruraux qui vont aller envahir les villes…

Un facteur, comme l’exaspération croissante des masses face au confinement, à ne pas négliger.

Avec les médicocrates, le retour de l’hygiénisme.

La doctrine hygiéniste s’est élaborée au milieu du XIXeme siècle dans un monde ouvrier émergeant  marqué par la tuberculose et l’alcoolisme au temps où Pasteur après sa  découverte de la fermentation a mis en évidence le rôle des microorganismes dans la contamination et la contagion.

Elle s’illustra dans la lutte contre l’alcoolisme et déjà dans les prémices du nutritionnisme.

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Sur le plan urbanistique elle préconise notamment d’ouvrir les villes « intra muros » délimitées alors par les anciennes fortifications, afin de permettre une meilleure circulation de l’air et un abaissement de la densité de population. On peut lui imputer le développement des réseaux d’égouts, le traitement des eaux usées, le ramassage des déchets, la prophylaxie ou encore la lutte contre la tuberculose.

Toute l’urbanisation de la seconde moitié du XIXeme sera dominée par ces théories (Hausmann, Rambuteau, Poubelle en seront des acteurs emblématiques.)

Ces idées ont eu un grand retentissement dans les milieux de gauche où elles deviendront un vecteur de la diffusion des doctrines socialistes et une arme électorale redoutable.

Ainsi le maçon (et franc-maçon)  Martin Nadaud député de la seconde puis de la troisième république déclarera : « L’hygiénisme, en nous faisant donner des coups de pioche, nous a permis de pénétrer politiquement dans des quartiers que nous ignorions. »

Il faudra attendre Nicolas Sarkozy pour remettre cette doctrine d’ouverture de la ville en cause lorsqu’il déclara en janvier 2012 : « Nous avons décidé pour les trois ans qui viennent que tout terrain, toute maison, tout immeuble verra ses possibilités de construction augmenter de 30%. »

Mais les difficultés à densifier encore le tissu urbain notamment en région parisienne rendirent la mesure sans effet.

On peut s’attendre aujourd’hui à une recrudescence des mesures hygiénistes notamment à travers les « recommandations » diététiques et les dispositions vaccinales nouvelles imposées, consécutives à l’épidémie de Covid 19 qui vont être édictées. Même notre comportement pourra être assujetti à une norme médicocratique. On entendait récemment sur les ondes qu’il était recommandé  « au plus de croiser cinq personnes par jour » (sic !)

2 verres de vin, 5 fruits et légumes, 5 interlocuteurs, telle est la journée idéale du zombi décrite en médicocratie.

Pourtant la théorie hygiéniste est  aujourd’hui contrebalancée par la notion de « saleté propre » du biologiste Marc-André Selosse qui considère qu’un certain degré de contamination est requis pour un bon développement et un bon fonctionnement du système immunitaire.

Une réalité mise en évidence lors de la grande épidémie de poliomyélite de l’après-guerre, mais qui sera furieusement combattue par les médicastres.

Des mesures dirigistes en chantier qui passent inaperçues

Après l’ouverture au retour de la semaine de travail de 48 h voire de 60 h, on peut noter que la crise sociétale ouverte par l’épidémie permet de faire passer des mesures idéologiquement en opposition flagrante avec la volonté des populations.

Ainsi l’ouverture par décret du 29 mars à l’usage du Rivotril (produit de sédation) hors milieu hospitalier, pour « désengorger » les services, est considérée par certains comme une invitation à l’euthanasie en EHPAD.

La géolocalisation des personnes et le traçage (comme en Corée) des cartes de crédit

L’essai de la suppression de l’argent liquide.

Le renforcement de l’idéologie à l’école : craintes des endoctrineurs.   

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 Après la liquidation du baccalauréat (qui sera reconduite) à la faveur des difficultés du déroulement des épreuves pour être remplacé par un contrôle continu (vieux rêve des démagogues de l’Education Nationale), on a pu observer des manifestations idéologiques offensives notamment laïcistes :

– l’exclusion initiale dans le dispositif des élèves des établissements hors contrat finalement réintégrés puisqu’ils disposent légalement d’un livret scolaire comme les autres

– l’appel d’enseignants à une réouverture rapide des établissements d’enseignement craignant de voir leurs élèves échapper à l’endoctrinement républicain et être sensibilisés à des idées qualifiées de « non appropriées » d’origine évidemment familiale.

Une mesure qu’on retrouve aux USA ; exprimée ici sous une forme d’un cri du cœur qui frise la caricature:

“Nous devons rouvrir le plus tôt possible – avant qu’ils ne retrouvent leur capacité à avoir des pensées indépendantes”, a déclaré Mme Jenny Mudd, enseignante de 4e année à New York.

“Il s’agit d’une crise urgente. Nous réalisons que nous devons faire notre part pour empêcher la propagation du virus, mais nous devons aussi empêcher la propagation d’idées non approuvées. Rouvrez les écoles avant qu’il ne soit trop tard.”

Voir ici : https://babylonbee.com/news/teachgers-warn-parents-arent-properly-equipped-to-indoctrinate-children”

Strategika – Comment liez-vous la crise actuelle à votre domaine d’expertise et votre champ de recherche ?

En tant que biologiste, j’ai toujours été hanté par l’impact de la pollution humaine, la dégradation des milieux, la disparition des espèces et la compétition entre l’homme et les espèces naturelles qui sont détruites depuis cinquante ans à une vitesse effarante.

On parle beaucoup du grand panda qui est devenu emblématique du sauvetage des espèces en voie de disparition et dont l’effectif dépasse aujourd’hui les 1500 individus.

Mais on oublie que des centaines d’espèces animales ont aujourd’hui des effectifs très inférieurs à 500 membres et sont en très grand péril. Les causes de leur disparition sont multiples (destruction de l’habitat surtout par l’agriculture, braconnage, pesticides, empoisonnement de l’air, etc) mais l’origine de tous ces maux en est toujours la même : l’homme !

La présence humaine entre partout en compétition avec l’animal et toujours à son détriment.

Ainsi personne ne se demande aujourd’hui pourquoi l’ours pyrénéen est condamné à manger du mouton ? Simplement parce que l’homme y a détruit par la chasse toutes les ressources alimentaires carnées de l’ours. Les exemples sont légion.

La crise du Corona en « effaçant » temporairement l’homme du milieu par son confinement et en suspendant ses activités, permet à la nature de reprendre un peu ses droits.

On revoit alors des animaux sortir et circuler. La pollution de l’air a été divisée par 10 en quelques jours…Bref on pourrait dire que la terre, si meurtrie par l’homme, grâce au confinement, souffle un peu… C’est aussi ce que l’on observe aujourd’hui à Tchernobyl où l’on revoit même des ours disparus de la région depuis près de 250 ans.

Il est clair que certaines zones, notamment en occident, ont atteint un stade de saturation de peuplement humain où le seul remède est la diminution drastique de la densité de ces populations. Un constat évidemment réfuté par certains lobbyistes extrémistes religieux mais de plus en plus accepté par les populations elles-mêmes qui comprennent que c’est la condition de base à la poursuite de leur existence dans de bonnes conditions.

Cela impliquera inéluctablement à long terme un contrôle planétaire des naissances.

Il n’y a alors que deux options pour rectifier le tir :

– dé-densifier le tissu urbain et répartir autrement les populations dans le milieu ;

– diminuer arbitrairement l’accroissement de la taille de la population tel que ce fut pratiqué un temps en Chine où se fut un échec car ce fut trop brutal et mal préparé.

Dans tous les cas, on va aboutir obligatoirement économiquement à une situation de décroissance. Cette situation n’est pas tellement différence de celle que va prévaloir avec la repris de l’économie après le confinement

C’est donc une occasion unique d’analyses qu’on ne peut laisser passer !

Par ailleurs, la question d’une transmission du Covid 19 à des espèces sauvages doit être sérieusement étudiée.

samedi, 11 avril 2020

Géopolitique du coronavirus - Entretien avec Gabriele Adinolfi

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Géopolitique du coronavirus

Entretien avec Gabriele Adinolfi

Gabriele Adinolfi est un théoricien politique italien. Il a dirigé la rédaction du journal Orion et lancé divers projets médiatiques et métapolitiques comme le site d’information NoReporter ou le think tank Centro Studi Polaris. Il a aussi parrainé en Italie les occupations illégales d’immeubles abandonnés à destination des familles italiennes démunies, occupations dont la plus connue est la Casapound (dont le nom fait référence à l’écrivain Ezra Pound) et qui est aujourd’hui un mouvement politique national. A partir de 2013 il anime un think tank basé à Bruxelles, EurHope. Les activités de Eurhope et de Polaris aboutissent au projet de l’Académie Europe (2020) qui relie des intellectuels, des activistes et des entrepreneurs de plusieurs pays. Le but de cette initiative est de créer une élite politique et entrepreneuriale apte à influer sur la politique européenne à l’échelle continentale. Dans le cadre de cette Académie Europe, il donne un cours de méthodologie politique en français tous les jeudis à 18h. Cours accessible en ligne ici.

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Strategika – On lit beaucoup d’éléments contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?

Trop d’informations génèrent de la désinformation, surtout lorsque les journalistes et les blogueurs sont, comme aujourd’hui, des amateurs présomptueux.
Cela signifie que nous avons une série infinie de données contradictoires dans la tête et que la confusion augmente. Les autorités peuvent ainsi nous mentir à volonté.
Si cela se produit en minimisant ou en générant un excès d’alarmisme, nous ne pouvons pas le dire.
La seule chose sûre est que le récit donné à l’opinion publique est un récit standard qui cache beaucoup trop de choses mais qui aide à garder le troupeau compact derrière une seule vérité en imposant des comportements obligatoires. On devient ainsi plus habitués à vivre dans la terreur et à accepter qu’une autorisation nous soit demandée pour tout.

Strategika – Cette pandémie précède-t-elle un effondrement économique et systémique ?

Je ne crois pas à l’effondrement du système. La gestion de la pandémie a produit une accélération dans le sens mondialiste. Les classes petites et moyennes, la libre entreprise, peut-être même les retraites en seront affectées. Avec l’accélération de l’économie fermée du télétravail, les plus faibles paieront. Nous aurons une mondialisation sans les avantages pour les moins riches (les voyages coûteront probablement beaucoup plus chers). À être menacé, c’est aussi l’étanchéité de l’UE car en quelque sorte c’est un organisme institutionnel et économique intermédiaire et donc dans le scénario international actuel elle correspond dans le scénario économique global à ce que sont les producteurs et l’État social. Dans le capitalisme mondialisé de déréglementation totale, il est préférable que chaque province soit “souveraine” mais non un continent dans son ensemble. C’est à dire qu’elle subisse une standardisation sans aucun pouvoir contractuel à opposer du fait de leur petite autonomie réelle et qu’il s’agit pour chacune de n’être au final qu’une pièce de couleur différente des autres d’un unique costume de l’Arlequin globaliste. Mais je ne suis pas du tout sûr que le plan de destruction de l’UE réussira.

Strategika – Plus de 3 milliards de personnes sont appelées à se confiner dans le monde. Pour la première fois de son histoire, l’humanité semble réussir à se coordonner de manière unitaire face à un ennemi global commun. Que vous inspire cette situation ?

Depuis 2001, avec les Twin Towers, nous assistons à une standardisation progressive des coutumes et des libertés au moins dans tout l’Occident. En fait, le 11 septembre a été un accélérateur. Plus tôt, nous avons été témoins  de la guerre contre le tabac et l’alcool. Covid est une accélération sur l’accélération 9/11.

Strategika – Cette pandémie va-t-elle forcer l’humanité à se doter d’un gouvernement mondial comme le préconisait Jacques Attali lors de la pandémie de grippe A en 2009 ? 

Je ne partage pas la crainte du gouvernement mondial et pas même son souhait, comme dans le cas d’Attali.
La réalité est plus complexe et je suis d’accord avec la formule de Lénine quand il parle de “l’unité et de la division de l’impérialisme”.
Je pense que nous devons donc parler de gouvernance mondiale et non de gouvernement mondial. Une gouvernance qui est l’expression de la synthèse des pouvoirs et qui s’inscrit dans la logique des Conseils d’Administration. (Notez que le mot Soviet signifie Conseil et rappelez-vous donc la profonde unité structurelle entre le communisme et le capitalisme).
La gouvernance mondiale existe déjà et fonctionne très bien. Aujourd’hui, l’OMS et l’ONU décident des méthodes et des moyens de répondre au Covid-19 pour 3 milliards de personnes.

Strategika – En 2009 toujours, Jacques Attali expliquait que « l’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur ». Que vous inspire cette idée ?    

ewavgc.jpgAttali n’a en fait rien inventé ni découvert. Eric Werner dans ses livres L’avant-guerre civile et La post-démocratie avait très bien expliqué comment une oligarchie au pouvoir déconnectée des intérêts du peuple tend à la garder soumis. Ils ont besoin de générer un sentiment d’angoisse généralisé, voire de terreur envers un ennemi extérieur et invisible qui a ses alliés dans la maison (dans notre cas, ce sont les « pesteurs » qui sortent dans la rue et qui propagent l’épidémie). Alors les gens acceptent tout des tyrans.

Strategika – Comment voyez-vous l’évolution de la pandémie et ses conséquences politiques et sociales dans les semaines à venir ?

Je les vois comme très négatives pour les classes productives, pour les retraités et les petits bourgeois et assez négatives pour tout le monde. Mais, avec la terreur, les gens se sont rassemblés autour de Big Brother et sont leurs propres gardiens de prison.

Strategika – Existe-t-il une issue politique à la situation que vous venez de décrire et quelle forme pourrait-elle prendre selon vous ?

Pas dans l’immédiat. Mais nous pouvons surfer sur la vague et commencer à organiser des réseaux économiques et sociaux dans lesquels recréer notre communauté à partir de la sphère privée (sur l’exemple des associations d’entraide de la fin du XIXe siècle), nous pourrions alors agir pour une régénération syndicaliste révolutionnaire et corporatiste à la fois. Si nous le faisons à l’échelle européenne, nous pouvons toujours espérer la création d’un acteur européen qui, avec ses partenaires naturels (je pense à la Russie et au Japon) et ses zones d’influence stratégique (je pense à l’Afrique), peut offrir une variante de la mondialisation et bloquer le mécanisme mondialiste.

Strategika – Comment liez-vous la crise actuelle à votre domaine d’expertise et votre champ de recherche ?

J’essaie de chevaucher le tigre.
Je garde des liens en Europe et je les élargis et les approfondis. J’ai lancé la première expérience de l’Académie Europe en ligne avec des cours et des conférences en italien, français et espagnol. Bientôt aussi en anglais. Pour l’instant nous avons des participants de France, Belgique, Hollande, Espagne, Suisse, Pologne, Grèce, Italie.

En français c’est tous les jeudis à 18h

Ce Jeudi 9 avril, à 18h : “Le Pouvoir”

Sociologie des pouvoirs, comment les reconnaître, comment les gérer, comment les acquérir, comment en créer de nouveaux.

Modalité d’inscription : quelques instants avant 18 heures, entrez simplement le code suivant sur le web (depuis un ordinateur ou un smartphone) : meet.google.com/bgn-dcrc-kwq

Au plaisir de vous avoir en ligne !

Le Covid-19 ou l'échec du globalisme

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Le Covid-19 ou l'échec du globalisme

par Eugène Guyenne

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

A l’heure où ces lignes sont écrites, trois semaines se sont écoulées depuis le début du confinement en France.

Ce virus venu tout droit de Chine, qui semblait être une épidémie localisée avant de se transformer en pandémie, a montré l’échec d’un système promu depuis plus de trente ans maintenant (système global et unipolaire) dont le secteur sanitaire montre ses limites (querelles entre groupes, sous-estimation du rôle médical et des moyens matériels a apporter, etc).

Cela nous rappelle que les États sont toujours souverains, de part le rétablissement des frontières (malgré le caractère très dogmatique de certains chefs d’État mais ce cas de force majeure exige le réalisme) et aussi par la méthode pour contrer ce virus, dont à ce jour on peut compter trois réponses: l’une, majoritaire, qui promeut le confinement (partiel ou total selon certains cas), un autre qui promeut la prise de sang (comme en Corée du Sud ou en Allemagne) et un autre qui ne confine pas sa population pour qu’ils développent leur système immunitaire (comme en Suède et un temps en Grande-Bretagne).

Pour nous Européens, nous voyons aussi que les mantras souverainistes tombent à l’eau: l’Union Européenne (ni nazie, ni bolchévique) n’est qu’une institution sans cohérence dont font partie des experts en politique de fin de carrière recasés par leurs chefs de gouvernements.

Le caractère assez risible par ailleurs de la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen (ancienne ministre de Merkel, qui a succédé à Jean-Claude Juncker) tournant un clip visant à sensibiliser les populations d’États membres de l’UE quant au lavage de main, le démontre.

Et octroyant des aides financières importantes à des États africains au détriment d’une population italienne victime du laxisme sanitaire de son gouvernement (dont le nombre s’élève à plus de 17.000 morts en 2 mois).

En France, tout est allé très vite depuis l’annonce du Covid-19 le 27 janvier (dont les deux premières villes touchées furent Paris, la capitale, et Bordeaux, jumelée à Wuhan, centre du début de la pandémie):

- le Griveaugate (Benjamin Griveaux, un des macronistes de la première heure fut pressenti pour porter la voie gouvernementale aux municipales à Paris, mais il s’est retrouvé dans une sextape dévoilée par Piotr Pavlenski, un dissident marxiste réfugié en France, ce qui amena à porter candidate l’ex-ministre de la santé, Agnès Buzyn, à sa place

- l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution sur une loi sur les retraites, après un mois de janvier tumultueux de grèves inter-syndicales et inter-professionnelles.

- et maintenant le "coronavirus".

Entré en vigueur en France il y a trois semaines donc, le confinement partiel (qui a pour but d’endiguer ce virus) met au défi le gouvernement.

Et le début n’a pas raté: très rapidement les domaines « secondaires » de la vie (restaurants, théâtres, magasins, événements sportifs...) ont été fermés (présageant des pertes financières colossales), laissant place à des scènes surréalistes en supermarché où des rayons (pâtes, riz, papier toilette) ont été vidés entièrement; l’instauration de justificatifs de sortie sous contrôle de la police (là aussi le décalage a été rapide puisque le gouvernement a avoué son inaptitude à faire régner l’ordre dans certains quartiers) et maintenant quasiment tous les emplois se font par télétravail (avec au passage la fermeture des lieux scolaires au moins pour la fin des vacances scolaires dont on peut présager les dégâts quant aux examens pour les scolarisés).

S’ajoute également à cela, le renouvellement toutes les deux semaines du prolongement du confinement.

Jusqu’à quand est-ce que cela va se terminer ?

Est-ce qu’un monde vraiment nouveau va déboucher après ce virus, ou bien les fantasmes (quels qu’ils soient) resteront chimères au prix de la sauvegarde de l’économie ?

Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)

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vendredi, 10 avril 2020

Las pestes del siglo XXI

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Las pestes del siglo XXI

por Jordi Garriga

Ex: https://www.mediterraneodigital.com

¿Alguien recuerda la crisis de 2008? Seguro que sí. Ese acontecimiento cambió y sigue cambiando nuestras vidas, fue toda una sacudida anunciada por unas pocas voces mientras la fiesta proseguía y se seguía suministrando crédito inexistente a un mercado mundial a punto de reventar.

La crisis mundial de 2008 empezó en el mercado de bonos hipotecarios de los USA, mientras que el coronavirus inició su andadura en un mercado de animales vivos de Wuhan, China. ¿Acaso se debería establecer una comparación entre estos dos hechos que parecen ser tan diferentes? Pues creo que sí. Apunten estos datos: mercado, globalismo, contagio…

Que nadie piense en retorcidos planes para reducir la población o cambiar el régimen global... es mucho más sencillo: el coronavirus tiene éxito por su alta capacidad de contagio y por el mundo global sin fronteras y gran movilidad. Del mismo modo, en 2008, el pánico financiero que se desató en los mercados estadounidenses cuando descubrieron que detrás de los bonos no había nada, se contagió a todo el planeta, ya que todos los bancos y bolsas están interconectadas sin frontera ni límite alguno.

La falta de previsión y recursos ha hecho el resto en ambos casos: muertos, negocios cerrados, familias arruinadas, sensación de desamparo (nadie al mando). Y su origen ha sido precisamente en la potencia que pretende desbancar a los estadounidenses como el poder hegemónico, pues del mismo modo que se esperaba ayuda en Occidente desde USA en aquellas fechas, ahora se compra material en masa y se hacen donaciones desde China…

Estas dos crisis globales con tan pocos años de diferencia entre sí nos quieren decir algo, si es que somos capaces de entenderlo. Ahora vemos que poco a poco en la zona cero del contagio se va volviendo a la normalidad, pero… China han tenido que cerrar las fronteras, porque los nuevos casos ahora les venían del exterior, la UE tuvo que cerrar sus fronteras exteriores, e incluso los mexicanos han cerrado ellos mismos la frontera con los USA...

Se me dirá que siglos antes hubo pandemias y el mundo no era tan global. Mentira: la peste negra, por ejemplo, se extendió por Europa debido a la inexistencia de controles fronterizos y a las marchas penitenciales (se fustigaban sangrando abundantemente) que se hicieron. Las pulgas y las ratas acompañaban a los penitentes y difundían la enfermedad, la cual se incubaba durante 39 días, de ahí surgió la cuarentena. Se pudo detener cuando obligaron a los barcos a estar 40 días en puerto (control fronterizo) y a que, casi 80 años más tarde, la población ya había quedado inmunizada... Otro tanto pasó con una peste que hubo durante el Imperio romano. Ambas fueron tan terribles porque sucedieron en escenarios GLOBALES.

¿Y ahora qué debemos hacer? ¿Un gobierno mundial tal vez? Tanto en el caso de las epidemias como en las crisis económicas, vemos el patrón común: un gran mercado soberano ilimitado. Hay que quitar lo de grande, lo de soberano y lo de ilimitado.

- Hay que potenciar el consumo local y la inversión en proyectos locales.
- Hay que volver a colocar a los bancos bajo control democrático.
- Hay que establecer zonas limitadas de libre comercio, con fuertes medidas proteccionistas.

Lo que NO se debe hacer, ni en referencia a 2008 ni ahora, es volver a la normalidad, a lo que llamábamos “normalidad”, pues esa normalidad y no otra fue, es, la que nos ha llevado a esta situación actual. Volver a la normalidad significa preparar las condiciones para otra crisis, tan próxima y devastadora como la actual.

Cada acto tiene sus consecuencias: Mediante artificios, dinero ficticio e ingeniería social, pensábamos que podríamos engañar a las realidades vitales. En realidad, lo único que hacemos es engordar problemas hasta que nos estallan en la cara.

Para acabar, una pequeña reflexión. Los jóvenes españoles, nuestra primera generación en la historia cuyos padres y abuelos no habían conocido directamente una guerra, que hablaban frívolamente de guerracivilismo, derechos individuales, reducir población, etc., están teniendo un baño de realidad: ningún confort o libertad del que gozan cayó del cielo y pronto la vida les va a pasar la factura: si quieres vivir, vas a tener que luchar. Como siempre ha sido para el 99% de las personas.

Jordi Garriga Clavé [Twitter: @Jordigave]
Escritor, articulista y traductor. Escrito para MEDITERRÁNEO DIGITAL

_HAslklX.jpgAutor: Jordi Garriga
 
Técnico industrial especializado en dirección de CNC. Colaborador en diversos medios españoles y del extranjero como autor, traductor y organizador. Ensayista, ha publicado varios libros sobre temas históricos, políticos y filosóficos. Ha sido militante y cuadro político en Juntas Españolas y el Movimiento Social Republicano.
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La crise du Covid-19, victoire des “démocratures”?

Article de Caroline Galactéros* paru dans Marianne le 06/04/2020

Nous devons profiter de la crise pour tirer des enseignements et cesser de nous tromper de priorité. L’important en effet, n’était pas de laisser se tenir le premier tour des municipales ou des matchs de foot avant de commencer à restreindre les activités de nos concitoyens, ni de laisser fonctionner les aéroports sans contrôle systématique des entrants et isolement, ni surtout de garder ouvertes nos frontières pour faire croire au bon peuple que tout était sous contrôle. L’important, le premier devoir de l’Etat, c’est la protection et la défense de sa population. Il faut sauver la vie des Français et leur donner des consignes claires et simples pour évincer en eux, dans l’urgence, cet ultra-individualisme qui n’a pas seulement fait le lit du communautarisme mais aussi celui d’une vulnérabilité collective ancrée dans le fait de se croire autorisé à tout et sans devoir de rien.

LES ETATS GAGNANTS DE LA CRISE

Quoi qu’il en soit, pour le regard à la fois global et scrutateur du géopolitologue, ce drame est, il faut bien l’avouer, l’occasion d’une observation sans pareille. Car le Coronavirus va rebattre les cartes de la puissance en Europe et dans le reste du monde. Le premier réflexe, celui du bien-pensant occidental qui bat sa coulpe, est de rattacher cette pandémie à un “signe du Ciel” devant opportunément enclencher un gigantesque processus d’autorégulation, de remise à plat d’une planète partie en vrille et en train de s’étouffer de sa propre démence productiviste. Un processus vertueux donc, qui irait vers une réforme de l’économie et de la finance mondiales et vers un assagissement salutaire d’une globalisation en surchauffe. Après ce drame, les dirigeants du monde vont enfin réfléchir et réformer la gouvernance mondiale vers plus de sens et de solidarité. C’est beau mais très improbable.

Les grands gagnants seront donc les régimes qui auront osé guider, sans simagrées guerrières, leurs peuples et les associer à une prise de conscience de leur devoir individuel pour un salut collectif.

En revanche, la pandémie signe le grand retour d’un malthusianisme de la puissance et de l’influence. Seuls les plus résistants et adaptables des Etats s’en sortiront. Et le jackpot ira à ceux qui oseront non pas juste revenir au statu quo ante, et repartir dans leur roue comme des hamsters bourrés d’amphétamines, mais prendre l’initiative d’une réforme globale de l’entropie mondiale dans le sens d’une meilleure coopération internationale et d’une pratique du dialogue respectueux entre adversaires (et déjà entre partenaires…). Les autres, ceux qui vont “jouer perso’ en croyant jouer gagnant, seront discrédités moralement et politiquement. Mais jouer collectif signifie voir clair et décider vite pour sauver sa propre peau avant de secourir les autres. Comme dans un avion en dépressurisation : avant d’aider votre voisin, vous devez mettre votre propre masque ! …L’ironie est donc que ce sont les Etats qui ont réagi le plus vite et fermement, par des mesures coercitives de surveillance, pour protéger leurs propres concitoyens, qui ont pu le plus rapidement exercer leur solidarité envers les autres et donc remporter la mise en matière d’influence et de magistère politique comme de reprise de l’économie : Taiwan, Hong Kong, Singapour, le Japon, la Corée du Sud, la Chine, la Russie etc…. Les grands gagnants seront donc les régimes qui auront osé guider, sans simagrées guerrières, leurs peuples et les associer à une prise de conscience de leur devoir individuel pour un salut collectif, les contraindre pour les protéger.

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On a vertement critiqué la Chine pour ses méthodes drastiques et autoritaires mais, comme pour la Russie, force est de constater que c’est la fermeture quasi-immédiate des frontières, le confinement total de régions entières, la pratique massive du test, le triage et le traitement différencié et sans états d’âme de catégories de populations à risques, le traçage de leurs déplacements pendant et après la réouverture qui a permis à un pays d’un milliard et demi d’habitants d’avoir…quelques milliers de morts seulement, moins déjà que l’Espagne ou l’Italie et sans doute bien moins que les Etats-Unis dans quelques semaines. Quant à la Russie, elle a été prompte à fermer sa très longue frontière chinoise, à mettre les voyageurs en observation longue et elle prend désormais des mesures strictes mais très différenciées selon les catégories de population pour limiter l’épidémie. Elle ne parle pas de “guerre” mais fait comprendre que l’heure et grave et que du comportement de chacun dépend la survie de tous. Elle annonce aussi des sanctions lourdes aux contrevenants. Fake news ! Ces dictateurs antédiluviens nous mentent me rétorquera-t-on ! Leurs chiffres sont faux ! Peut-être un peu. L’OMS pense le contraire. Et l’on ne peut, à l’heure des réseaux sociaux, cacher impunément des tombereaux de morts. Ce qui est certain, c’est que les citoyens chinois et russes obéissent à leurs autorités, de gré et au besoin de force. On ne leur demande pas leur avis, on ne les ménage pas, on leur explique simplement les enjeux pour eux-mêmes et pour la survie collective de leur nation. On leur donne des consignes cohérentes. La France est le pays des droits de l’homme, la Chine celui des devoirs de l’homme. Et la Russie en a vu d’autres…

LA BASCULE DU LEADERSHIP

L’ironie du sort pour des élites européennes qui ont passé leur temps depuis 3 ans à critiquer Donald Trump, vient du fait que c’est de ce président américain honni et méprisé que l’Europe entière attend aujourd’hui son salut économique et financier. Pour l’instant l’Amérique souffre, mais elle met le prix pour s’en sortir au plus tôt. Et elle s’en sortira. Toutefois, c’est géopolitiquement que le pire est à venir pour Washington. C’est la bascule globale du leadership mondial vers l’Asie au profit du “contre monde” chinois qui se trouve accélérée par la pandémie. Car l’attitude de Pékin comme de Moscou a su démontrer un réflexe de solidarité envers le reste du monde et notamment envers les pays européens dont eux-mêmes comme l’Amérique ont été parfaitement incapables. Surtout, au-delà d’une capacité de rebond économique et industriel remarquable, Russie et Chine démontrent une absence totale d’approche idéologique de la crise et se paient le luxe d’exprimer, par leur soutien concret à ceux qui ont compris et agi avec retard, une empathie multilatérale ignorante des avanies subies et aux antipodes de notre comportement infantile. Tandis que nous faisons la preuve de notre incapacité mentale à prendre la mesure des enjeux (à l’instar des migrations ou du terrorisme) et de notre absence de solidarité intra-européenne, les “démocratures” que nous diabolisons à l’envi s’en sortent mieux que nous car elles osent contrôler les foules. Puis elles se paient le luxe de venir à notre secours. Elles envoient, comme Cuba ou le Venezuela, des médecins et des respirateurs en Italie, et Pékin va pour nous fabriquer un milliard de masques.

C’est aussi une triste heure de vérité pour l’Europe.

Bref, humiliation suprême, après le Moyen-Orient, après l’Afrique, sous les yeux du monde entier, Pékin et Moscou nous font de nouveau la leçon. Une leçon d’humanité qui démonétise complètement nos postures ridicules sur les dictateurs et les démocrates, les grands méchants et les bienveillants. Ils font ce qu’on n’a pas su faire : se concentrer sur la menace existentielle elle-même, la traiter sans égard pour les droits individuels de leurs citoyens mais assurer grâce à ces mesures “liberticides” leur salut collectif et leur remise au travail, donnant magistralement raison à la pensée chinoise qui voit dans toute situation le potentiel d’une inversion des équilibres. Nous y sommes. C’est la rançon de notre naïveté, de notre cupidité, de notre égoïsme et de notre oubli des devoirs premiers de l’Etat envers la nation. A force de nous soucier de notre souveraineté comme d’une guigne, elle se venge.

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C’est aussi une triste heure de vérité pour l’Europe. Même une tragédie humaine concrète, vécue par ses membres fondateurs principaux, n’aura déclenché aucun geste, aucune générosité. Le récent sommet européen vient de démontrer l’inanité de la solidarité européenne en cas de péril commun. Les plus forts, donc les plus riches, n’ont pas la hauteur de vue pour valoriser leur position de force en donnant aux plus faibles. Un peu comme chez les individus en somme. On écrase l’autre affaibli au lieu de lui sortir la tête hors de l’eau. On lui fait la leçon au lieu de lui tendre la main. On déboule en réunion sur le budget européen avec une pomme et un livre, comme le Premier ministre néerlandais, pour montrer qu’on a tout son temps et qu’on ne négociera rien. Au-delà de l’inélégance, quelle indignité ! Il y a un très fort paradoxe : les Etats européens qui refusent aujourd’hui, au nom de l’orthodoxie budgétaire, d’aider leurs partenaires, font un mauvais calcul stratégique et géopolitique. S’ils montraient leur humanité, ils gagneraient plus encore que ceux auxquels ils porteraient secours. On me dira que je prêche pour la paroisse des cigales et que je ne comprends pas la juste austérité des fourmis laborieuses. Non, je cherche à raisonner stratégiquement, du point de vue de l’intérêt européen. Or, en diplomatie comme en amour, le premier pas n’est possible qu’au plus fort, et c’est un pas forcément gagnant pour lui car “stratégique” en termes d’influence et de crédit moral et politique. Ce sont ces pas là qui font avancer l’ensemble. Encore faut-il en être humainement capable. Le Général de Gaulle sut tendre la main à l’Allemagne anéantie, puis à la Chine, à l’Espagne et à d’autres. Cette grandeur d’âme qui est la marque d’un esprit visionnaire n’est plus. Il faut d’urgence réinventer le gaullisme en Europe. Invoquer les mânes du Général ou celles du Tigre ne suffira pas.

L’Europe peut exploser.

L’Europe est donc en train de “tomber en miettes” comme l’annonce tristement le président italien. Elle peut exploser. Elle n’est même pas “en voie de déclassement stratégique” car finalement elle n’a jamais été véritablement “classée” puisqu’elle a toujours été sous la coupe américaine via l’OTAN et que, mis à part Paris durant quelques décennies, tout le monde a trouvé ce marché de dupes formidable. Peut-être finalement ne méritons-nous pas mieux que la servitude puisqu’au-delà des mots creux, nous sommes incapables entre nous d’exprimer une compassion concrète, une charité envers nos propres Etats membres. Nous faisons la morale au monde entier, mais nous sommes une aporie éthique, rien d’autre qu’une machinerie commerciale et monétaire qui ne sait que parler budget et dette et réduit ses 700 millions de citoyens à des unités de coûts et de recettes. Une Europe de comptables, où les fourmis l’ont clairement emporté sur les cigales. Notre président peut bien chanter. Berlin va le faire danser. Bientôt, l’Allemagne déçue depuis trois ans au moins par notre incapacité à tenir il est vrai nos promesses, prendra uniquement de la machine européenne ce que celle-ci peut encore lui donner tout en poursuivant une politique de puissance et d’influence personnelle en agrégeant autour d’elle son satellite batave et ceux du nord et de l’est.

LES ETATS-UNIS ET L’EUROPE DOIVENT FAIRE PREUVE D’HUMANITÉ

Petitesse d’esprit, indigence éthique : ces défauts de structure de l’édifice communautaire font rêver d’un Occident enfin décillé, remettant les compteurs de la solidarité internationale à zéro, décidant de lever enfin les arsenaux iniques de sanctions contre la Russie ou l’Iran. Ce serait le moment ou jamais. Pour satisfaire notre instinct de vengeance, notre vision punitive du monde, notre volonté d’écrasement des autres ou notre simple grégarisme, nous laissons en effet, dans un contexte sanitaire dramatique, un peuple déjà très affaibli et cette situation va entrainer probablement des milliers de morts. Pourquoi ? Juste pour le punir de ne pas déposer ses dirigeants qui résistent au plan américain de dépeçage de la Perse. C’est d’un cynisme parfaitement insupportable. Où est la conscience de la globalité des menaces pesant sur l’humanité ? L’indifférence totale des politiciens occidentaux pour les parties du monde qui ne les concernent pas et ne serviront pas leur réélection parait à l’heure de la pandémie plus abjecte encore que d’ordinaire. Souhaitons que la récente annonce d’une aide européenne à l’Iran via le mécanisme Instex jusque-là mort-né de contournement des sanctions extraterritoriales américaines auxquelles nous nous soumettons servilement depuis bientôt 2 ans contre toute raison, soit le premier pas d’une rupture nette d’attitude et d’état d’esprit de notre part. Notre cynisme et notre indifférence sinon nous perdront. Le coronavirus est un révélateur d’humanité et d’inhumanité. Il faut retrouver le sens de la Vie dans nos existences, cette Vie commune en humanité que masquent nos prédations et nos luttes incessantes pour la primauté. Les USA comme les puissances européennes ont une occasion inespérée de faire vraiment preuve d’humanité et de préoccupation pour l’homme. La bascule du monde sinon va s’accélérer à notre détriment

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Ce virus a eu le mérite de révéler des réflexes de survie collectives des peuples et des nations que l’on jugera égoïstes mais qui traduisent la verdeur d’une vertu cardinale : l’esprit de souveraineté. Certains ont enfin réalisé que le fait de se prendre en mains, de revenir aux fondamentaux politiques et sécuritaires c’est à dire à la protection de nos populations, cet égoïsme sacré et salutaire était la seule approche qui permette d’abord de survivre avant d’espérer éventuellement construire un chemin collectif avec d’autres survivants. On ne battit pas sur un champ de ruines ou de morts. Il n’y aura jamais pour l’Europe, en aucun domaine, de salut à attendre du suivisme, du grégarisme ou des déclarations hors sol d’un Commission de Bruxelles qui préfère que l’on meure par millions pour rester fidèles à des principes abscons d’ouverture de l’espace européen plutôt de survivre en reprenant le contrôle de ce qui se passe sur nos territoires nationaux.

C’est la vassalisation mentale et l’esprit de renoncement qui sont si enkystés dans nos rouages institutionnels collectifs.

Le problème en somme, qui vient de se manifester magistralement, est toujours le même : c’est la vassalisation mentale et l’esprit de renoncement qui sont si enkystés dans nos rouages institutionnels collectifs et parfois même nationaux que nous sommes les ventriloques d’un discours qui nous condamne à l’impuissance. Exactement comme en matière de défense, quand nous persistons à faire semblant de croire en la garantie atomique ou même conventionnelle américaine alors que l’on sait tous depuis plus d’un demi-siècle, qu’elle est théorique (l’Europe servant essentiellement de profondeur stratégique aux Etats-Unis). Cette “Foi du charbonnier” des Européens en des utopies-pièges (pacifisme, fatalité heureuse de la fin des Etats et des frontières, universalisme béat, refus des traditions, culte du présent, progrès conçu comme l’arasement du passé, dogmatisme moralisateur, etc… …) que l’on nous survend depuis 70 ans pour tuer la puissance européenne en prétendant la construire, a une fois encore joué contre nous.

Or, nul n’a jamais construit sur le renoncement à ce que l’on est profondément. On construit sur des partages équitables, sur des compromis respectueux, sur la lucidité qui refuse l’égalitarisme fumeux et n’aboutit, comme le communautarisme chez nous, qu’à la dictature des “petits” sur les “grands” au prétexte qu’ils doivent par principe être traités à l’identique. Mais il n’y a pas d’identique en Europe ! Les Etats-membres ne sont pas des clones ! il y a en revanche des racines historiques et religieuses communes et comme par hasard celles-là, on les nie on les oublie ! Pour le reste, il n’y a qu’une diversité culturelle économique, sociale gigantesque et d’ailleurs fertile. Mais il y a aussi une histoire commune des membres fondateurs, des membres qui ont joué franc jeu et d’autres qui poussaient d’autres agendas…

Les Américains sont pragmatiques mais pas stratèges.

Cette crise doit enfin nous conduire à redéployer massivement des moyens vers la préparation collective des situations d’urgence. Il faut reprendre en main notre souveraineté notamment sanitaire et industrielle. L’état de sidération économique du monde développé observé à cette occasion ouvre des boulevards aux hackers de tous poils et à la guerre dans le cyberspace. Il y aura d’autres corona et un jour l’un d’entre eux tout spécialement destiné à notre déstabilisation mettre à l’épreuve nos politiciens du temps court et de l’expédient conjoncturel. L’épidémie peut rebondir, en Chine comme ailleurs, et nul ne devrait se risquer à fanfaronner. Pékin semble en train de battre de vitesse l’Amérique (et plus encore l’Europe qui est le terrain de jeu sacrificiel de leur duel), qui entre tout juste dans la pandémie et va comme l’Europe, subir une contrecoup économique lourd, en faisant repartir sur les chapeaux de roues son économie pour voler au secours du monde et le soigner… Mais une autre “guerre fait rage”, là aussi pleine d’ironie qu’il faut suivre avec grande attention : celle des grands producteurs de pétrole (dont la Chine est la cible commerciale ultime).

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Donald Trump est désormais contraint d’aller à Canossa et d’implorer Moscou et Ryad de réduire leur production pour enrayer la chute vertigineuse du prix du baril et ne pas noyer définitivement son industrie du schiste dans une marée noire saoudo-russe. L’OPEP l’emporte. Russes et Saoudiens sont d’accord pour lui faire rabattre sa superbe et l’aider un peu, en échange d’un allègement des sanctions contre Moscou et d’un arrêt du soutien au cousin rival de MBS à Ryad que certains à Washington verraient bien lui succéder depuis le dépeçage de Kashoggi qui a fait désordre. Vladimir Poutine doit savourer sa vengeance mais réfléchira sans doute avant de tendre la main à Washington. L’Amérique lui en saura-t-elle gré durablement ? Rien n’est moins sûr. La nouvelle guerre froide et l’anti-russisme pavlovien reprendront de plus belle dès que Washington se relèvera. Les Américains sont pragmatiques mais pas stratèges. Ils ne sont malheureusement pas près de comprendre qu’ils auraient tout à gagner à faire basculer Moscou dans le camp occidental. Cette erreur stratégique dure depuis 30 ans et il est bien tard maintenant. Les Russes n’en veulent plus et les Européens sont incapables de comprendre qu’ils en font les frais.

*Caroline Galactéros, Présidente de Geopragma

jeudi, 09 avril 2020

Coronavirus: les nouvelles règles en Belgique... Essayons de voir clair...

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Coronavirus: les nouvelles règles en Belgique...

Essayons de voir clair...

par Jean-Marie Claus

1. Vous ne pouvez pas quitter la maison en principe, mais si vous en avez besoin, vous pouvez quand même.

2. Les masques ne servent à rien, mais il faudrait peut-être en porter, ça peut sauver.


3. Les magasins sont fermés, sauf ceux qui sont ouverts.


4. Il ne fait pas aller dans les hôpitaux, sauf s'il faut y aller, même chose pour les médecins, il ne faut y aller qu'en cas d'urgence A CONDITION que vous ne soyez pas malade (?!?).


5. Ce virus est mortel, mais pas trop effrayant néanmoins, sauf que si parfois, en fait ça va être une catastrophe planétaire.


6. Les gants n'aideront pas, mais ils peuvent aider quand même.


7. Tout le monde doit rester à la MAISON, mais il est important de SORTIR.


8. La nourriture dans le supermarché ne manquera pas, mais il y a plein de choses qui manquent si vous y allez en fin de journée mais ll ne faut pas y aller le matin.


9. Le virus n'a pas d'effets sur les enfants sauf sur ceux sur qui il en a...


10. Les animaux ne sont pas atteints, mais il y a malgré tout un chat qui a été testé positif en Belgique en février, quand on ne testait encore personne, mais ce chat oui ?!?


11. Vous aurez de nombreux symptômes si vous êtes malade, mais vous pouvez aussi tomber malade sans symptôme, avoir des symptômes sans être malade ou être contagieux sans symptôme. Ah ? Bref ???


12. Pour ne pas être malade, vous devez bien manger et faire du sport, mais mangez malgré tout ce que vous avez sous la main et c'est mieux de ne pas sortir, enfin si, mais non...

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13. Il est préférable de prendre l'air, mais vous serez très mal vu si vous allez prendre l'air, et surtout n'allez pas dans les parcs, ou alors sans vous asseoir, sauf que maintenant si, vous pouvez si vous êtes vieux (à quel âge on est vieux ?!?) mais pas trop longtemps ou enceinte (mais pas vieille).


14. Vous ne pouvez pas aller chez les personnes âgées, mais vous devez vous en occuper et apporter des courses et des médicaments.


15. Vous ne pouvez pas sortir si vous êtes malade, mais vous pouvez aller à la pharmacie. Pour les soignants, même avec de la température, vous pouvez travailler, allez, pas plus de 38°C... 37,9 c'est pas grave, sauf si vous n'êtes pas soignant.


16. Vous pouvez commander la livraison de plats préparés qui l'ont peut-être été par des personnes qui ne portaient ni masques ni gants. Mais il faut laisser décontaminer vos courses pendant 3 heures dehors.


17. Chaque article ou interview inquiétant commence par les mots "Je ne veux pas semer la panique, mais...".


18. Vous ne pouvez pas voir votre mère ou votre grand-mère âgées, mais vous pouvez prendre le taxi et rencontrer un chauffeur de taxi âgé.


19. Vous pouvez vous promener avec un ami mais pas avec votre famille si elle ne vit pas sous le même toit.


20. Mais on vous dit que se promener avec la bonne "distanciation sociale" n'est pas dangereux alors pourquoi on ne peut pas se promener avec d'autres amis ou de la famille (un à la fois) si on est dehors à la bonne distance ?


21. Le virus reste actif sur différentes surfaces pendant deux heures, non, quatre, non, six, non, on a pas dit des heures, c'est peut-être des jours ? Mais il a besoin d'un environnement humide. Oh non, en fait pas nécessairement.


22. Le virus reste en suspensions dans l'air enfin non, ou oui, peut-être, surtout dans une pièce fermée, en une heure un malade peut en contaminer dix, donc si ça tombe tous nos enfants ont déjà été contaminés à l'école avant qu'elles ferment ?


23. On compte le nombre de morts mais on ne sait pas dire combien de personnes sont infectées, puisque jusqu'ici on a testé que ceux qui étaient "presque morts" pour savoir si c'était de ça qu'ils allaient mourir...


24. On n'a pas de traitement sauf qu'il y en a peut-être un, qui n'est apparemment pas dangereux sauf si on en prend trop (ce qui est le cas de tous les médocs, non ?).


25. On devrait rester confinés jusqu'à la disparition du virus mais il ne va disparaître que si on arrive à une immunité collective et donc à condition qu'il circule... et pour ça il faut qu'on ne soit plus confinés...

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Géopolitique du coronavirus: Entretien avec Robert Steuckers

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Géopolitique du coronavirus:

Entretien avec Robert Steuckers

Au cœur d’une crise mondiale inédite par son ampleur, Strategika vous propose l’éclairage d’analystes et de penseurs reconnus dans leur domaine d’expertise. Nous avons posé à chacun une série de questions qui portent sur les différents aspects de cette véritable crise de civilisation ainsi que sur ses répercussions politiques, géopolitiques et sociales.

C’est aujourd’hui Robert Steuckers qui nous répond.

82469796.jpgRobert Steuckers, né en 1956 à Uccle, est diplômé de l’Institut Maria Haps, lié à l’Université de Louvain, où il a obtenu le Master en langues anglaise et allemande. Il a dirigé un bureau de traduction à Bruxelles pendant vingt ans avant de se consacrer à diverses tâches d’enseignement des langues. Il avait créé le think tank “Synergies européennes” en 1994, qui a organisé des universités d’été en France, en Italie et en Allemagne. Il gère, avec d’autres, le site Euro-Synergies qui affiche près de 17.000 articles de fonds, consultables par tous. Il dispose également d’un compte Twitter Robert Steuckers (@RobertSteuckers) | Twitter alimenté chaque jour. Robert Steuckers est l’auteur de plusieurs livres et essais, notamment la trilogie Europa, véritable somme sur l’identité et l’histoire des peuples européens ainsi que La révolution conservatrice allemande et Sur et autour de Carl Schmitt.

Strategika – On lit beaucoup d’éléments contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?

On ne peut exclure une origine naturelle de la pandémie (bien que je reste sceptique à l’endroit de la fable de la manducation du pangolin ou de la chauve-souris) mais on doit aussi accepter de discuter une autre hypothèse : celle d’un acte de guerre bactériologique dirigé contre la Chine, l’Iran et l’Europe, les trois principaux foyers de la maladie. Le virus mutant, car il est mutant paraît-il, pourrait aussi s’être échappé d’un laboratoire chinois ou autre mais alors pourquoi frappe-t-il les principaux rivaux de l’hegemon, quasi à l’exclusion des autres régions du globe ? Si l’hypothèse d’une guerre bactériologique s’avère exacte, nous pourrions établir le scénario suivant : le centre névralgique de la Chine est frappé, son industrie boostée par les délocalisations néolibérales ailleurs dans le monde, surtout en Europe, est ralentie, ce qui a un effet sur sa monnaie, capable, à moyen terme, de supplanter le dollar. De plus, ce ralentissement ou ce sabotage freine la réalisation des fameuses « routes de la soie ». L’Iran, ennemi numéro un de certains cénacles néo-conservateurs, est frappé à son tour, alors qu’il pourrait aisément devenir le principal fournisseur d’hydrocarbures de la Chine et un partenaire commercial très important de l’Europe, comme à la fin du règne du dernier Shah, avec les accords EURATOM notamment. C’est la thèse de Houchang Nahavandi, ancien ministre du Shah et auteur de livres très importants sur l’histoire récente et ancienne de l’Iran, dont je conseille vivement la lecture.

9782825113110-200x303-1.jpgEn Europe, les calamités s’abattent sur les maillons les plus faibles et sur le moteur principal de l’économie européenne, l’Allemagne. La Grèce doit affronter la crise des réfugiés sur sa frontière thrace, alors que sa santé économique et financière est vacillante depuis une dizaine d’années, suite à la crise de 2008. Elle échappe encore en gros au coronavirus mais… Wait and see… L’Italie, rappelons-le, avait signé des accords spéciaux, faisant d’elle le tremplin de la Chine dans l’UE. L’Espagne a reçu également la crise de la pandémie de plein fouet parce qu’elle est aussi une économie fragilisée qui risque d’aboutir à la ruine du projet européen, favorisé par les Etats-Unis dans les années 1940 et 1950, puis jugé concurrentiel et posé, notamment par la doctrine Clinton, comme « alien », c’est-à-dire comme ennemi potentiel, sinon ennemi déclaré. La France est frappée elle aussi, même si, officiellement, elle est considérée comme alliée depuis Macron, président formaté intellectuellement par une école américaine. Elle est vidée progressivement de ses fleurons industriels (Alsthom, Latécoère,…) et lourdement infestée par le coronavirus, tout simplement parce que l’hyperlibéralisme qui l’anémie depuis la présidence de Sarközy, a sabré dans les secteurs non marchands, dont le secteur médical. Sans un secteur médical fort, bien charpenté, prévoyant toutes formes de pandémie, y compris celles qui pourraient être déclenchées par une frappe bactériologique, un pays est la cible idéale pour ce type d’opération.

La « dé-gaullisation » de la France, depuis Sarközy, constitue le démantèlement d’un Etat qui avait des réflexes clausewitziens, voulu par le militaire De Gaulle, du moins dans ses écrits théoriques, dans l’influence qu’avait exercé Raymond Aron, grand spécialiste du stratège allemand du 19ème siècle, dans sa praxis originale des années 60, laquelle pouvait être décrite comme un modèle de « troisième voie » entre les deux blocs de la guerre froide. C’était une réponse aux impérities de la 3ème République, fustigées par Simone Weil à Londres avant sa mort en 1943, et à la gabegie politicienne et vasouillante de la 4ème. Ces types de régime gèrent à la petite semaine et ne prévoient rien, ce qui entraîne l’incapacité de décider aux moments opportuns ou de faire face à des catastrophes imprévues, comme une pandémie. Le « suicide français », décrit par Eric Zemmour est justement ce démantèlement progressif de l’Etat clausewitzien  -avec tous ses dispositifs mis en place qui prévoyaient toujours le pire-  que voulait être la 5ème République dès sa proclamation et surtout dans les années 1963-69.

La morale de cela, c’est que tout Etat ou groupe d’Etats, doit impérativement, s’il veut survivre aux manigances de ses ennemis (car il y a toujours un ennemi, disait Julien Freund), conserver ses atouts industriels et refuser les délocalisations et les fusions avec des firmes étrangères, garder des infrastructures médicales solides et un système scolaire/universitaire performant.

En Allemagne, les dispositifs prévus pour une pandémie ont été conservés, ce qui explique une meilleure gestion de la crise du coronavirus. Cependant, l’avenir de l’Allemagne n’est pas rose : les flots de réfugiés qui se sont installés sur son territoire ruinent le système de sécurité sociale exemplaire qui y avait été instauré dans l’après-guerre et génèrent du désordre à n’en plus finir dans les rues des villes ; le partenaire principal de l’industrie allemande est la Chine aujourd’hui mais cette dépendance est fragile, les Chinois finissant toujours par produire eux-mêmes ce dont ils ont besoin, notamment des automobiles. L’industrie allemande a trop parié sur l’exportation de ses excellentes automobiles, sans imaginer que ce flux pourrait un jour se tarir. Par ailleurs, le tandem gazier germano-russe est dans le collimateur de l’hegemon : les entreprises européennes qui contribueraient à l’achèvement du gazoduc Nord Stream 2 sont directement menacées de procès par la « justice » américaine ou de confiscation de leurs avoirs dans les banques d’Outre-Atlantique. L’affaire Frédéric Pierucci, cadre d’Alsthom, illustre bien quel est ce risque, notamment dans le livre témoignage que ce cadre a rédigé après son emprisonnement aux Etats-Unis, Le piège américain.  

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Enfin, l’Allemagne connait une crise politique sans pareil dans son histoire d’après 1945. Les partis qui ont été les porteurs de la République Fédérale depuis le miracle économique et depuis la réunification suite à la disparition du Mur de Berlin, sont en chute libre. La SPD socialiste n’est plus que l’ombre d’elle-même ; la CDU, véritable pilier du pays, connaît des tassements problématiques et perd ses billes dans tous les Länder de l’ancienne RDA. Ce tassement ou ce déclin n’est pas une exception en Europe : les chrétiens-démocrates italiens ont disparu de la scène depuis longtemps déjà ; le PPE espagnol est en liquéfaction, ce qui permet aujourd’hui à une fausse gauche, en dépit des étiquettes, de mal gouverner le pays en crise et face à la pandémie ; les deux partis chrétiens-démocrates belges sont également en voie de disparition. Ces effacements démocrates-chrétiens et socialistes interpellent : une autre normalité politique est en voie de constitution mais on ne sait pas encore quels contours elle prendra. Seul Orban maintient sa forme hongroise de démocratie chrétienne en état de fonctionnement, obtenant simultanément un certain consensus dans son pays mais est fustigé voire ostracisé par les instances eurocratiques qui font pression pour qu’il soit exclu de tout.

Le déclin allemand est inéluctable, contrairement à ce que l’on croit généralement en France aujourd’hui, où certains cercles agitent à nouveau le spectre d’un pangermanisme offensif. Outre-Rhin, la littérature contestatrice du système est florissante et n’est plus réduite à des marges de gauche ou de droite mais provient désormais des plus hautes sphères économiques ou intellectuelles. Il faudra y revenir car les arguments avancés par ces contestataires se marieraient très bien avec les critiques de l’eurocratie en vogue en France. C’est un thème excellent pour Strategika !

Si la pandémie frappe depuis peu les Etats-Unis, dont le système hospitalier laisse beaucoup à désirer, on pourra arguer que l’hypothèse, qui n’est qu’une hypothèse, que j’ai esquissée ici est erronée puisque l’hegemon, accusé d’avoir déclenché une guerre bactériologique, serait exonéré de cette accusation, vu qu’il est lui-même frappé par la pandémie. Mais toute opération bactériologique a ceci de particulier, c’est que la première victime peut aisément renvoyer la balle et répandre l’agent perturbateur chez l’envoyeur.

Strategika – Cette pandémie précède-t-elle un effondrement économique et systémique ?

313UGyA8Z1L._SX346_BO1,204,203,200_.jpgJe le pense. D’abord, le confinement ralentit l’industrie dans un système qui ne tolère aucune pause. Pour Carl Schmitt, le monde globalisé par la volonté de Roosevelt dans les années 1930 et 1940, relève de l’élément « eau », puisque l’hegemon bâti par ce président américain est une thalassocratie idéologiquement libérale : nous naviguons donc sur cet immense océan symbolique et sur les flux de marchandises et de communications contrôlés au départ par la puissance navale américaine : qui fait du sur-place dans un tel contexte coule, tout simplement, écrivait Carl Schmitt dans son Glossarium (non encore traduit). Ensuite, j’ai toujours pensé que la crise de 2008, plus profonde qu’on ne l’a cru jusqu’ici, n’a pas vraiment été résolue : on a colmaté les brèches en permanence par toutes sortes d’artifices, on en a freiné les effets pendant douze ans. Ces manœuvres de rafistolage prennent fin. Et on va mettre sur le compte du virus l’implosion définitive du système pour que les peuples ne cherchent pas à désigner des coupables.

Strategika – Plus de 3 milliards de personnes sont appelées à se confiner dans le monde. Pour la première fois de son histoire, l’humanité semble réussir à se coordonner de manière unitaire face à un ennemi global commun. Que vous inspire cette situation ?

Cette situation est effrayante parce que si pandémie il y a, indubitablement, elle n’est pas beaucoup plus explosive, du moins jusqu’ici, que les grippes saisonnières habituelles. Le virus semble certes plus virulent que celui des autres grippes, plus résilient une fois expectoré hors d’un corps humain et plus agressif sur le système respiratoire des patients les plus faibles, dont le système immunitaire est fragilisé par d’autres pathologies. Nous sommes face à une situation comparable à celle de 1968 et 1969-70 où un virus grippal avait tué, à un certain moment, jusqu’à 4000 personnes par semaine rien qu’en France ! En 2018, du 26 février au 4 mars, 2.900 personnes décèdent de la grippe saisonnière en Belgique, en une seule petite semaine !

Les hypothèses qui disent que les cercles dominants orchestrent une panique pour installer un système dictatorial, panoptique, vecteur d’une surveillance universelle et ubiquitaire, sont à prendre au sérieux. Le comportement moutonnier des citoyens est ahurissant dans un tel contexte, alors qu’il est patent que les sphères dirigeantes ont intérêt à promouvoir un tel système : l’Italie de Salvini ou même l’Italie post-Salvini est un pays imprévisible qu’il faut mater ; la France des gilets jaunes qui refuse l’hyperlibéralisme qu’on veut lui imposer mérite, à leurs yeux, une punition sévère et l’Allemagne qui hue Merkel à chacune de ses apparitions publiques doit également être châtiée, d’autant plus qu’elle se chauffe au gaz russe et fait tourner son industrie, automobile et autre, avec ces mêmes hydrocarbures poutiniens.

Nous sommes arrivés à l’ère du « Surveiller et punir » planétaire dont l’Europe sera la principale victime car les Chinois et les Iraniens sont davantage prêts à accepter les coûts humains et possèdent des capacités de résilience supérieures aux nôtres, qu’ils puisent dans la religion chiite ou confucéenne ou dans l’idéologie communiste revue et corrigée, tant et si bien qu’elle ressemble davantage aux projets constructifs de Frédéric List au 19ème siècle et aux projets que celui-ci a inspirés aux idéologues du Kuo MinTang, militant d’une renaissance chinoise après le « siècle de la honte », où le Céleste Empire était tombé en une profonde déchéance.

Strategika – Cette pandémie va-t-elle forcer l’humanité à se doter d’un gouvernement mondial comme le préconisait Jacques Attali lors de la pandémie de grippe A en 2009 ?

Attali formule du moins le projet et il y a des traces de cette vision messianique dans bon nombre de ses écrits antérieurs. Par ailleurs, dans un ouvrage traitant du monde vu par la CIA, il y a une dizaine d’années, Alexandre Adler évoquait une pandémie comme accélératrice d’une mondialisation amplifiée sinon définitive. Je ne vois cependant pas la Chine de Xi Jinping et la Russie de Poutine s’embarquer dans un tel projet. Sans parler de l’Iran…

Strategika – En 2009 toujours, Jacques Attali expliquait que « l’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur ». Que vous inspire cette idée ?    

Cette idée est une idée générale. Quasi une lapalissade. Mais si Attali, chantre du projet globalisateur en voie de réalisation, l’évoquait en 2009, c’est qu’une ingénierie sociale et médiatique bien orchestrée pouvait, le cas échéant, créer de la peur pour faire aboutir un projet tel celui dont il rêve depuis longtemps. Cette création d’une panique globale est ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Mais Attali est désormais un vieux gourou, de l’âge de tous ceux à qui il souhaite la mort pour que les gouvernements hyperlibéraux n’aient pas à payer des retraites. Cependant, le nouveau gourou mondial s’appelle Yuval Noah Harari, célèbre pour deux bestsellers que l’on retrouve en toutes langues dans toutes les librairies du monde, surtout dans les grandes gares et dans les aéroports, là où passent ceux qui nomadisent à grande ou à petite échelle.

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Le 20 mars 2020, cet Harari publie un long article dans le Financial Times (https://amp.ft.com/ ), où le programme mondialisateur en cours est présenté sur un mode plaisant et attrayant, comme d’habitude : on ne peut reprocher ni à Attali ni à Harari d’avoir un style ennuyeux, incapable de capter l’attention de leurs lecteurs. Harari constate qu’avec le coronavirus, il y a urgence (emergency) et que toute urgence est « un processus historique accélérant ». Ensuite, je cite : « Les décisions en temps normaux, qui peuvent prendre des années de délibération, sont prises en quelques heures (…). Des technologies non encore entièrement développées voire dangereuses sont mises en œuvre, parce que les risques sont plus élevés si on ne fait rien (…). Des pays entiers servent de cobayes à grande échelle pour des expérimentations sociales ». Harari évoque alors un monde où il n’y aura plus que du télétravail et surtout du télé-enseignement: le confinement, que nous subissons, semble alors une étape préparatoire à cet avenir de réclusion complète, concocté dans les hautes sphères dominantes.  Harari évoque aussi le monitoring général de l’humanité, assorti de punitions pour les récalcitrants. Il est quelque peu lyrique en disant qu’aujourd’hui, les gouvernements sont plus forts que le KGB soviétique car ils disposent maintenant de « senseurs ubiquitaires et d’algorithmes puissants ». Le coronavirus, ajoute-t-il comme s’il voulait apporter de l’eau à notre moulin,  a d’ores et déjà permis de déployer un tel arsenal inédit dans l’histoire de l’humanité, notamment en Chine où l’Etat se manifeste en permanence à travers les smartphones de ses citoyens, utilise la reconnaissance faciale à très grande échelle et peut déterminer quel est l’état sanitaire de chaque Chinois par des appareils destinés à vérifier leur fièvre, que n’importe quel policier peut trimbaler et utiliser sur les voies publiques. L’étape suivante nous est également révélée par l’article d’Harari : les sentiments, comme la colère ou la joie, sont des phénomènes biologiques au même titre que la fièvre ou la toux : on peut donc les détecter et les manipuler au départ des mêmes instruments qui servent à repérer dans les rues de Chine les fiévreux potentiellement « coronavirusés ». Enfin, Harari dévoile l’objectif final, quasi messianique, bref la parousie enfin en advenance : la « coopération globale », seule planche de salut contre le virus qui doit nous induire tous à opter pour « un esprit globaliste », rendant inutile les réflexes locaux ou nationaux.

CLS.jpgEn d’autres termes, Harari opte pour une humanité radicalement différente de celle qu’avait préconisée en son temps Claude Lévi-Strauss : celui-ci voulait autant de modèles humains qu’il en existait encore sur la planète quand il s’adonnait à ses recherches en ethnologie, voulait promouvoir un « esprit ethnopluraliste » pour que l’homme ait à sa disposition de nombreux modèles possibles à imiter ou à assimiler en cas de blocage ou d’effondrement du modèle auquel il avait auparavant appartenu, dans lequel plusieurs générations de ses ancêtres avaient vécu. L’humanité devait être plurielle pour cet ethnopluralisme lévi-straussien. Pour Attali et Harari, cela ne semble pas être le cas. J’ai, je ne vous le cache pas, la nostalgie du projet de Lévi-Strauss. 

Strategika – Comment voyez-vous l’évolution de la pandémie et ses conséquences politiques et sociales dans les semaines à venir ?

Je pense que l’on suscitera la panique au moins jusqu’à la mi-mai, jusqu’au moment où le ralentissement des industries européennes aura des conséquences irréversibles et que la crise sera là, bien palpable, avec un nombre incalculable de faillites dans les PME (petites et moyennes entreprises). La crise sociale en France s’accentuera et le mouvement des gilets jaunes reprendra vigueur et de plus belle. Les autres pays européens suivront, Allemagne comprise. Ensuite, le confinement finira par agacer les plus patients d’entre les autochtones et par provoquer des émeutes dans les quartiers à risque car le Ramadan commence fin avril et s’étendra jusqu’à la fin du mois de mai. Il y a plus grave : le mondialisme globalitaire vise l’éradication de la culture européenne, dont le symbole le plus patent et le plus spectaculaire fut l’incendie de Notre-Dame de Paris. Le confinement a entraîné un premier sabotage de la liturgie implicite de notre civilisation : les vacances de Pâques et les festivités pascales, dont la semana santa espagnole, seront effacées pour la première fois depuis des siècles, de même que le cycle printanier de mai, avec les fêtes religieuses assorties des communions, prétextes à des fêtes de famille qui soudent la société. Suite à ce sacrilège, car il faut bien l’appeler ainsi, le cycle des vacances estivales sera très probablement bouleversé, alors qu’il est une tradition séculaire, ponctué de fêtes également. L’humanité de notre sous-continent sera perturbée en profondeur, ébranlée psychologiquement, avec effets somatiques et psychologiques. C’est là le risque le plus effrayant dans l’immédiat car, une fois enclenché le sacrilège de briser notre liturgie millénaire, il y aura en permanence le risque de le rééditer. Mais même la rupture du cycle rituel liturgique, hérité de Rome, pendant une année seulement est annonciatrice de catastrophes : jamais on avait osé cela.

Strategika – Existe-t-il une issue politique à la situation que vous venez de décrire et quelle forme pourrait-elle prendre selon vous ?

b2f8434b2865b541e9db2e207b87586a.jpgUne issue politique, véritablement politique au sens où l’entendaient Carl Schmitt et Julien Freund, n’est possible que par un coup de force, une épreuve cruellement conflictuelle. Par un bouleversement pareil à la révolution russe de 1917. Or nous ne sommes plus dans les années 1920 ou 1930 où des millions de soldats revenaient du front et n’avaient pas peur d’encaisser des coups ou de mourir face aux balles de régimistes ou d’adversaires politiques. Qui plus est, on ne brise plus un régime aujourd’hui avec de simples fusils, munis de baïonnettes. Les Etats sont dotés d’armes plus sophistiquées, que l’on ne peut pas acheter au magasin du coin, même aux Etats-Unis. Ils disposent de « senseurs ubiquitaires et d’algorithmes puissants », pour paraphraser Harari. De nos jours, il y a des drones, des caméras, des centres cachés si bien qu’il ne suffit pas de prendre la Grande Poste comme à Dublin en 1916, ou la radio à Moscou en 1993, face aux blindés d’Eltsine. Notre humanité est bien trop adoucie par des décennies de « libéralisme » (ou de festivisme) pour oser une telle aventure.

La seule forme qu’une réaction pourrait prendre serait un glissement vers l’illibéralisme à la Orban ou à la Poutine, sans répéter le stupide clivage gauche/droite car l’ennemi de tous est unique : il s’agit de l’hyperlibéralisme induit dans nos sociétés par le tandem Thatcher-Reagan à partir de 1979.  Or à gauche, on conserve de lourds réflexes hostiles au politique et, à droite, on a toujours tendance à sombrer dans une forme ou une autre de libéralisme. Ce sont là les écueils à éviter, en faisant appel à une imagination métapolitique qui fondrait les corpus opposés en une nouvelle synthèse, où les principes de la justice sociale et du suum cuique sont respectés.  

Strategika – Comment liez-vous la crise actuelle à votre domaine d’expertise et votre champ de recherche ?

Je ne suis pas un expert mais un observateur engagé. La crise actuelle, pour moi, est l’aboutissement de la crise freinée de 2008 et, mais je peux me tromper, un coup de force bien ciblé, perpétré par un acte de guerre bactériologique qui vise à anéantir la puissance économique européenne (le seul mode de puissance qui restait à notre sous-continent), le challengeur chinois,  à ruiner le projet des « routes de la soie », avec l’appui continu d’une orchestration médiatique planétaire. Nous sommes dans des guerres hybrides ou des guerres de quatrième génération, c’est-à-dire des guerres où l’on n’aligne plus des armées de chars et de fantassins mais où l’on applique savamment des stratégies indirectes. L’Europe, constataient déjà certains observateurs dans les années 1990 et 2000, était la moins bien préparée à manier les outils médiatiques et culturels de cette guerre de nouvelle dimension : c’était diantrement vrai et elle en paie lourdement les conséquences aujourd’hui. Si son projet avait été clausewitzien au lieu de néolibéral, elle n’en serait pas là…

Les leçons de la crise : la mise sous respiration artificielle de l’Europe...

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Les leçons de la crise : la mise sous respiration artificielle de l’Europe...

par Caroline Galactéros
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur le site de Geopragma et consacré aux conséquences de la crise du Coronavirus en Europe. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et de Vers un nouveau Yalta (Sigest, 2019). Elle a créé en 2017, avec Hervé Juvin, entre autres, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

Les leçons de la crise : la mise sous respiration artificielle de l’Europe

Il ne s’agit pas, comme pour l’OTAN, d’une prétendue “mort cérébrale” mais d’une très concrète mise sous respiration artificielle de l’Europe. Sans garantie de survie. Le Covid-19 agit comme un triste révélateur de la vérité de ce qu’est l’UE : une vieille dame qui a “de beaux restes” mais ne sait plus ce que veut dire “se tenir”, être digne de soi ou de ce que l’on prétend être. Telle une ancienne gloire de la scène mondiale, elle vit tellement dans ses souvenirs et ses illusions qu’elle ne s’est pas rendu compte que le monde avait complètement changé et qu’on ne l’écoutait plus.

Les masques tombent

Cette pandémie révèle les meilleurs et les pires des comportements humains : les trafics, les pillages dans nos hypermarchés dégoulinants de nourriture, le mépris des consignes de confinement d’une partie de notre jeunesse en sécession, l’abandon de notre partenaire italien en pleine tragédie, comme d’ailleurs celui de la Grèce plus seule que jamais face aux migrants à l’assaut de ses frontières, les coups de poignard dans le dos entre Européens (comme ces douaniers Tchèques qui récupèrent l’aide chinoise d’urgence destinée à l’Italie et la distribuent dans leurs hôpitaux). Il y a aussi le meilleur : la solidarité active de tant de nos concitoyens et de nos entreprises qui fourmillent d’initiatives et d’empathie, les policiers qui travaillent nuit et jour pour sauver de leurs bourreaux domestiques femmes et enfants plus en danger encore que d’ordinaire, les pompiers, les personnels dévoués de nos maisons de retraite et même simplement les “mercis” chantés chaque soir pour les “soignants” qui ne démissionnent pas alors même que l’impéritie gouvernementale les fait depuis des semaines monter au front presque sans masques ni gants… Ne nous trompons pas toutefois. Le dévoiement de la sémantique guerrière est à mon sens ridicule et même contreproductif. Cette rhétorique martiale dessert l’image de nos “chefs de guerre” manifestement mal armés et peu décisifs aux premiers temps de l’épidémie. Les “soignants” ne font que leur devoir. Ils vivent leur vocation, celle qui a inspiré leur choix professionnel. Ce ne sont pas des “héros”, ni des victimes. Même s’il est vrai que, comme nos gendarmes, nos policiers, nos croquemorts et tant d’autres, ils montent au front de la pandémie depuis des semaines souvent sans armes et prennent des risques personnels insensés dans un pays qui se targuait hier encore d’avoir le meilleur système de soins au monde…

“Il est donc grand temps de redéfinir avec lucidité et ambition le périmètre du régalien”

Les masques sont donc tombés de ce nouveau village Potemkine français, la politique préventive de santé publique. Dieu merci, Hippocrate est encore vivant. Il faudra néanmoins sérieusement s’occuper de lui dès la crise passée et le soigner à son tour sans mégoter. Cette incurie sanitaire aux conséquences désastreuses rappelle celle du budget de la défense, allègrement raboté durant des décennies au nom des “dividendes de la paix” sans réfléchir même à préserver les capacités essentielles indépendantes pour faire face à de collectives calamités. Nous sommes là au cœur de la résilience d’une nation et même de sa survie. Quand la tempête sera passée, ces domaines, comme ceux de la sécurité ou de la justice, devront une fois pour toutes échapper à nos petits hauts fonctionnaires comptables ratiocineurs, qui trouvent toujours de l’argent pour remplir les tonneaux des Danaïdes de l’assistanat à visée électoraliste, mais laissent nos soldats et nos médecins en haillons au nom de la rationalité budgétaire en misant sur leur sens du devoir pour faire le job malgré tout si besoin était. Besoin est.

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Le besoin d'état

Il est donc grand temps de redéfinir avec lucidité et ambition le périmètre du régalien, qui dessine celui de notre souveraineté comme socle vital de la persistance dans l’être de la Nation. Temps aussi d’admettre que nous faisons face au grand retour des Etats dont il faut se réjouir au lieu de célébrer stupidement leur déliquescence comme un progrès.

Car nos peuples, tous les peuples ont besoin d’un Etat, et d’un Etat fort qui sache les protéger et décider dans l’incertitude au mieux de leurs intérêts physiques, matériels, et même immatériels. Les utopies fluides de la globalisation, de la délocalisation vertueuse des productions indispensables (des masques et respirateurs aux catapultes de nos avions de chasse, aux turbines de nos sous-marins en passant par notre alimentation, nos médicaments, etc…), celles de la virtualisation accélérée du monde viennent de se fracasser lamentablement devant un petit virus mutant, né de nos propres expérimentations, qui décime cet humain prétendument si proche de la vie éternelle et de l’humanité “augmentée”. Le COVID 19 vous terrasse comme la peste noire ou la grippe espagnole emportèrent en leur temps des centaines de milliers de malheureux. Nous ne sommes donc rien ou plutôt pas grand-chose ! Vanitas vanitatis, omnia est vanitas ! Il était temps de s’en souvenir. Pas de masque, pas de gants, une accolade de trop et hop ! Au trou ! Cette crise est une crise de l’Ubris occidental, gavé d’utopie technicienne au point de se croire invulnérable. On n’y croyait pas. Un peu comme les Américains avant le 11 septembre 2001, qui ne pouvaient seulement imaginer, en dépit de bien des signaux d’alarme, que leur territoire allait être magistralement désanctuarisé en son cœur même. Notre civilisation “post-moderne”, pétrie d’économisme triomphant, saisie du vertige transhumaniste et nos sociétés si sophistiquées qui pratiquent le trading haute fréquence et installent des millions de Kilomètres de câbles sous-marins pour gagner plus encore, en quasi totale décorrélation d’avec l’économie réelle comme du sort des populations ordinaires, avaient juste oublié qu’elles étaient mortelles. Paul Valery n’aurait sans doute pas imaginé pareille postérité à son prophétique propos.

“L’Etat tient” nous dit-on ! Encore heureux ! Mais pour combien de temps et surtout, saura-ton tirer profit de ce drame mondial pour prendre de la hauteur, revoir de fond en comble nos plans d’urgence, nos priorités, notre planification de crise, notre gouvernance et enfin définir ce que nous attendons de nous-mêmes en tant qu’Etat-nation digne de ce nom dans le monde tel qu’il est ? Cela nous permettrait de décider au passage ce que nous attendons de l’Europe et ce ne serait pas du luxe ! Quand on réalise le temps perdu à Bruxelles par nos eurocrates hors sol et pleins de certitudes à nous convaincre qu’il était urgent d’attendre, qu’il ne fallait surtout pas fermer les frontières nationales ni même celles de Schengen, encore moins contrôler systématiquement les entrants nationaux ou étrangers, car c’était là manquer à “l’esprit européen” de liberté et au sacro-saint dogme libre échangiste, on mesure la totale irresponsabilité de ceux qui prétendent savoir ce qu’il faut aux Européens pour vivre en paix et prospères. Il faut vivre tout court déjà !

Saura-t-on faire que cette crise soit le catalyseur d’une prise de conscience urgentissime de ce que la souveraineté nationale n’est pas une option mais une nécessité vitale pour chaque peuple sur cette planète ? Va-t-on en finir avec le conformisme intellectuel qui nous affaiblit collectivement en nous faisant faire l’autruche et tout comprendre en permanence de travers ? Saura-t-on voir que le sujet n’est pas le populisme ou je ne sais quelle lubie rétrograde, mais bien l’urgence de protéger concrètement nos peuples et notre civilisation contre divers périls, lutte à laquelle il faut affecter les moyens suffisants au lieu de fuir dans le ronron du productivisme en roue libre et de la morale en toc qui fait au loin des tombereaux de morts ?

Les conseilleurs n’étant pas les payeurs (quoiqu’en l’espèce un peu quand même), il serait évidemment malvenu de critiquer ceux qui dans la tempête, après l’avoir gravement sous-estimée, cherchent rames et écopes. Si cette pandémie rappelle le monde entier à son humaine condition et fait sonner à ses oreilles sidérées le même glas, on voit immédiatement que les pays sont tout sauf égaux devant elle, selon les « choix » de leurs gouvernants en matière de contrôle des frontières mais aussi de dépistage et de traitement. Le” pouvoir égalisateur ” du virus lui-même s’arrête à la décapitation de nos petites vanités dérisoires. Plus que jamais, les destinées collectives des peuples dépendent des forces morales, mentales comme de l’autorité de leurs dirigeants.

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L’état n'est plus stratège

En France, la stratégie adoptée de limiter les tests au maximum et de confiner l’ensemble de la population en mettant à l’arrêt la vie économique du pays au lieu de dépister massivement puis d’isoler les contaminés pour les traiter, n’a d’ailleurs pas été un arbitrage scientifique. Nous n’avions juste pas (plus) les moyens de faire autrement. Ce choix nous a été imposé par notre système sous-dimensionné de prise en charge de l’urgence sanitaire. Pourtant, le risque pandémique est un risque sanitaire majeur bien connu. Et depuis 15 ans, nous avons déjà connu les tragédies de la grippe aviaire et du virus H1N1…Mais nous n’en avons pas tiré les enseignements. Nous sommes passés à autre chose. Nous délocalisons toujours les productions pharmaceutiques et médicales et nos arbitrages sont idéologiques et d’opportunisme politique, nourris d’une confiance ingénue dans la supériorité de la liberté de circulation des individus sur la contagiosité extrême d’un virus. Dont acte.

Alors, on a différé, séquencé, délayé, et perdu un temps précieux au risque de bien des morts, et de devoir in fine, une fois le système saturé et les soignants éreintés, choisir ceux que l’on sauve et ceux que l’on sacrifie, écrémage pourtant politiquement suicidaire. Le gouvernement après quelques semaines d’atermoiements, parait désormais avoir pris la mesure du danger et de bonnes décisions. On peut tout de même remarquer que notre vaisseau prend l’eau de toutes parts, et qu’il faudrait voir à racheter une grand-voile au lieu de rapiécer sans cesse notre Tourmentin. Tout cette improvisation révèle une folle vanité et une désorientation plus vaste encore, qui font craindre pour la sécurité au sens le plus large que méritent nos compatriotes. Car, à moins que l’on ne cède au complotisme, ce virus n’a pas été intentionnellement lâché dans la nature. Le prochain le sera peut-être. La “guerre” bactériologique et chimique est aussi vieille que l’homme. Chinois comme Américains et Russes sont les meilleurs au monde en cette matière. Nous ne sommes pas mauvais non plus. C’est la massification de l’empoisonnement à l’ancienne, la strychnine à l’échelle industrielle. Alors l’économie mondiale s’enraye bien plus surement qu’avec un blackout venu du cyber-warfare ! Alors le pétrole plonge, les convoitises et les embuscades préparées de longue date contre des entreprises fragiles peuvent s’accélérer. Pékin est déjà en train de fondre sur des proies australiennes, et bien des entreprises européennes sont sur sa wish list… Cette crise est donc une répétition générale opportune pour une autre attaque probable lancée à des fins de déstabilisation offensive.

Face à ce type d’occurrence, il faut à nos démocraties molles des “chefs” politiques ayant des vertus particulières. Des hommes ayant le sens de l’Etat et de l’intérêt général, dotés une grande humanité mais insensibles et même réfractaires à l’air du temps, sachant définir un cap et s’y tenir, donner des ordres et se faire obéir. Des hommes surtout, qui arrêtent de bêler avec les autres européistes qui ont tué l’Europe des Nations à force de l’émasculer. Or, on a cassé le moule. Les gouvernants européens sont presque tous d’une autre eau. Pour eux, la guerre est un objet historique. Ils ne savent plus ce qu’elle exige d’anticipation austère et de sacrifices impopulaires. Ils sont sans boussole intérieure, historique et morale. Ils ne savent que “gérer” l’urgence dans l’urgence, sans jamais prendre le temps de s’y préparer sérieusement, à l’instar d’ailleurs de leur pratique politique générale, qui consiste à vouloir plaire à tout le monde, donc à personne. Pourquoi cette systématique indifférence à l’anticipation ? Sans doute parce qu’elle ne rapporte rien politiquement… sauf en cas de “surprise stratégique”. C’est un pari. Qu’ils ne font pas. Celui du service de l’intérêt national dont on ne vous saura peut-être jamais gré. Un pari à rebours de l’air du temps, qui requiert des mesures de protectionnisme économique, des nationalisations, la constitution de stocks et de champions nationaux, le maintien de capacités de production indépendantes multiples. Bref, cela coûte cher et ne rapporte rien, sauf si… Cela demande de croire à la souveraineté nationale, à l’intérêt et à la raison d’Etat et d’accepter leur coût politique et financier toujours exorbitant. Or, nous parlons d’Etat stratège sans jamais en accepter l’austérité et les exigences. Gouverner n’est pas glamour.

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Dieu merci, le cadavre européen bouge encore. Ou plutôt, sous l’effet de la gravité de la crise sanitaire qui cible les populations – première richesse d’une nation-, certains de ses “organes” (les Etats-membres) sortent de leur torpeur et reprennent leur vie propre. La Hongrie, l’Allemagne, l’Italie, la Grèce, la Pologne. On appelle cela avec dégoût le populisme, le souverainisme, et même “l’i-libéralisme”, alors que ce sont les systèmes immunitaires des peuples et nations qui se réveillent, non pas contre l’Europe mais pour elle, pour la faire sortir enfin de son enveloppe abstraite mortifère !

Caroline Galactéros (Geopragma, 4 avril 2020)

mardi, 07 avril 2020

Déconfinement par étapes : l’opposition politique au Système doit définir ses priorités et imposer son agenda

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Déconfinement par étapes : l’opposition politique au Système doit définir ses priorités et imposer son agenda

par le Dr. Dominique Baettig

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Plus la pandémie se développe et plus le questionnement légitime des citoyens se justifie. Si l’origine du virus, sa spécificité et sa dangerosité restent encore incertaines, l’instrumentalisation dans une tentative globaliste d’activer le passage à un stade supérieur de gestion et de contrôle de la population est nettement perceptible.

Soyons clair, le principe de précaution l’emporte dans de telles situations. Et seul l’Etat souverain national est encore en position de parer au plus pressé : fermeture des frontières, directives globales de précaution pour ne pas contaminer les groupes à risque, développement de structures médicales supplémentaires d’urgence, recours à l’armée, redéfinition des priorités hospitalières, mobilisation de ressources bénévoles. Il semble évident aujourd’hui que nos autorités fédérales, malgré le degré d’urgence, ont tergiversé par idéologie (le libre-échange et la libre circulation des biens et des personnes sont des valeurs saintes et intouchables) et aussi par peur des réactions internationales. Il n’est pas normal, dans ces conditions, que les citoyens soient punis après coup par de l’emprisonnement volontaire et l’arrêt d’activités économiques vitales. Sur une période limitée, dans le doute oui, mais pas dans l’incertitude, la prolongation sans limite des mesures liée aux décisions arbitraires, à la lecture de statistiques peu nuancées par les augures de l’OFSP qui n’oseront jamais desserrer le nœud coulant sans se coordonner avec nos voisins de l’Union européenne. Confinement avec exceptions, recommandations contradictoires et culpabilisantes, port de masques par la population recommandé mais sans moyens suffisants, découverte de la dépendance de l’acheminement de médicaments, masques, réactifs nécessaires au diagnostic qui viennent de Chine. Retour au chacun pour soi avec les pays voisins, culpabilisation de la population vecteur du virus qui aggraverait la vitesse de propagation si elle n’obéit pas aux injonctions (rester chez soi sauve des vies) mais il faut quand même soigner les malades, assurer la vente de denrées alimentaires, assurer la sécurité, produire des biens de première nécessité. C’est la porte ouverte à toutes sortes de revendications plus ou moins légitimes puisque les bobos disent que la santé vaut mieux que le profit…Mais l’économie doit continuer à fonctionner, pour garantir les prestations sociales, payer les salaires, dédommager ceux qui se trouvent privés de revenus. La vie associative est annulée, les parents contraints de s’occuper des devoirs scolaires de leurs enfants, on fait miroiter des prêts, des suspensions douteuses de loyers, un report des échéances, une suspension de la vie parlementaire.

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Il est très important que l’opposition antiglobaliste se mobilise et puisse imposer un agenda souverainiste au déconfinement :

a) Priorité à l’économie de proximité : maraîchers, paysans, travailleurs indépendants qui doivent reprendre leur activité, avec des précautions (masques, distance de protection)

b) Laisser faire la débrouille et auto-organisation citoyenne pour éviter le blocage complet de l’économie

c) Favoriser l’accès aux soins efficaces (hydroxycholoroquine et analogues) pour éviter le chantage à la priorité des soins aigus, avec le risque de saturation, pour les victimes majoritairement très âgées et vulnérables à l’épidémie.

d) Ne pas permettre aux problèmes induits par un confinement arbitraire et culpabilisant de s’accumuler : blocage de l’économie autonome, stress relationnel et violences induites du confinement, mise en attente d’interventions médicales qui exploseront dans un second temps.

e) Rapatrier les industries vitales pour l’économie : respirateurs, réactifs pour tests, masques recommandés pour tous, ouverture aux thérapies alternatives et locales (contre le diktat du pharmacologiquement correct et les exigences inappropriées de documentation de l’efficacité par des procédures bureaucratiques irréalistes dans un état d’urgence et de guerre).

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f) Ne pas laisser miroiter des solutions durables par la création de nouvelles dettes par les banques. La monnaie cash doit impérativement être sauvegardée

g) La fermeture des frontières et son contrôle peut durer, il n’est pas prioritaire d’y surseoir…

h) Favoriser les énergies non fossiles existantes, y compris le nucléaire, l’énergie hydraulique et géotherminque non profonde.

i) Ne pas laisser le contrôle social (par Internet, 5G, etc.) s’installer. Y préférer les solutions alternatives, les opinions critiques.

j) Reprendre le contrôle civique par les citoyens plutôt que la bureaucratie administrative médicale pilotée par l’OMS et les institutions centralisatrices globalistes. Le législatif doit impérativement fonctionner

k) Faire confiance au bon sens et à l’auto-organisation citoyenne. Non à l’isolement, non au gavage totalitaire d’informations catastrophistes qui empêchent toute critique et toute contestation.

l) La pandémie est la résultante d’un système dysfonctionnel (agriculture industrielle, médecine industrielle, libre circulation comme idéal, immigration systématique de remplacement ou de mélange imposé, dépendance de la distribution globale). Il ne faut pas continuer comme si de rien n’était mais organiser la souveraineté politique, économique, agricole. Revenir au local de manière prioritaire. Redimensionnement à échelon humain.

m) La décroissance qui s’annonce implique la fin de l’immigration sans limites et la préparation de la remigration indispensable, vu la surpopulation problématique sur les plans écologique, économique, social.

Le travail  le plus important arrive. Ne laissons pas ceux qui sont responsables de cette situation, par idéologie ou cynisme, ou instrumentalisation par propagande, profiter d’imposer leurs solutions.

Dominique Baettig, 05.04.2020

lundi, 06 avril 2020

Géopolitique du coronavirus - Entretien avec Pierre Le Vigan

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Géopolitique du coronavirus

Entretien avec Pierre Le Vigan

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Au cœur d’une crise mondiale inédite par son ampleur, Strategika vous propose l’éclairage d’analystes et de penseurs reconnus dans leur domaine d’expertise. Nous avons posé à chacun une série de questions qui portent sur les différents aspects de cette véritable crise de civilisation ainsi que sur ses répercussions politiques, géopolitiques et sociales.

Nous poursuivons cette série d’entretiens avec Pierre Le Vigan

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Pierre Le Vigan est urbaniste. DESS d’urbanisme, DEA de l’EHESS, CEA d’école d’architecture, maitrise d’AES, licence d’histoire, DESU de psychopathologie, licence de philosophie. Collaborateur de nombreuses revues depuis des décennies, il a donné des cours (économie, droit public, politiques urbaines) aux universités d’Orsay, Créteil et Bobigny–Villetaneuse. Il a publié quelque 800 articles sur des sujets de sciences humaines et une quinzaine de livres. Ses derniers ouvrages sont Le malaise est dans l’homme, Ecrire contre la modernité, La banlieue contre la ville, Soudain la postmodernité, Métamorphoses de la ville (édition revue et augmentée en mars 2020), Achever le nihilisme (Sigest, 2020), Le grand empêchement. Comment le libéralisme entrave les peuples (ed. Perspectives Libres/Cercle Aristote), Avez-vous compris les philosophes ? 3 volumes parus (éditions la barque d’or). Ses livres ont été salués pour leur finesse, leur profondeur de vue, et leur rigueur.

Strategika – On lit beaucoup d’éléments contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?

Merci à votre société de pensée de mener cette enquête,  nécessaire pour y voir clair. L’obscurcissement des enjeux est en effet un élément de la guerre idéologique – et cette guerre est menée, n’en doutons pas, par le pouvoir.

On parle de pandémie à propos du Covid-19 parce que c’est une épidémie de masse, mondiale. Elle est tout simplement mondiale parce que nous vivons dans un monde… mondialisé. Plus de 3 % de la population mondiale émigre chaque année, et ce pourcentage est en augmentation depuis des décennies. En France, près de 400 000 immigrés (nous ne parlons que des légaux) s‘installent tous les ans, la plupart durablement, voire définitivement, et en y fondant une famille ou en en faisant venir une. Mais il n’y a pas que l’immigration. Il y a le tourisme.

Le nombre de touristes a doublé en 30 ans et représente environ 900 millions de personnes, soit 12 % de la population mondiale. 12 %  de la population mondiale qui fait des voyages internationaux. Nous ne parlons pas de voyages de Romorantin à Vendôme… Ainsi, la France a accueilli en 2018  le chiffre délirant de prés de 90 millions de visiteurs étrangers, plus que sa population (69 millions). Le tourisme devient le contraire du voyage. Il devient la prostitution généralisée des lieux d’histoire, de culture, de culte, d’identité. Le tourisme « disneylandise » le monde. Il le muséifie. Il le réifie. Il participe au système à tuer les peuples. Il amène à ce que Rodolphe Christin appelle « l’usure du monde ».

Bien sûr, il ne faut pas supprimer l’hospitalité, qu’elle concerne le tourisme ou l’immigration, mais il faut qu’elle soit choisie par les accueillants, et sans culpabilisation aucune en cas de refus de leur part. Il faut rompre avec la logique de ce que  Crawford Brough Macpherson a appelé dès 1962 « l’individualisme possessif ». C’est cet individualisme de propriétaire qui fait que nous raisonnons en termes de « porteur de droits », que nous emmenons partout avec nous, alors qu’il s’agit, dans une société saine, d’élaborer en commun, sur un territoire donné, le droit qui s’impose à tous.  Rompre avec l’individualisme possessif, c’est considérer que l’individu n’est pas propriétaire de lui-même,  qu’il n’est justement pas un individu, mais un membre d’une communauté politique qui l’oblige et en même temps lui fait une place. C’est cette rupture qui est nécessaire. Une rupture avec la vision du monde individualiste.

Compte tenu de cette « touristisation » du monde, encore plus importante que les migrations, le virus Covid-19 se répand facilement partout. Certes, il y avait dèjà des épidémies au Moyen Age, et d’ampleur européenne (la Grande Peste dite Peste noire de 1346-52), une Europe où on voyageait, ce qu’on oublie trop souvent, mais l’ampleur de la propagation du virus est maintenant multipliée par la vitesse et l’ampleur des déplacements actuels. De continentale, une épidémie devient vite mondiale avec les voyages en avion et les transports massifs de marchandises, et c’est alors une pandémie.  

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Quant à son degré de gravité, on peut voir les choses sous des angles qui le font apparaitre très différemment. Le 2 avril, on comptait 45 000 morts dans le monde (35 000 le 30 mars, ce qui montre une progression rapide mais qui est en fait très différenciée). Localement, il y a des disparités : des pays où l’épidémie régresse (Chine), d’autres où elle progresse (France, Italie, Espagne, quoique l’Italie semble proche du point d’inflexion, à confirmer). Pour une population de près de 8 milliards d’habitants, c’est très peu (mais nous n’en sommes pas au bout), sachant que tous les ans, quelques 60 millions de personnes décèdent dans le monde (toutes causes confondues).

En France, nous en sommes à 4 000 morts le 2 avril (3000 le 30 mars). Sur 600 000 décès annuel, dans un pays de 69 millions d’habitants, c’est 0,5 % de la mortalité normale.  Moins que le nombre de morts d’accidents de la route (environ 4 500).  

Voyons les choses d’une autre façon. Regardons l’Italie. Le nombre de morts y a dépassé celui de la Chine. Et nous sommes dans un pays de 60 millions d’habitants, et pas 1,4 milliard comme la Chine.  Mais le plus inquiétant n’est pas là. L’inquiétant est la tendance : 1000 morts par jour le 27 mars, et le nombre de mort, depuis février, a doublé tous les 3 jours. Même en restant à 1000 morts par jour,  si cela durait, nous aurions en Italie 365 000 morts de plus par an, soit 1 000 000 morts au lieu de 650 000. Vu sous cet angle, l’épidémie apparait très inquiétante. Donc, deux angles de vue existent. A l’échelle de la planète, le problème parait un problème parmi d’autres, et un des plus mineurs.  A l’échelle de nos pays européens à la démographie faible, voire négative, et vieillissante, le problème apparait considérable. Entre ces deux visions laquelle choisir ?  La moins catastrophique s’impose.

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Dr. Bruno Lina

Le virologue Bruno Lina explique : “Les tailles moyennes [il veut parler des durées] des épidémies sont de deux à trois mois”. Mais il précise qu’il “peut y avoir plusieurs vagues”. En 1920, avec la grippe espagnole, il faut savoir que c’est la 2e vague qui fut la plus meurtrière. Comment allons-nous en sortir ? Par une régulation naturelle, disent la plupart des épidémiologistes. “Il va y avoir des infectés, ils vont guérir et devenir immunisés. Cette immunité va freiner la diffusion du virus, voire arrêter l’épidémie si elle est couplée à des mesures d’hygiène et des mesures barrières.”  (Bruno Lina, 4 mars 2020). De fait, il y a deux façons d’être immunisé : l’une est d’avoir contracté le virus et d’en être guéri, l’autre est d’être vacciné, ce qui ne concerne pour l’instant personne en France, le vaccin n’étant qu’à l’étude. C’est bien pour cela que certains Etats (la Grande- Bretagne) ont opté dans un premier temps pour une immunisation collective, c’est-à-dire pour ne rien faire, avant de se rallier à des mesures de distanciation sociale limitant le choc de la propagation du virus.

Vaccin ou guérison. Tel est donc l’alternative officielle. Bien entendu tout le monde ne va pas guérir : 97 à 98 % des détectés positifs détectés au Covid-19 guérissent. Pas les autres. Et bien sûr le pourcentage de ceux qui ne guérissent pas est beaucoup fois plus grand chez les personnes âgées et chez les malades, que chez les moins de 60 ans. Il faut donc prendre cette épidémie très au sérieux, mais bien voir que ce n’est sans doute pas le problème majeur de la santé publique, par rapport au cannabis (5 millions de consommateurs en France, dont 700 000 usagers quotidiens), voire par rapport aux usages toxicomaniaques de cartouches de gaz (on trouve dans chaque rue de banlieues populaires des dizaines de cartouches par terre qui indiquent le développement de cette drogue comme une trainée de poudre), par rapport aux cancers dus à la mal bouffe et au stress de la vie moderne, « cet univers de camelote qui est le monde moderne » (Drieu La Rochelle), etc. Bref, par rapport à toutes les autres causes de fragilité de la santé.

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Evidemment, la fin de l’épidémie peut être facilitée ou retardée en fonction de notre comportement collectif. Le non rapprochement évite, ou limite, les risques de transmission du virus. Reste à savoir si le maintien de distances entre les gens nécessite le confinement tel qu’il est pratiqué. D’autres pays ont compris que la nécessaire distanciation sociale n’est pas la même chose que le confinement.

On peut remarquer plusieurs incohérences dans le confinement strict et sans nuance tel qu’il est édicté et, plus ou moins pratiqué chez nous.  Le vélo est interdit pour l’activité « exercice physique », admise dans le formulaire d’auto-dérogation de sortie. Or, il ne peut pas se pratiquer en étant collé l’un à l’autre. Le vélo implique une distance d’au moins un mètre – qui suffit à se protéger mutuellement. Le vélo implique donc la distanciation sociale. De même, les promenades en forêt, ou sur le bord des fleuves sont interdites. Or, si les promenades en groupe, et les pique niques collés sont évidemment à éviter, une promenade dans un endroit aéré en gardant une distance d’un mètre ne présente pas de danger. A fortiori une promenade solitaire… qui est pourtant interdite.

Par ailleurs, le confinement amène d’autres pathologies, collectives  et personnelles, ou les aggravent, et devrait être mis en perspective et en balance avec celles-ci. On observe l’augmentation des violences conjugales. Quand un couple tient parce qu’on se voit peu, comment résister  en période de confinement ?

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Il y a aussi les conséquences sociales. Un exemple : dans l’Aisne, on compte 31 morts (30 mars) et, dans le même temps, un millier de demandes de chômage partiel qui concernent 10 000 salariés. Derrière cela, et partout ailleurs, des angoisses, des dépressions, voire des suicides. Dans ce même département, le préfet avait envisagé, avant de reculer, d’interdire la vente d’alcool. Dans une petite ville du midi (Var), un maire interdit… tout déplacement à plus de 10 mètres du domicile. Il interdit la vente de baguette à l’unité. Il faut en acheter plusieurs à la fois, de façon à ne sortir qu’une fois ou deux par semaine (il a dû revenir sur cette mesure). Une véritable hystérie s’empare de certains élus et fonctionnaires tandis que, dans le même temps, des consignes de souplesse dans l’application du confinement sont données pour les « quartiers sensibles » des banlieues. Quartiers dans lesquelles agressions de pompiers et de policiers se poursuivent.

Chacun sait que, plutôt que un confinement de tous, un confinement des personnes à risques (personnes âgées, et porteurs de virus) aurait été moins déstabilisant pour la société tout entière. Mais cela eu nécessité que nous ayons des tests en quantité. La rigueur uniforme et absurde du confinement (l’interdiction de se promener même seul en forêt ou au bord d‘un fleuve est emblématique) est stupide, mais elle est surtout proportionnelle à l’imprévoyance de nos dirigeants, et, en conséquence, au manque de masques, de tests, de respirateurs. 

Didier Raoult, de l’IHU de Marseille – La Timone, propose justement de multiplier les tests de dépistage. Il y a et il y eut à l’évidence une rivalité, et de probables conflits d’intérêts, entre des institutions centrales, liées au pouvoir macronien, avec Agnès Buzyn, son mari Yves Lévy (directeur de l’Inserm jusqu’en 2019), et le « cousin de province », selon l’expression de Michel Onfray, qu’est Didier Raoult. En même temps, il faut souligner qu’il peut y avoir des questions scientifiques débattues de bonne foi sur les effets secondaires de la chloroquine (dite encore cloroquinine), molécule qui, certes, existe et est administrée depuis 40 ans, mais comme traitement contre le paludisme, non contre le Covid-19 (on désigne par ce mot la maladie du coronavirus). Est-ce cela qui guide les pouvoirs publics ? Leur préoccupation principale n’est-elle pas de faire de ce virus une occasion de profits, ce que ne permettrait pas l’hydroxychloroquine, associée à un antibiotique, proposée par le professeur Raoult, avec des résultats, d’après ce qui nous est communiqué, très supérieurs à tous les autres traitements ? Un autre traitement ? Un vaccin ? Sur lequel on aura de toute façon beaucoup moins de recul que sur la chloroquine ? Pour quoi faire, sinon pour faire des profits privés sur le dos de la Sécurité sociale, c’est-à-dire sur le dos des Français ? 

En fait, le Covid-19 montre l’état déficient de notre système de santé. Nous manquons de lits de soins intensifs. Nous en avons 4 fois moins que les Allemands. Nous manquons de masques. Nous en produisons 8 millions par semaine. Taiwan, petit pays de 23 millions d’habitants,  en a produit 10 millions par jour. Notre désindustrialisation se paie au prix fort. Notre économie externalisée montre sa faiblesse ; La France 6e puissance économique mondiale ? C’est en fait un village Potemkine. Le roi est nu. Nous dépendons de l’étranger pour tout, et surtout pour nos médicaments.  C’est le virus du libéralisme qui permet la propagation du Covid-19. Cela amène à redéfinir le souverainisme. Un souverainisme purement juridique ne servirait à rien. Il n’y a de vraie souveraineté qu’avec une autonomie économique, avec une certaine capacité d’autarcie. C’est désormais la question majeure qui se pose.

Il faut souligner d’autres aspects, non pas du virus lui-même, mais de la réponse apportée à la pandémie. A savoir le confinement. Cela soulève des questions philosophiques et anthropologiques. Il y a d’autres moyens que le confinement pour connaitre les vertus de la « demeure », selon l’expression de François–Xavier Bellamy (c’est le sujet de son beau livre éponyme). Le confinement rajoute du non-sens à une vie urbaine déjà largement dénuée de sens : « un monde, dit Lewis Mumford, qui de plus en plus échappe au contrôle des hommes, et qui, pour l’humanité, a de moins en moins de sens. » C’est un mode contrôlé, digitalisé par des processus technologiques mis en place par des instances de contrôle social total.  “Grâce à cette nouvelle ‘mégatechnologie’, la minorité dominante créera une structure uniforme, supraplanétaire » ? disait déjà Lewis Mumford (Le mythe de la machine, 1967). Préscience d’un gouvernement mondial.

Ce n’est pas être complotiste (encore que, sachons-le, de vrais complots existent) que de constater que les gouvernements, et le nôtre en tête, tirent parti d’une crise qu’il n’ont pas su ou pas voulu anticiper pour faire avancer l’idée de règles mondiales, c’est-à-dire pour renforcer le pouvoir de la superclasse mondialiste, affairiste et ploutocratique (rappelons que cela veut dire tout simplement pouvoir de l’argent, gouvernement des plus riches). En vérité, il est sidérant de voir à quel point des privations essentielles de libertés sont passées avec fort peu de résistances. Dans une « société » (à défaut de dire une nation, car sommes-nous encore une nation ?) dans laquelle le libéralisme a voulu nous libérer de toute contrainte, quand une certaine discipline est nécessaire – et elle l’est avec ce virus – il n’y a plus d’autre solution que la privation des libertés les plus élémentaires. Que beaucoup se résignent à une telle privation de libertés est très inquiétant. D’autant que cela s’accompagne d’un contrôle social, d’un traçage des faits, gestes et déplacement qui est tout simplement  un totalitarisme accompli.  Quel Albert Camus nous en dira le haut le cœur ressenti par tout honnête homme ?

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Dans le même temps, des camionnettes passent dans les rues, appelant au confinement, avec des mots d’ordre en langue de bois : gestes barrière, etc. Un conditionnement social s’installe avec une force inouïe : c’est « une journée particulière » comme celle d’Ettore Scola, mais étendue à des semaines et à des mois. Face au virus, il nous faut croire qu’ « il n’y a qu’une seule politique possible ». De même, face à la destruction du monde par le capitalisme et le productivisme, il nous faut croire qu’il n’y a qu’une analyse possible, la théorie officielle du réchauffement climatique édictée par le GIEC, organisme intergouvernemental, et une seule réponse possible, le « développement durable », doctrine officielle de toutes les grandes métropoles et de tous les ministères. Et il nous faut fermer les yeux sur tout ce qui relève de la destruction de la terre sans relever forcément du réchauffement climatique.

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Lewis Mumford écrivait encore, il y a 50 ans : « La société des grandes métropoles est particulièrement bien outillée pour éliminer les initiatives spontanées et l’indépendance de l’esprit…Par l’antenne de la radio et de la télévision, un très petits nombre d’individus interprètent à notre place, avec une adresse toute professionnelle, les mouvements d’opinion et les événements quotidiens. Ainsi les occupations les plus naturelles, les actes les plus spontanés sont l’objet d’une surveillance professionnelle et soumis à un contrôle centralisé. Des moyens de diffusion, aussi puissants que variés, donnent aux plus éphémères et aux plus médiocres ouvrages un éclat et une résonance qui dépassent de loin leurs mérites. » (La cité à travers l’histoire, 1966).  Le contrôle social a fait depuis des « progrès » énormes. Il les a faits par l’extension continue de la ville capitaliste, et de l’Etat tentaculaire à son service. Un véritable processus de sidération collective est en place, avec les médias télévisuels en boucle (et le faible nombre de kiosque à journaux). De plus en plus de gens vivent dans un monde de plus en plus artificiel, « un monde de murs vitrés, de plexiglass, de cellophane, qui les isole de leur peine et des mortifications de la vie, – monde d’illusionnistes professionnels entourés de leurs dupes crédules », écrit encore Lewis Mumford.

* * *

On nous dit que le confinement est nécessaire pour sauver des vies. Non, la vie n’est pas la valeur suprême, la valeur suprême, c’est la vie libre qui est la valeur suprême. C’est cela qui fait que les Espagnols ont résisté à Napoléon en 1808, c’est cela qui fait qu’il y a eu des Résistants, ou des gens qui ont risqué leur peau, dans un camp ou dans un autre, à toutes les époques, pour leurs idées, ou pour une certaine conception qu’ils avaient de l’honneur, etc. Or, la facilité avec laquelle les libertés les plus élémentaires ont été supprimées laisse pantois. Ces libertés seront-elles toutes rétablies après la crise du coronavirus ? Ce n’est pas du tout certain. L’état d’urgence (un mot bien facile), ici l’urgence sanitaire, l’état d’exception peut être appliqué à bien d’autres domaines. En outre, on constate que le confinement est proportionnel à l’impuissance et à l’imprévoyance de notre Etat. En Allemagne, pays moins imprévoyant, il n’y a pas de confinement. Il  y a simplement une interdiction de sortir à plus de deux. C’est la distanciation sociale. Il est possible de voyager, d’aller d’une vile à une autre. Nous sommes à mille lieux de la situation française.

Nous avons donc les inconvénients d’une société policière, alors que nous avons depuis des décennies tous les inconvénients d’une société ouverte. La cause en est que, en dernière instance, ce qui détermine les choix de nos dirigeants, c’est le profit, c’est la course en avant dite « croissance », c’est la mondialisation spatiale – dont la limite sera la consommation de toute la terre et de toutes ses ressources – et la marchandisation de toutes les tranches de la vie de l’homme, avec la numérisation intégrale de nos vies. 

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Si certains voient des vertus au confinement, je n’en vois guère. Le confinement permettrait le retour à soi ? Voire. Le confinement n’est pas forcément l’isolement. Il peut même être son contraire : il peut être l’entassement dans un petit logement.  Et il y n’y a jamais eu besoin de confinement, en clair, d’assignation à résidence, pour trouver la solitude. « Qui cherche l’exil le trouve », disait Montherlant.

Le confinement, c’est, par contre, une accoutumance à l’emprisonnement et à la domestication de l’homme. Chacun s’autorise à sortir dans certaines conditions. Chacun devient le gardien de soi-même en attendant d’être peut-être le délateur de ses voisins. Il y a bien sûr une discipline à observer et des précautions à prendre, pour soi et pour les autres. Mais il y a quelque chose de profondément malsain dans la situation actuelle. Il y a un évident abus de pouvoir de l’Etat. Il y a, normalement, trois instances anthropologiques de régulation d’une société : le commun, le public, l’étatique. Le commun n’est pas forcément le public, et le public n’est pas forcément l’Etat. Or, avec le libéralisme et l’individualisme qui va avec, le commun n’a plus de place, et le public est de plus en plus démantelé. Quand il subsiste, il est entièrement asservi à l’Etat, c’est-à-dire à ses hauts fonctionnaires, eux-mêmes très liés au monde économique et volontaires pour en rajouter dans tous les crétinismes à la mode (telle l’écriture inclusive, qui aurait bien fait rire Jean de la Fontaine). Sous couvert d’expertise c’est l’argent, c’est la profitabilité qui est souvent l’arbitre. Nous en sommes au point où le libéralisme entraine l’étatisme, et le pire de celui-ci.

En outre, la nouvelle phase du libéralisme est anti-conservatrice, elle ne s’appuie plus sur l’idée d’un ordre naturel – ce qu’elle faisait auparavant d’une manière abusive en réduisant la nature de l’homme à la recherche de son intérêt –, mais elle prétend désormais que la nature de l’homme, c’est de ne pas en avoir, c’est la plasticité absolue. Qu’est-ce que l’homme du point de vue libéral ? Un matériau façonnable à merci, interchangeable sans limite, substituable facilement par un autre homme. Ou par une « intelligence » artificielle. Un robot. Et quand cette plasticité absolue ne se constate pas, le libéralisme l’impose. C’est cela le « néo » libéralisme : le projet d’imposer un homme nouveau, au-delà des peuples, au-delà des races, au-delà des catégories du masculin et du féminin.  Un homme digitalisé, au-delà même de l’humain. La manipulation des mots est un des aspects de ce projet totalitaire : Macron, dans un de ses discours répète six fois « nous sommes en guerre ».  La fausseté de ce propos est totale. Un virus, un cancer, une maladie n’est pas une guerre. C’est un drame, c’est tragique, comme bien des choses dans la vie, mais tout drame n’est pas une guerre. « Le vocabulaire de guerre laisse entendre ‘’silence dans les rangs’’ », souligne Jean-Luc Mélenchon. Or, « le covid-19 n’est pas un ennemi, c’est juste un virus », dit-il avec justesse.

Mais depuis Sarkozy et Hollande, nos présidents ne savent plus ce qu’est une guerre, comme Chirac le savait, comme Giscard le savait, comme Chevènement le savait.  Ils ne le savent plus – et personne ne songe à leur reprocher de ne pas les avoir vécues – mais ils ne le sentent pas non plus. Ils sont les complices, mais aussi les victimes d’un monde post-national. Nos dirigeants croient que l’échange marchand permet de sortir de l’histoire. Ils veulent un monde post-national, mais sont prêts à le faire accoucher au forceps. Guerre à la guerre, donc guerre aux nations. Mais le réel fait de la résistance. Les peuples ne veulent pas mourir. La France ne veut pas mourir.

Dés lors, les mots de M. Macron sont vides. Son verbiage  souligne la désertion du sens. Mais le gouvernement ne perd pas de vue ses objectifs de toujours : démembrer l’Etat protecteur.  Du reste, au même moment où M. Macron explique que, désormais, le marché ne doit pas imposer sa loi partout, un rapport de la CDC prône, sans originalité, comme solution aux problèmes de l’hôpital, sa… privatisation (Marianne, 2 avril 2020).

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La crise sanitaire est l’occasion pour le gouvernement d’accentuer la domination de la société par l’expertocratie (dont je trace la genèse dans Le grand empêchement). Le gouvernement se réfugie, face au virus et à la nécessité de décider, derrière un Comité scientifique. Or, la science ne pense pas. Les scientifiques peuvent penser, mais ils ne sont pas là pour décider. La décision est un choix politique. En outre, les scientifiques ne sont pas tous d’accord entre eux, sur la nature d’une épidémie, sur sa portée, sur les traitements, et ils ne sont pas là pour édicter des priorités. Faut-il sauver en priorité un immigré sans papier qui n’a jamais cotisé, ou un vieux Français qui a cotisé toute sa vie ? S’il faut choisir – et il faut espérer que non, mais la réalité nous oblige à constater que des choix sont faits – ce choix est éminemment politique.  

Bien entendu, on a pu remarquer que le confinement oblige certains à prendre du recul. « Nombreux sont les bourgeois qui fuient dans l’affairement leur vide intérieur », remarquait Finkielkraut. Et pour cela, le confinement peut être l’occasion d’une prise de distance par rapport au quotidien. Mais pour d’autres ? Pour des travailleurs immigrés hébergés dans un foyer, dans des chambres de 7 m2 ? Quelle est la qualité de leur confinement, moins confortable que celui de tel terroriste bénéficiant d’une salle de sport privative ?

Le confinement : moyen de se retrouver, de se « donner rendez-vous avec soi-même », comme dit Henri Michaux ? L’idée peut séduire les niais, ceux qui font l’impasse sur les réalités de classe. Mais quand une famille est confinée dans un HLM, comment cela peut-il être possible ?  Comment l’enfant peut-il « être seul comme l’enfant est seul, quand les grandes personnes vont et viennent », comme le dit Rainer Maria Rilke, quand tous sont confinés dans un petit logement ? En outre, a-t-on remarqué que l’injonction de « bouger » perdure plus que jamais ? Le jooging est autorisé, mais la promenade est à peine tolérée. Il est interdit de s’asseoir sur un banc, même seul, même à 10 mètres de toute personne. Les policiers vous interpellent immédiatement : « Circulez », disent-ils. Il faut bouger, même sur place. Surtout sur place. En singeant le gouvernement. Même confiné, il faut remuer, se bouger. Le banlieusard est réduit à la triste fréquentation des centres commerciaux encore ouverts. Car quand on cherche les permanences de nos sociétés, ce qui demeure en période de confinement,  on ne trouve plus qu’eux. « Dans le système capitaliste, la permanence n’a pas droit de cité, ou plutôt les seuls éléments stables qui s’y retrouvent de façon constante sont l’avarice, la cupidité et l’orgueilleuse volonté de puissance » (Lewis Mumford).

Des vérifications de sac de courses sont pratiquées, abusives, mais difficiles à contester ensuite, quand elles ont donné lieu à une verbalisation, de 135 €, soit une semaine de courses pour bien des familles populaires.  Disons-le d’un mot : le confinement ne guérit pas nos pathologies sociales. Il les souligne. Ce confinement aboutit du reste à des situations ubuesques, mais surtout très inquiétantes. Des récidivistes du non-respect du confinement sont condamnés à de la prison ferme… alors que le ministère de la justice libère en masse des prisonniers de droit commun, sans parler des terroristes lâchés dans la nature, dont la libération était déjà programmée.

Strategika – Cette pandémie précède-t-elle un effondrement économique et systémique ?

Je crains que non. Les optimistes attendent trop des catastrophes. Et à l’échelle de l’histoire, c’est une toute petite catastrophe. De 1994 à 1999, on estime le nombre d’enfants irakiens morts du fait du blocus américain à 500 000. Il est vrai que « cela en valait la peine », disait Madeleine Albright.  Ce qui est par contre très frappant, c’est l’effet idéologique de la crise sanitaire et donc économique. De même qu’en 2008, Nicolas Sarkozy avait expliqué que le capitalisme libéral et le tout marché, c’était fini, et que le temps était au retour de la puissance publique, de l’Etat, voire du Plan gaullien, sans que cela soit suivi d’effet, M. Macron nous a expliqué que rien ne serait plus comme avant, que l’on dépenserait « tout ce qu’il fallait sans compter », et que le tout marché, et la mondialisation de tout, c’était fini. « Déléguer notre alimentation, notre capacité à soigner à d’autres, c’est une folie ». Macron pour la  relocalisation ? Macron pour la démondialisation ? Mais M. Macron est un homme de la finance et de la communication, mais il n’est que cela.  Il est plus que probable que, de même qu’avec Sarkozy, nous n’avons pas vu d’actes suivre ces bonnes paroles, nous ne verrons pas non plus, avec M. Macron, d’actes suivre durablement ses propos. Tout à coup, on découvre que les 3 % de déficit public par rapport au PIB à ne pas dépasser, ne sont plus un critère, et que le rapport dette/PIB limité à 60 % n’est plus indispensable (nous en étions de toute façon à 100 %). Il est bien évident que le virus symbolise les faiblesses de la mondialisation et de la logique du marché. Soyons plus précis : il montre que nous abordons la mondialisation en telle position de faiblesse qu’elle fait de nous un pays vaincu. La mondialisation est le prétexte trouvé par nos « élites » pour, précisément, ne pas assumer leur rôle de protection du peuple, pour, précisément, s’enrichir au détriment du peuple, en se déconnectant de ce peuple, décidément encombrant et bien moisi.

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Dans un monde où tout circule, Il n’y a plus de petite crise localisée. Une épidémie locale peut vite devenir une pandémie. « Le virus n’a pas de passeport », dit M. Macron.  La remarque est trompeuse. C’est parce que les porteurs de virus passent, touristes, immigrés, commerçants sans cesse les frontières que le virus se déploie aussi rapidement.  On sait que, en Italie, un des principaux foyers du virus a été le secteur de la mode, dans lequel les Chinois sont très présents.  Donc, il y a bien un effet idéologique du virus. Il affaiblit la doctrine de la globalisation et renforce le camp des partisans des frontières, et des partisans de la relocalisation, des partisans de l’enracinement contre  ceux du nomadisme, des gens qui sont « de quelque part » contre ceux qui sont « de nulle part » (David Goodhart, Les deux clans. La nouvelle fracture mondiale, 2019).  

Mais, après cette crise sanitaire, le libéralisme mondialisé reprendra sa marche en avant, qui est sans doute une marche à l’abime, vers toujours plus de concurrence, toujours plus de recherche de croissance. La perte d’emplois et de richesses sera néanmoins sans doute considérable pour certains pays et c’est tout un rapport de force mondial qui sera bouleversé. Il est possible que cela soit au bénéfice de la Chine car celle-ci, touchée la première, a réagi la première, et avec force. Mais il y a bien des incertitudes. Les épidémiologiques indiquent que dans une épidémie comme le Covid-19, il y aura une deuxième vague. Est-elle anticipée par les Chinois ? Et par nous ?   La Chine est déjà la 2e économie du monde en nominal, et la première en parité de pouvoir d’achat (PPA – c’est-à-dire en corrigeant la sous-évaluation du yen), soit 16% du PIB mondial en nominal, 29 % en PPA. Devant les EUA. Il n’est pas impossible qu’elle prenne l’avantage, même en nominal.

Pour nous, Français, et pour nous, Européens, la crise sanitaire est une alerte. Elle nous montre que la voie que nous suivons, celle de la mondialisation sans frontières, et de la société ouverte à tout et à tous, est pleine de risques. Quant à la prétendue « Union européenne », elle ne sert à rien. L’Italie, la Serbie, bien d’autres pays reçoivent l’aide… de la Chine et de Cuba. Bien joué.  Les pays européens concernés s’en souviendront. La structure parasitaire de Bruxelles ne leur a pas tendu la main. Aucune subsidiarité n’a fonctionné.

C’est une occasion de réfléchir, et peut-être, de changer de cap. Comme le dit Falk van Gaver, « soit nous profitons de ce ralentissement pour remettre en cause l’obsession de la croissance, soit au contraire nous cédons aux injonctions à faire redémarrer l’économie. Pression déjà à l’œuvre par la propagande culpabilisatrice en vue de la mobilisation totale. » C’est bien vu. Le discours du gouvernement sur les sacrifices (supplémentaire) qu’il va falloir faire, sur la pente (économique)  qu’il va falloir remonter laisse penser que le productivisme forcené est à l’horizon de la sortie de crise sanitaire.

Strategika – Plus de 3 milliards de personnes sont appelées à se confiner dans le monde. Pour la première fois de son histoire, l’humanité semble réussir à se coordonner de manière unitaire face à un ennemi global commun. Que vous inspire cette situation ? Cette pandémie va-t-elle forcer l’humanité à se doter d’un gouvernement mondial comme le préconisait Jacques Attali lors de la pandémie de grippe A en 2009 ? 

Près de la moitié de la population mondiale est confinée. Mais cela relève en fait de situations extrêmement différentes. Donnons un seul exemple. Avant d’être confinés, beaucoup de gens doivent rentrer chez eux. Quand ils ont un « chez eux ». Des dizaines de millions de gens habitent en effet dans des bidonvilles. En Inde, les travailleurs pauvres qui rentrent chez eux, dans leur province, mis au chômage suite au Covid-19, le font souvent à pied, ils sont aspergés par les forces de l’ « ordre » d’eau javellisée pour les désinfecter. Telle est la réalité, loin de l’idéologue du « care » (prendre soin). Il n’y a pas dans le monde de réponses uniformes au virus. Le cadre national reste celui qui détermine la réponse même s’il y a bien sur des effets de mimétisme.

Le confinement est plus rigoureux dans les pays hyper-connectés comme la France ou la Chine que dans des pays restés plus ruraux. Mais en Chine et dans les pays asiatiques, c’est le confinement plus l’action (tests, isolement des infectés, soins rapides, construction éclair d’hôpitaux). En France, c’est le confinement parce que nos dirigeants ne savent rien faire d’autre.  Ils se sont rendus illégitimes comme les responsables de la défaite de 1940. Qui a songé à remettre Albert Lebrun à la présidence de la République en 1945 ?  Passé un bref moment d’émotion et de communion nationale, le peuple rejettera – il a commencé à le faire avec les Gilets jaunes – les médiocres prétentieux qui nous gouvernent, bien souvent vendus aux puissances d’argent (à quelques exceptions près). 

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Effectivement, la crise sanitaire réveille les grands fantasmes d’Etat mondial.  Macron partage ce fantasme, en « monomaniaque de l’Etat universel », comme dit Michel Onfray. Mais y croit-il vraiment ? Macron pense souhaitable cet Etat mondial. Mais ce qui existe, ce n’est pas un Etat universel, contradictoire dans les termes, car, comme l’avait démontré Carl Schmitt, un Etat suppose d’autres Etats. Un Etat universel ne peut être un Etat. Ce peut, par contre,  être un pouvoir mondial. Et ce pouvoir existe, il n’est pas tout puissant, il se heurte aux peuples, mais il est très puissant. C’est le pouvoir de l’hyperclasse mondiale, ou de la  « superclasse mondiale » comme dit Michel Geoffroy.

S’il y a gouvernement mondial, il faut bien comprendre qu’il ne sera en rien démocratique. Cela signifiera au contraire la fin de toute démocratie. Seule la relocalisation de l’économie, et des populations, est compatible avec la démocratie. Celle-ci est avant tout une question de taille. La démocratie n’est possible qu’en étant subsidiaire. Le niveau supérieur ne peut être, au mieux, qu’une unité de civilisation, ou une parenté de civilisation. Si on va vers un « gouvernement mondial », ce ne sera que le nom plus ou moins acceptable pour les peuples de la domination oligarchique de la superclasse mondiale (et dit comme cela, c’est nettement moins acceptable et cela sera moins accepté). Ce que veulent les peuples, c’est être maitre chez eux. « Citoyen du monde » est une antinomie. Cela ne veut rien dire. Seule une minorité de « bobos » hors sol veulent un Etat mondial. Ils croient aimer la diversité du monde parce qu’ils usent et abusent des vols long courrier et fréquentent les aéroports.

Toutefois, cette question du gouvernement mondial n’est pas simple. Ce n’est pas seulement le peuple contre les élites. Il y a des conflits à l’intérieur même des classes dirigeantes des grands pays. Il y a dans les classes dirigeantes, qui elles-mêmes ne sont pas immuables, des fractions patriotes. Et il y a des fractions mondialistes. Le problème est qu’il est plus facile de s’unir sur les objectifs mondialistes de l’hyperclasse (renforcer le pouvoir du Capital et son emprise sur toute la société) que sur une internationale des patriotes. Le patriotisme présente toujours le risque de dégénérer en nationalisme opposé à d’autres nationalismes (Grèce vs Turquie, Croatie vs Serbie, etc). L’intérêt des grands pays est toutefois très clairement un monde multipolaire. Je ne crois donc pas du tout au triomphe final d’un gouvernement mondial. C’est une menace, et il faut y faire face, mais je crois que la tendance historique est à un monde multipolaire. Chine, Brésil même, Iran, Turquie, Russie, Inde : tous ces pays réagissent en fait de manière spécifique à la crise sanitaire.

Quant à l’ébauche d’un gouvernement mondial qu’est devenu l’Union dite européenne, elle montre – nous l’avons vu  – dans la crise sa parfaite impuissante, sauf quand elle renie ses principes pour lâcher 750 milliards, mais il s’agit, une fois de plus, de donner de l’argent aux banques et non aux Etats. L’UE est bel et bien une structure parasitaire dont la fonction est de perpétuer le pouvoir de la finance et de rendre les Etats de plus en plus impuissants et dépendants des banques. Face à une crise importante, le cadre de l’UE craque et les Etats font retour. La question est que le retour des Etats se fait, en France, sur des bases de plus en plus liberticides, avec notamment des mesures qui cassent plus que jamais le droit du travail, et reviennent sur plus de 100 ans d’acquis sociaux.

En tout état de cause, les oppositions entre grandes aires géopolitiques sont telles, les rivalités si fortes   qu’un gouvernement mondial ne pourrait être que le cache sexe d’une grande puissance qui aurait triomphé des autres. Or, je ne vois ni la Chine, ni les EUA, ni la Russie baisser les bras, et mettre fin à une rivalité qui n’a pas dit son dernier mot.

Strategika – En 2009 toujours, Jacques Attali expliquait que « l’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur ». Que vous inspire cette idée ?    

jatt.jpgCe n’est pas faux, et ce ne sera ni la première fois, ni la dernière que nous remarquerons que Jacques Attali dit des choses intelligentes. Oui, la peur fait évoluer, mais dans quel sens ? Deux exemples : la peur de perdre la guerre a accéléré le massacre des Juifs par les nazis. La même peur (mais pas chez les mêmes) a amené, en 1941-42, Staline à redonner une place à la religion orthodoxe en Russie. La peur qu’a eu M. Macron face aux Gilets jaunes l’amène, en ce moment, à lancer une contre-révolution antisociale, et à édicter des mesures « provisoires », privatrices des libertés, dont l’expérience nous montre, avec les mesures antiterroristes, qu’elles finissent par  être intégrées dans la loi ordinaire. Les restrictions provisoires des libertés sont, dans leur immense majorité, un pas vers des restrictions définitives : telle est la leçon des dernières décennies.  Et il serait bon de s’en inquiéter.

Strategika – Comment voyez-vous l’évolution de la pandémie et ses conséquences politiques et sociales dans les semaines à venir ? Existe-t-il une issue politique à la situation que vous venez de décrire et quelle forme pourrait-elle prendre selon vous ?

La pandémie peut avoir des conséquences très fortes en termes d’accroissement de la misère dans le monde. Et donc en secousses sociales. Le contraire serait même étonnant. Les gouvernements vont essayer d’en profiter pour développer la lutte de classes des très riches contre les classes populaires et moyennes, cette lutte de classe qu’ils ont gagné (Warren Buffett). « C’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et qui est en train de la gagner », disait-il il y a quelques années. Cette guerre sociale, celle des très riches contre le peuple, M. Macron la mène comme fondé de pouvoir de la fraction française de la superclasse mondiale.

Mais Warren Buffett (l’homme ne manque pas de finesse)  disait aussi : « Si jamais vous vous retrouvez dans un bateau qui coule, l’énergie pour changer de bateau est plus productive que l’énergie pour colmater les trous. » En d’autres termes, nous en conclurons qu’il ne faut pas réformer le mondialisme mais qu’il faut en sortir. Il faut reconstruire à côté. Comment ? Par la relocalisation. La relocalisation de tout : économie, politique, démographie, démocratie, imaginaires.

Strategika – Comment liez-vous la crise actuelle à votre domaine d’expertise et votre champ de recherche ?

Le virus est une « altérité invisible », c’est « un autre absolu », disait Jean Baudrillard. Le virus, c’est l’Etranger, c’est le Grand Autre. Et nous donnons asile à cet inconnu. Nous devenons l’hôte du virus malgré nous. Il est vrai que du point de vue libéral, notre pays n’est pas autre chose qu’ »un hôtel, qui doit être attractif et compétitif. Et puisque l’heure est à l’antispécisme, il n’est pas très étonnant que le virus s’invite chez nous via le pangolin et la chauve-souris. Serge Latouche a rappelé (Remember Baudrillard) que ce thème du virus peut s’appliquer à bien des domaines (électronique, idéologique, etc). C’est ce qui échappe au contrôle, quand bien même tel laboratoire de recherche biologique à Wuhan serait classé Haute sécurité.  

Ayant souvent écrit sur les questions de psychopathologie, je constate que le virus a ce point commun avec le monde moderne qu’il est un ennemi intérieur, et qu’il est transmis par ce qui nous est le plus proche.  

„Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runterrutschen“

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„Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runterrutschen“ 

Helmut Müller

Ex: https://helmutmueller.wordpress.com

Es bedarf keines Verstandes, um alle Meinungen und Kommentare in Politik und Medien für bare Münze zu nehmen, aber es bedarf  – Aug´ in Aug´ mit der veröffentlichten Meinung – anscheinend eines großen, um die dahinter liegenden Ungereimtheiten und Halbwahrheiten  zu erkennen. Das war schon bei der derzeit in der Pause sich befindlichen Anti-CO2-Kampagne  so und ist erst recht so bei der aktuell inszinierten Corona-Hysterie. Gewiss, so ein Virus ist gefährlich, aber das ist der jährlich in neuem „Outfit“ auftretende Influenza-Virus ja auch. Wie kommt es dann, daß man demselben, der immerhin jedes Mal tausende Opfer fordert, nicht mit ähnlichen, aber hoffentlich weniger überschiessenden Maßnahmen als jetzt begegnet?

Ja, es ist, auch aus anderen Gründen, etwas faul an der ganzen Corona-Geschichte, weshalb immer mehr von Konzernen, finanziellen Zuwendungen oder Preisen unabhängige Ärzte und Wissenschaftler sich zu Wort melden und mit ihrer ehrlichen Meinung nicht hinter dem Berg halten. Ist es denn nicht so, dass es Zustände und Krankheiten gibt, welche zu gewissen Zeiten durch verordnete Maßnahmen und Mittel verschlimmert werden? Genau das passiert jetzt, in Spitälern, Altenheimen und Betrieben, nicht zuletzt im eigenen Heim. Viele werden später Bilanz ziehen und erkennen, dass man fahrlässig gehandelt und über das Ziel geschossen hat. Aber hätte man denn, auf Österreich bezogen, von dieser an Lebens- und/oder  Berufserfahrung eher spärlich ausgestatteten Regierungsspitze mehr erwarten können? Eher schon anmaßend-gönnerhafte  Sager wie:  „Wollen hier jetzt großzügig sein“ .(Finanzminister Blümel zur Milliardenhilfe).

coronavirus-oesterreich-350x227.jpgWenn die österreichische Regierungsspitze, dabei sich selbst lobend, jetzt betont, man möchte keine Zustände wie in Italien, nun gut. Aber was läuft dort wirklich? Hören wir doch was die italienische Virologin Prof.Marita Rita Gismondo in einem dramatischen Appell an den Gesundheitsdienst ihres Landes uns verrät: „Ich rufe Sie dazu auf, keine Zahlen über Sars-CoV-2 Infizierte und Tote zu veröffentlichen. Diese Daten sind aus wissenschaftlicher Sicht falsch.“ So, und nur weil wir keine italienischen Zustände haben, sind die „Fakten“ unserer oder auch der deutschen  Bundesregierung deshalb alle richtig? Da bekomme ich gleich einen Lachanfall, könnte aber auch gleich grantig werden, wenn ich an gewise Lobbyarbeiten dahinter denke, und richtig böse, wenn ich die die seelischen, sozialen und ökonomischen Folgen der Panikmache für abertausende Menschen vor mir sehe.

Stellen wir noch einer Panik machenden Einschätzung von Österreichs erfolgreichsten Studienabbrecher, Sebastian Kurz, die da lautet „Bald kennt jeder wen, der am Virus gestorben ist“ , jene eines gestandenen Mannes und verdienten Arztes, des von mir geschätzten ehemaligen Leiters für Tropenmedizin und Immunolgie des Allgemeinen Krankenhauses in Wien, Professor Wolfgang Graninger, gegenüber: „Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runter rutschen. Es hat keine klinische Konsequenz. Die Grippe ist viel wichtiger.“ Prächtig gesagt. Doch unsere Politiker reagieren – auf welche befugten oder nicht befugten Zurufe und Ratschläge auch immer – wie Angsthasen und Dilettanten, und so wird am Ende auch das Ergebnis ihrer Politik aussehen. Und trotzdem könnten sie noch eine Weile als Gewinner aussteigen, solange der Masse die Angst im Nacken sitzt (und diese geschürt wird).

Um nun noch größeren Schaden von Land und Bevölkerung abzuwenden, fordert jetzt die Initiative Heimat und Umwelt  in einerm Aufruf eine Beendigung aller Zwangsmaßnahmen, wobei natürlich nicht allgemeine, vernünftige Vorsichtsmaßnahmen, wie sie auch in normalen Grippezeiten angebracht wären, gemeint sind. Siehe: https://www.ots.at/presseaussendung/OTS_20200325_OTS0110/... und auch https://www.youtube.com/watch?v=xpI3IbmmUww&feature=y...

Besonders interessant und wichtig die nachfolgenden Stellungnahmen, die mehr Licht in das Dunkel bringen:

Aufklärer https://youtu.be/PtzHH8DhgZM 

Kritiker  https://youtu.be/ga-y4Uc5EjU 

Erhellend https://youtu.be/zqYNvm0K-N8 

Aufdecker https://www.youtube.com/watch?v=gSn_YaOYYcY

Was meine Person betrifft, so möchte ich damit das Kapitel Corona erst einmal beenden, nicht ohne abschließend noch einen libertären sloewenischen Blogger, Marko Marjanovic, zu dem Thema zu Wort kommen zu lassen.

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Die große Hysterie-Pandemie

Von Marko Marjanovic*

Was für ein unglaublich nützlicher kleiner Virus das für die Machtelite gewesen ist Anstatt die Schuld für den globalen Wirtschaftscrash zu übernehmen, dürfen sie das Kriegsrecht spielen. Ich sage nicht, dass es eine Verschwörung ist. Aber wenn ja, was wäre anders?

Weihnachten kam für unsere Herrscher, die Machtelite, in diesem Jahr früh. Zählen wir alle „Goodies“ auf, die die Covid-Pandemie-Hysterie  mit sich bringt:

> Sie können Hunderte von Milliarden, sogar Billionen von Dollar, Euro und Pfund unter ihren Freunden verteilen, um eine wirtschaftliche Abkühlung inmitten von Virus-Ausbrüchen und Gegenmaßnahmen auszugleichen.                                                                    > Sie können sich als entscheidende Männer des Augenblicks positionieren, die drastische Maßnahmen ergreifen, wenn die Umstände dies erfordern. Und wenn sich die Frühlingssonne wie jedes Jahr um die Viren kümmert, können sie sich als unsere Retter positionieren.                                                                                                                                          > Sie dürfen uns von der Straße in unsere Häuser drängen. Vergessen Sie Kim Jong-il, Stalin oder das afrikanische Kriegsrecht, das ist der wahre Deal. Es ist ein Maß an Unterdrückung, mit dem selbst Nordkorea nicht durchkommen könnte. Es dient dazu, die populistische Revolte zu entlasten und möglicherweise zu brechen (Gilet jaunes oder sonst irgendjemand?), Aber mehr als das vergessen Sie nicht die unkomplizierte Freude, die diese Menschen daran haben, Macht auszuüben und sich wichtig zu fühlen.                           

> Sie können sich vor der Schuld für den bevorstehenden wirtschaftlichen Zusammenbruch drücken. Ein Zusammenbruch, der ohnehin bald geschehen sollte, da das eine oder andere die globale Schuldenblase, die ihre Zentralbanken und ihre Geldpolitik zum Platzen gebracht hatte, zum Platzen bringen sollte, was nun aber dem Corona angelastet werden soll. Was für ein Ausweichmanöver!

Diese Hysterie-Pandemie war für sie ein Glücksfall. So sehr, dass ich, wenn ich an ihrer Stelle wäre, versuchen würde, sie so lange wie möglich zu verlängern. Ich würde sicherstellen, dass jeder, der starb, während er an Coronavirus litt, als Opfer gezählt wird. Und ich würde das Land mit Corona-Tests überschwemmen (wen interessiert es, wie sie so schnell als zuverlässig zugelassen wurden), um sicherzustellen, dass die Anzahl der Infizierten so lange wie möglich steigt, indem ein immer größerer Anteil der üblichen saisonalen Patienten mit grippeähnlichen Symptomen mit dem gefürchteten Covid-19 identifiziert wird.

Wenn Trump klug ist, wird er die USA nach Vorbild Europas unter ein  Kriegsrecht  stellen, um die Krise zu verlängern. Je größer die Virushysterie und je größer die Auswirkungen von Antivirenmaßnahmen sind, desto glaubwürdiger wird seine Behauptung im November sein, dass es bis zum unglücklichen Akt der Natur / Gottes eine großartige Wirtschaft war.

dimanche, 05 avril 2020

RIP, Référendum d’Initiative Populaire

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RIP, Référendum d’Initiative Populaire

Quand l’idée de cet article m’est venue, la révolte des gilets jaunes n’avait pas encore commencé. J’essayais de trouver des arguments pour convaincre que la démocratie directe à la Suisse était la meilleure voie pour gouverner un pays en lui assurant justice, calme et stabilité.

La démocratie représentative fut un grand pas en avant, en tous cas pour nombre de pays qui vivaient, auparavant, sous des régimes totalitaires. Si l’on considère que la politique est la façon non-violente de résoudre les conflits, on ne peut que se féliciter de voir s’opposer des gens raisonnables dans des débats d’idées, avec fougue, et même avec rage, mais toujours en-deçà de toute violence physique.

Mais aujourd’hui, la démocratie représentative arrive à bout de souffle : elle a été dévoyée et dans beaucoup de pays, des dysfonctions graves empêchent l’exercice serein de cette forme de politique. Qu’est-il donc arrivé pour que ces systèmes de démocratie en arrivent là ? Certains leaders, sans aucune expérience, sans aucun sens pratique, sans aucune considération pour les aspirations du peuple, sans aucune vision ni aucun sens de l’anticipation, sont parvenus au pouvoir et gouvernent uniquement selon l’idéologie dont ils sont pétris.

La désinvolture avec laquelle un Chef d’Etat se croit autorisé à prendre toutes sortes de décisions sans consultation du peuple ne peut que pousser les gens à désirer un système dans lequel ils ont leur mot à dire, c’est-à-dire un système de démocratie directe à travers le référendum, pas le référendum déclenché depuis le haut par la seule volonté du président, mais par le référendum d’initiative populaire déclenché par le bas.

Ceux qui s’opposent au référendum sont pour leur part favorables à une dictature de minorités, partis, groupes, clans, cliques, syndicats, qui cherchent à pérenniser leurs intérêts. Or le référendum est la piqûre de rappel nécessaire à celui qui a tendance à oublier qu’il n’est où il est que pour servir les autres. Car le Chef d’Etat n’est là que pour le bien être de son peuple et ce dernier a le droit de le lui rappeler et doit avoir le moyen de le lui imposer.

Pour que le peuple garde constamment à l’esprit ce qui doit être sa priorité, il lui faut adopter un moyen visible dans toutes les manifestations : un signe comme un badge, un emblème, une cocarde, un écusson, un ruban, en tout cas une marque bien reconnaissable avec, en son centre, sur fond clair, se détachant en sombre les trois lettres suivantes : RIP (pour Référendum d’Initiative Populaire) ou RIC (pour Référendum d’Initiative Citoyenne).

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Partout où des rassemblements importants ont lieu (dans les stades, dans les manifestations sur la voie publique quelles qu’elles soient, dans les déplacements du chef de l’Etat ou des ses ministres, dans les apparitions publiques des représentants de l’état et des députés, dans les marches, manifestations, grèves, etc.), que partout on voit s’agiter une forêt des signes estampillés RIP ! Si nous voulons une société où règne la vraie justice, il faut instaurer le RIP.

Mais diront certains : la majorité n’a pas toujours raison. A cet argument qui ne peut être contredit complètement, j’en opposerai deux autres : d’une part, la minorité n’a pas toujours raison non plus. D’autre part, si l’on analyse l’état des rares pays qui pratiquent le RIP aujourd’hui, leur situation est en général plus qu’enviable. La Suisse en est le symbole éclatant. Quand le référendum a parlé, les tensions baissent car le résultat est accepté et les polémiques se taisent jusqu’au prochain référendum. La Suisse est le cas d’école à étudier. Pourquoi l’Europe ne tirerait-t-elle pas profit de l’expérience helvétique ? La Suisse pourrait devenir un phare pour le continent tout entier.

Et pas question de faire une sarkozerie en faisant annuler le résultat d’un référendum par un tour de passe-passe (en 2007, Sarkozy utilise la voie parlementaire pour ratifier le Traité de Lisbonne, annulant du même coup le non massif du peuple français à la Constitution européenne en 2005). Il faut cadenasser le système contre de tels coups de force en instaurant une clause qui stipule qu’un résultat de référendum ne peut être annulé ou amendé que par un autre référendum. Qu’un Sarkozy décide unilatéralement contre 55 % des Français est un exemple flagrant d’une minorité qui n’écoute pas ce que veut le peuple.

Un Chef d’Etat est élu pour défendre son pays et protéger son peuple. Toutes les grandes questions concernant le pays doivent être soumises à référendum : immigration, sécurité, réforme des retraites, réforme du chômage, réforme de l’impôt, questions sociétales, pouvoir d’achat, etc. Tant que l’exécutif n’aura pas accepté cela, il gouvernera à contre-courant et fera montre d’autoritarisme le rapprochant des régimes totalitaires. A moins que les Gilets jaunes …

Sur le revers de la veste,

sur mes cahiers d’école,

sur les portes des mairies,

sur le sable et sur la neige,

sur les murs des Préfectures,

sur la pluie épaisse et fade,

sur les murs des Conseils régionaux,

sur chaque main qui se tend,

sur les tableaux de classe,

sur la vérité physique,

sur les marches de l’Assemblée nationale,

sur chaque bouffée d’aurore,

sur l’avenue des Champs-Elysées,

sur les marches de la mort,

sur les grilles de l’Elysée,

J’écris ton nom,

 

Référendum

Bertrand Hourcade, avril 2020

Belgique: après le confinement policier, l''éveil des consciences ?

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Belgique: après le confinement policier, l''éveil des consciences ?

Billet d'humeur de Philippe Marczewski

Je ne parviens plus à regarder le journal télévisé de la RTBF, et surtout le déshonorant quart d'heure qui suit, confié aux bons soins de La Voix de son Maître, relais béat des éléments de langage gouvernementaux (et cela dit sans offense pour les scientifiques interrogés qui font ce qu'ils peuvent). Hier, pas un mot sur le scandale de la gestion des stocks et commandes de masques par Maggie De Block. Pas un mot depuis un mois sur des années d'austérité et de choix criminels de politiques économique et sociale.


La mise en scène de la crise et sa transformation en spectacle hypnotique et anesthésiant est insupportable. Insupportable le décompte quotidien des malades et des morts. Insupportable de le faire suivre d'une justification de la police d'exception, pour aussitôt laisser entendre que les indisciplinés auront des morts sur la conscience. Insupportable les vidéos où les Belges prêts à tout pour passer à la télé se transforment en clowns d'intérieur. Insupportable cette visite guidée quotidienne des meilleurs applaudissements, à 20 heures, dramaturgie obscène de l'abandon des soignants à leur propre sort, seulement destinée à nous donner bonne conscience à bon compte et célébrer la caricature émotionnelle de la solidarité plutôt que la solidarité elle-même. Insupportable de se glorifier d'applaudir aux fenêtres à heure fixe pour oublier qu'on a laissé prospérer, voire soutenu, des politiques de mise à sac des services publics, au premier rang desquels les hôpitaux. 


Cette émission, sous couvert d'informer le peuple et de répondre aux questions qu'il se pose, aux peurs qui l'agitent, n'est qu'une nouvelle variation de la stratégie de la tension — tenir l'anxiété en laisse mais aboyante, sans muselière, et la surveiller comme le lait sur le feu. Chaude elle est utile mais que jamais elle ne déborde. 
Le taureau qui se débat pour sa vie dans l'arène et réussit à renverser son tueur, on le détourne de sa cible par de grands mouvements, et quand il comprend que le matador s'est relevé il est trop tard : voici son échine percée de banderilles.


Voilà où nous en sommes. Voilà le brouet qu'on veut nous faire avaler. 


Les louanges adressées à la Première Ministre et à son gouvernement, ou à tout le moins le silence sur la terrible responsabilité des partis politiques impliqués d'une manière ou d'une autre dans ce fiasco, c'est tout de même un des plus beaux syndromes de Stockholm jamais observé à grande échelle.


Je fais partie de ceux pour qui ce confinement n'est pas une épreuve. Je peux travailler. Ici nous avons de l'espace. Un jardin. Du confort. Je ne suis pas dans la rue. Je ne suis pas en prison. Je ne suis pas dans un mouroir. Je ne suis pas dans un centre fermé ou dans le parc Maximilien. Je pourrais facilement me contenter d'en rire (et j'en ris, d'ailleurs, ça n'empêche pas). Mais tout ça finira. Ce qui nous attend, après, risque bien d'être terrible. Il suffit de lire sur twitter les dégoutants petits prurits du président du MR, pour qui cette crise n'appelle pas de remise en question de nos systèmes, pour savoir qu'ils n'ont aucune intention de lâcher prise. Je n'ai vraiment pas de goût pour la révolution, ni pour le militantisme, ni pour l'activisme petit-bourgeois. Mais quand nous sortirons de là, il faudra aller dans les bars, sur les places, dans les rues. En Belgique, en France, en Espagne, en Italie, en Hongrie. Partout. Le premier soir nous nous saoulerons. Mais dès le lendemain matin nous devrons être les uns pour les autres contagieux. Virulents. Il va falloir parler, écrire et lire. Il va falloir détruire dans l’œuf leurs nouveaux jouets de contrôle. Il va falloir trouver les conditions pour gagner le rapport de force.

Philippe Marczewski.

samedi, 04 avril 2020

Germanisation de l'Europe ou européanisation de l'Allemagne ? Le Covid-19 comme incubateur stratégique

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Germanisation de l'Europe ou européanisation de l'Allemagne ?

Le Covid-19 comme incubateur stratégique

Irnerio Seminatore

La peur, le pouvoir et le statu-quo

Comme la peste d'Athènes (429 a.C), ou celle de l'Europe du Moyen Age (1347) et de la Renaissance (1720), ou encore la "grippe espagnole" de 1918, la pandémie du "COVID", si quotidien, fait de ce fléau dévorant un compagnon familier, silencieux et inconnu, qui suscite angoisse et exclusion.


Ceux qui déclarent qu'un état de guerre est en cours (Macron, Guterres, le Pape François), feignent d'oublier que la guerre présuppose un ennemi désigné, un état d'hostilité, un affrontement sanglant et des théâtres de combat furieux, où règnent les derniers tourments de la vie, car la guerre est un "acte de violence, qui vise à soumettre la volonté de l'autre" (Clausewitz). Or, cette pandémie démontre qu'il s'agit là d'une fausse rhétorique et que nous sommes en présence d'une "surprise stratégique".

Celle-ci n'est pas à résoudre par des moyens militaires et dont les éléments-clés sont d'ordre politique et civil et se caractérisent par l'ampleur, l'allure, l'impréparation politique, l'état d'urgence, la remise en cause de la stabilité et de l'ordre public, ainsi que l'extrême vulnérabilité du corps politique.

En effet, nos avenues sont désertes et nos ennemis absents et une coalition de forces et d'intérêts, invisibles, prétendent aider, intervenir et gouverner, liés à double fil par le cynisme, l'empathie et la colère.

Ce qui occupe les esprits de nos jours, ce sont les répercussions profondes et durables de la souffrance, de l'angoisse et de l'inconnu.

Ce qui règne en souveraine est la peur, le premier sentiment de l'homme qui est à l'origine, selon Thomas Hobbes, de la religion et de l’État.

La peur, qui se recèle dans l'âme du vivant, comme le fantasme anticipateur de la mort ne change en rien le psychisme de l'homme, ni l'organisation de la société.

Au contraire, elle renforce le pouvoir des Princes, par l'intimidation, la soumission et le désespoir, un cumul de passions bien humaines, suivies de vagues de malheurs sociaux, la faim, l'errance, le vagabondage, la fuite, le sentiment de faillite et la révolte, libératoire, colérique et inhumaine.

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Ce qui se recèle dans l'âme de l'homme qui a peur, est une ferveur religieuse soudaine, méconnue, qui découvre  le divin et l'implore.

Ce qui, dans le  sous-sol du monde rationnel, inflige une douleur moderne, de nature obsessionnelle, est l'impact économique de la situation, la raréfaction des biens et des activités, la stagnation des salaires, le chômage de masse, l'insécurité dans les villes, la révolte des affamés et des démunis, la crise d'autorité des pouvoirs et l'apparition de révoltés et d"émeutiers, qui apparaissent bien venus, généreux et justifiés.

Révoltes qui traversent la société selon des clivages ethniques et religieux, d'autant plus intenses et profonds, que la société est communautaire et tribale, bref, multiculturelle et pré-moderne.

Or la misère divise et l'autorité unit et protège, car la peur grandit le pouvoir et lui accorde générosité, grandeur et piété, la somme des sentiments humains les plus élevés, soutenus par la force physique.

La pandémie engendre effondrement, politique et moral, mais elle n'affaiblit pas l'esprit de lucre, elle le suscite et lui donne une justification nouvelle.

Par ailleurs, les pandémies légitiment le pouvoir et le renforcent, car le besoin de protection est une constante psycho-politique dans l'Histoire.

L'ampleur de la pandémie est aujourd'hui aussi profonde et cache une vulnérabilité stratégique face à des "competitors", tentés par des armes biologiques.

Le confinement de masse, l'effondrement des économies
et les politiques budgétaires des principaux pays


Le confinement de masse, exigé par les autorités publiques, engendre un effondrement des économies nationales en Europe.

La protection sanitaire a un coût, l'arrêt de la consommation et celui de la production.

La dissolution du corps politique d'une société montre, dans les situations de crise aiguë, les limites d'un modèle économique et social, qui ouvre sur un scénario catastrophe, celui de l'après pandémie.

L'imprévisibilité générale sur le vieux continent suscite deux réactions conjointes, l'absence de coordination commune sur les politiques sanitaires, et la divergence sur le mode de financement des politiques budgétaires des principaux pays.

En France, le désarroi sur les conflits d'intérêts a concerné le choix des politique sanitaires et a opposé Mr. Lévy, ancien Directeur de l'Iserm et A. Buzyn, ancienne ministre de la Santé, au Professeur Raoult, éminente virologue de Marseille et pourtant dénigré, ainsi qu'une mobilisation des média mainstream, pour encourager une réaction, tournée vers la résilience, la coopération et la solidarité.

Au même temps, les effets d'annonce des différents gouvernements, concernant les promesses de soutien budgétaire de la part des principaux pays, ont impliqué l'Union européenne et suscité divisions et dissonances graves, entre Italie, Pays-Bas et Allemagne, sur l'utilisation des instruments communs (aides d’État ou euro-bonds). 
La couverture des difficultés exceptionnelles, en termes de coûts sanitaires et de relance de grandes infrastructures, a été l'occasion d'un contraste de lecture et de vision entre le premier Ministre Italien G. Conte, la Chancelière allemande A. Merkel et le premier Ministre hollandais, Marc Rutte, aboutissant à une interprétation divergente des traités européens, prévus en leurs temps pour des situations de gouvernance courante et non exceptionnelle. Suite à cette entorse de la solidarité une question de fond s'affirme et peut se formuler ainsi:

"L'Europe existe-t-elle encore?"

"Veut-elle encore s'aider elle-même, ou s'imaginer, à tort, d'aider ses États-membres, sans en avoir la légitimité institutionnelle?"

La rapidité de décision et le caractère massif des interventions étatiques dans le monde, montre aux opinions l'efficacité et la réactivité des différents pays et leur souci de ne pas rater la reprise, en l'encourageant sans répit. 

Au sein de l'Union européenne, par contre, une loi spéciale, votée et ratifiée le 11 mars, sur "l'état de danger" du pays, par le Parlement hongrois, permet désormais au premier Ministre V. Orban de gouverner par ordonnance et pour une durée indéterminée.

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Le jour après, Ursula von der Leyen, aussi absente et tardive dans l'urgence sanitaire de l'Union, a rappelé à l'ordre Budapest et mis en garde les 27 sur les mesures urgentes décrétées en Hongrie et sur les dérives autoritaires supposées de la part de V. Orban, ouvrant la voie à une dictature présumée.

Ce qui dicte la priorité idéologique d'Ursula von der Leyen est moins la santé publique ou la sortie de la pandémie, que la surveillance intrusive de la Commission sur un État membre dissident et le respect d'un statu quo de vide stratégique existant et pré-existant

En termes de promesses de soutien à l'économie, voici quelques rappels en chiffres, concernant:

- les États-Unis, 2000 milliards de dollars + 1000 dollars par citoyen et 500 pour chaque enfant

- Allemagne, 1100 milliards d'euros

- France, 300 milliards d'euros

- Italie, 50 milliards d'euros

- BCE, émission d'eurobonds pour 750 milliards (quantitative easing - plan d'urgence de rachat de la dette publique et privée)

- les autres pays de l'UE, selon des quantités décroissantes.

Les besoins ne seront pas comblés par ces mesures, mais les mesures annoncées sont à interpréter comme des signaux d'inversion des tendances.

Le confinement et la peur ouvrent en France plusieurs fronts de combats, familiaux et civiques (mésententes conjugales, divorces). Si les premiers concernent les psychopathologies individuelles, les secondes, qui touchent au statut des banlieues, rouvrent la page, jamais fermée, de la sécurité collective ainsi que le destin unitaire ou sécessionniste de la nation.

En effet, ici la guerre n'est pas que micro-biologique, mais identitaire, constitutionnelle et raciale et les accrochages se multiplient avec la police, dans "plusieurs poches de résistance". Dans ces zones explosives (Seine Saint Denis et autres), le relâchement par la Chancellerie de caïds, tenus jusqu'ici en prison, fait reprendre, dans ce vieux no-man's land, la rançon des stups et de l'économie illicite, ainsi que  la gestion chaotique de l'ordre.

Le COVID, incubateur stratégique d'une option de fond: germanisation de l'Europe ou européanisation de l'Allemagne

Deux indicateurs institutionnels sont à considérer comme décisifs du bras de fer stratégique que se joue actuellement en Europe:

- La divergence de lecture des traités européens, conçus pour des conjonctures de gouvernance ordinaire entre l'Italie d'une part et l'Allemagne et les Pays-Bas de l'autre sur la manière de subvenir aux coûts sanitaires et de soutenir l'économie en vue de l'après coronavirus. Vis-à-vis de la rigidité d'interprétation des traités, l'Italie soutient la thèse de réécrire Lisbonne et Maastricht, afin de penser l'exception (ou la souveraineté) dans l'exercice de la gouvernance des pays-membres. Un pas, très contrasté, vers l'indépendance politique de l'Union, revendiquée par Macron.

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- Le gouvernement par ordonnance et à durée indéterminée, voté par le parlement hongrois en faveur d'Orban, qui représente l'hérésie de principe et donc la dérive absolue des "valeurs démocratiques" et de l’État de Droit, surveillée rigoureusement par la Commission et par la Cour européenne de Justice, chargée de soumettre la politique au judiciarisme des magistrats. Ce contrôle a soulevé immédiatement une mise en garde de la part de Mme von der Leyen à Budapest, comme la déviance absolue, en situation d'urgence, portant atteinte à l'unité de l'Union, dans cette phase, très délicate, du post-Brexit.

Ce double confinement de deux États-membres, par le bloc intransigeant des pays nordiques, sous direction allemande, fragmente politiquement l'Union européenne et freine ou retarde toute tendance à l'autonomisation et à la liberté de conduite des pays-membres, corsetés par le statu-quo et le vide stratégique de l'Union. Celle-ci vit par ailleurs, politiquement, une conjoncture internationale indécise et d'hésitation hégémonique, interne et internationale.


En effet, la pandémie en cours affecte à des degrés divers les pays européens et les pays-tiers asiatiques et les transforme en "acteurs-proie" de la scène internationale, dépourvus de capacité de réactivité sur le plan stratégique, productif et logistique, ce qui se répercute sur les alliances militaires et sur leur opérationnalité.

C'est à ce titre que le COVID  devient un incubateur stratégique de l'ennemi interne et du conflit de demain, tant à l'échelle européenne qu'au niveau international et que l'Europe ne peut compter que sur ses peuples, devenus, comme toujours,  "l'ultima ratio regum".


Bruxelles, le 2 avril 2020

vendredi, 03 avril 2020

Eric Werner: La liberté, malgré les urgences !...

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La liberté, malgré les urgences !...

par Eric Werner

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Werner, cueilli sur le site d'Antipresse et consacré au recul progressif de la liberté en Europe, et en particulier en France.

Penseur important et trop peu connu, Eric Werner est l'auteur de plusieurs essais marquants comme L'avant-guerre civile (L'Age d'Homme, 1998 puis Xénia, 2015), De l'extermination (Xénia, 2013), ou Un air de guerre (Xénia, 2017), et de recueils de courtes chroniques comme Ne vous approchez pas des fenêtres (Xénia, 2008) et Le début de la fin et autres causeries crépusculaires (Xénia, 2012). Il vient de publier dernièrement Légitimité de l'autodéfense (Xénia, 2019).

La liberté, malgré les urgences !

Les sociétés européennes se trouvent aujourd’hui confrontées à de tels défis qu’il peut apparaître étrange, pour ne pas dire inactuel, de s’interroger sur ce que devient aujourd’hui la liberté en Europe. Ce n’est à coup sûr pas une priorité. Et pourtant c’est ce qu’on va essayer ici de faire malgré le couvre-feu matériel et mental imposé par la lutte contre le Coronavirus.

Il est beaucoup aujourd’hui question de «dérive autoritaire» en Europe. C’est évidemment un euphémisme. La vraie question, en fait, qui se pose (au-delà même de celle consistant à se demander si nous sommes encore en démocratie) est celle de l’État de droit. Que subsiste-t-il aujourd’hui encore dans nos pays de l’État de droit?

Je dis «nos pays», car la question ne se pose pas seulement dans certains d’entre eux à l’exclusion d’autres hypothétiquement mieux favorisés, mais peu ou prou partout. Un pays comme la France est évidemment en première ligne. Il serait fastidieux de dresser la liste de toutes les atteintes à l’État de droit survenues en France au cours de la période récente, en lien ou non avec l’épisode des Gilets jaunes. Ces atteintes sont graves et n’ont pas leur équivalent ailleurs. Mais il ne faut pas se faire d’illusions. On est certainement légitimé à insister sur la singularité française. Mais, d’une part, cette singularité n’est que relative, et d’autre part la France ne fait que précéder les autres pays dans une évolution d’ensemble n’épargnant, en fait, aucun pays. Elle a simplement une longueur d’avance.

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Le problème doit donc être abordé à l’échelle du continent dans son ensemble. On admettra sans peine par exemple que les violences policières constatées ces derniers mois en France n’ont pas leur équivalent en Suisse. Mais divers scandales survenus récemment à Genève, ville frontalière, montrent que la Suisse n’est pas a priori à l’abri de tels débordements (1). D’autres exemples pourraient être cités, notamment un, il y a deux ans, dans le canton de Berne. L’affaire avait débouché dans une interpellation au Grand Conseil bernois. Les violences policières sont encore en Suisse l’exception. Mais il ne faut pas dire qu’elles n’existent pas.

Par ailleurs, les violences policières n’épuisent pas le problème. Ainsi, toujours en Suisse, le Parlement s’apprête à adopter un projet de loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme, projet de loi entérinant le principe selon lequel de telles mesures pourraient être prises en dehors de tout contrôle judiciaire. Il ne faut pas idéaliser la justice, ni bien sûr non plus surestimer son aptitude à protéger les libertés fondamentales (la violence judiciaire n’est pas un vain mot, elle n’a souvent rien à envier à la violence policière proprement dite), mais le contrôle judiciaire n’en est pas moins préférable à pas de contrôle du tout. Un tel contrôle ne garantit assurément pas en lui-même la survie des libertés fondamentales, mais peut en revanche, dans une certaine mesure au moins, la favoriser. Alors qu’avec sa suppression une telle survie devient hautement improbable, pour ne pas dire désespérée.

Le modèle français

La Suisse se borne ici à suivre l’exemple français, puisqu’en 2017 déjà le Parlement français avait décidé de transférer dans le droit ordinaire certaines dispositions de l’état d’urgence, au nombre desquelles, justement, l’abolition du contrôle judiciaire sur les actes des autorités en lien avec la lutte contre le «terrorisme». On met ici le mot «terrorisme» entre guillemets, car les autorités françaises ont tendance à user et abuser de cette notion en en donnant une interprétation très extensive. On est très vite aujourd’hui en France traité de «terroriste».

On pourrait aussi parler des atteintes croissantes à la liberté de parole et de critique, qui font qu’il devient de plus en plus risqué aujourd’hui d’aborder certains sujets jugés sensibles. Il n’y a pas encore à l’heure actuelle en Suisse de loi Avia, mais il est évident qu’un jour ou l’autre il y en aura une, car on voit mal la Suisse ne pas s’aligner sur ce qui se fait ailleurs en ce domaine. Ce ne sera au reste pas très compliqué. Il suffira de compléter l’article 261 bis du Code pénal, par simple adjonction d’un ou deux alinéas, comme cela vient de se faire pour la pénalisation de l’homophobie. Il faut en tenir compte quand on dit que la liberté d’expression est aujourd’hui mieux garantie en Suisse qu’en France. C’est certainement vrai en soi, mais encore une fois, c’est le mouvement d’ensemble qui compte.

Et ainsi de suite. En France toujours, un décret du 20 février dernier légalise le fichage généralisé des individus, au travers d’une nouvelle application numérique dénommée GendNotes. Les gendarmes sont encouragés désormais à collecter des données à caractère personnel (y compris celles relatives aux opinions philosophiques et politiques). Ils l’ont naturellement toujours fait dans le passé, mais c’est maintenant légalisé. On peut bien, si l’on y tient, parler ici de «dérive autoritaire», mais chacun admettra qu’il s’agit de tout autre chose. On assiste en fait à la mise en place d’un régime de type orwellien inaugurant une nouvelle espèce de totalitarisme. La généralisation à tous les coins de rue de la reconnaissance faciale s’inscrit également dans ce contexte.

Insistons au passage sur le fait qu’avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), les choses se font en quelque sorte toutes seules. C’est une opportunité qui s’offre à l’État, et celui-ci, tout naturellement, en profite.

L’humain rapetissé

On est dès lors amené à se poser cette question: comment se fait-il que personne ne réagisse? En fait, ne se révolte? Car, effectivement, les gens ne révoltent pas. On pourrait dire que la non-révolte est chose normale: plus normale, en tout cas, que la révolte. On ne se révolte qu’exceptionnellement. Les gens ne se rendent pas non plus toujours compte à quels risques ils s’exposent en ne se révoltant pas. Ou quand ils s’en rendent compte, il est déjà trop tard. Ils cèdent également volontiers à la peur. Etc. Tout cela étant admis, on n’en reste pas moins surpris de la passivité et de l’absence de réaction des citoyens. Ils donnent l’impression d’être comme tétanisés. Il y a certes eu l’épisode des Gilets jaunes. Mais leurs revendications étaient d’ordre surtout économique.

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C’est un sujet complexe, on ne va bien sûr pas ici en faire le tour, juste développer une ou deux remarques. On s’inspirera ici du dernier livre d’Emmanuel Todd, Les Luttes de classes en France au XXIe siècle (2), qui aborde le problème sous l’angle anthropologique. Prenant le contre-pied d’une thématique aujourd’hui ressassée, celle de «l’homme augmenté», Todd dit que l’homme contemporain est au contraire extrêmement «diminué». L’individu n’est pas devenu aujourd’hui «plus grand», comme on le prétend parfois, mais au contraire «plus petit». Todd se réfère à certains travaux récents sur la dépression et la fatigue mentale des individus à notre époque. Il insiste également sur le fait que les dernières décennies ont été marquées par un double effondrement religieux et moral, double effondrement qui n’est évidemment pas resté sans effet sur la psyché individuelle. L’ancienne religion s’est effondrée, et avec elle l’ensemble des croyances et points de repère qui contribuaient jusqu’à une date encore récente à «encadrer» l’individu et par là même à le renforcer, à lui donner confiance en lui-même: on pense en particulier au cadre national. L’individu est aujourd’hui très largement abandonné à lui-même. Et donc, tout naturellement, tend à «s’affaisser», à se rapetisser.

C’est un début de réponse. La fatigue, en elle-même, n’est pas nécessairement incompatible avec la révolte, il y a des gens fatigués qui pourtant se révoltent. Mais ce n’est pas le cas le plus fréquent. Ce que la fatigue nourrit plutôt, c’est le renoncement, la passivité. Mais on pourrait dire autre chose encore. Qu’ils soient ou non fatigués, les gens, en règle générale, se révoltent quand ils ont faim. Encore une fois, il faut citer les Gilets jaunes. Or être privé de liberté, ce n’est pas exactement mourir de faim. La liberté n’est pas un bien matériel, mais immatériel. On croise ici Dostoïevski et sa légende du Grand Inquisiteur. Le Christ dit au Grand inquisiteur: l’homme ne vit pas seulement de pain. Soit, mais la plupart de nos contemporains sont aujourd’hui sincèrement convaincus du contraire: l’homme ne vit que de pain. Pourquoi dès lors le fait d’être privé de liberté les conduiraient-il à se révolter?

On retrouve ici l’effondrement religieux. Avec raison, Emmanuel Todd, met la fatigue en lien avec l’effondrement religieux. L’effondrement religieux conduit à la fatigue, qui elle-même conduit à la non-révolte. Sauf que ce passage par la fatigue n’est que facultatif. La non-révolte se laisse aussi penser comme un produit direct de l’effondrement religieux.

Eric Werner (Antipresse n°226, 29 mars 2020)

Notes :
  1. 1) Voir Slobodan Despot: « L’affaire Simon Brandt, un “signal faible” — mais assourdissant! », Antipresse 219 | 09/02/2020.

  2. 2) Seuil, 2020. Cf. en particulier le chapitre V (pp. 127-153).

UE: «Tout va s'effondrer maintenant»

Manoeuvres stratégiques derrière la crise du Coronavirus

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Manoeuvres stratégiques derrière la crise du Coronavirus

 
 
Auteur : Manlio Dinucci 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Tandis que la crise du Coronavirus paralyse des sociétés entières, de puissantes forces sont à l’oeuvre pour tirer l’avantage maximal de la situation. Le 27 mars l’OTAN sous commandement USA s’est élargie de 29 à 30 membres, en englobant la Macédoine du Nord. Le jour suivant -alors que se poursuivait l’exercice USA “Défenseur de l’Europe 2020”, avec moins de soldats mais plus de bombardiers nucléaires- a commencé en Écosse l’exercice aéronaval OTAN Joint Warrior avec des forces US, britanniques, allemandes et autres, qui durera jusqu’au 10 avril y compris avec des opérations terrestres. 

En attendant, les pays européens de l’OTAN sont avertis par Washington que, malgré les pertes économiques provoquées par le Coronavirus, ils doivent continuer à augmenter leurs budgets militaires pour “conserver la capacité de se défendre”, évidemment de l’”agression russe”.

À la Conférence de Munich, le 15 février, le secrétaire d’état Mike Pompeo a annoncé que les États-Unis ont sollicité les alliés à débourser 400 milliards de dollars de plus pour augmenter la dépense militaire de l’OTAN, qui dépasse déjà amplement les 1.000 milliards annuels. L’Italie doit ainsi augmenter sa propre défense militaire, qui se monte déjà à plus de 26 milliards d’euros annuels, c’est-à-dire plus que le Parlement n’a autorisé à débourser ponctuellement pour l’urgence Coronavirus (25 milliards).  

L’OTAN gagne ainsi du terrain dans une Europe largement paralysée par le virus, où les USA, aujourd’hui plus que jamais, peuvent faire ce qu’ils veulent. À la Conférence de Munich Mike Pompeo a violemment attaqué non seulement la Russie mais aussi la Chine, en l’accusant d’utiliser Huawei et d’autres compagnies comme “cheval de Troie de l’intelligence”, c’est-à-dire comme outils d’espionnage. Ce faisant les États-Unis accroissent leur pression sur les pays européens pour qu’ils rompent aussi les accords économiques avec Russie et Chine et renforcent les sanctions contre la Russie.

Que devrait faire l’Italie, si elle avait un gouvernement qui veuille défendre nos réels intérêts nationaux ? 

Elle devrait avant tout refuser d’augmenter notre dépense militaire, artificiellement gonflée avec la fake news de l’”agression russe”, et la soumettre à une révision radicale pour réduire le gaspillage d’argent public dans des systèmes d’arme comme le chasseur USA F-35. Elle devrait immédiatement supprimer les sanctions contre la Russie, en développant au maximum l’échange avec elle. Elle devrait adhérer à la requête -présentée le 26 mars à l’ONU par la Chine, la Russie, l’Iran, la Syrie, le Venezuela, le Nicaragua, Cuba et la Corée du Nord- que les Nations Unies fassent pression sur Washington pour abolir toutes les sanctions, particulièrement nocives au moment où les pays qui les subissent sont touchés par le Coronavirus. De l’abolition des sanctions contre l’Iran dériveraient aussi des avantages économiques pour l’Italie, dont les échanges avec ce pays ont été pratiquement bloqués par les sanctions USA. Ces mesures et d’autres donneraient de l’oxygène surtout aux petites et moyennes entreprises étouffées par la fermeture forcée, rendraient disponibles des fonds à destiner pour l’urgence, en faveur surtout des couches les moins défavorisées, sans pour cela s’endetter.

Le plus grand risque est celui de sortir de la crise en ayant au cou le noeud coulant d’une dette extérieure qui pourrait réduire l’Italie aux conditions de la Grèce. Plus puissantes que les forces militaires, et qui ont aussi en main les leviers décisionnels du complexe militaro-industriel, sont les forces de la grande finance internationale, qui sont en train d’utiliser le Coronavirus pour une offensive à l’échelle mondiale avec les armes les plus sophistiquées de la spéculation. Ce sont elles qui peuvent porter à la ruine des millions de petits épargnants, et qui peuvent utiliser la dette pour s’approprier des secteurs économiques entiers. 

Dans cette situation décisif est l’exercice de la souveraineté nationale, pas celle de la réthorique politique mais celle, réelle, qui, garantit notre Constitution, appartient au peuple.

Traduction par Marie-Ange Patrizio

jeudi, 02 avril 2020

Le gouvernement de la Peur

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Le gouvernement de la Peur

Ex: http://www.geopolintel.fr

Dans la nuit du 28 au 29 mars 2020, le chiffre officiel, si sinistrement symbolique, de 666 000 cas de coronavirose due au SRAS-CoV-2 était atteint. Au matin du 29 mars, pour 177 pays, l’on comptait 666 300 cas prouvés, chiffre à multiplier par mille en ce qui regarde les contaminés asymptomatiques… 30 900 morts et 142 000 guérisons définitives. Le taux de mortalité moyen à travers la planète serait, à titre indicatif, de 4,6%. En France, 6%, soit le double de ce qui avait été initialement estimé pour les classes d’âge des plus de soixante-dix ans ; en Grande-Bretagne 5,8% ; aux Pays-Bas 6,5%, et en Allemagne de 7 pour mille.

Au désastre sanitaire que représentent en France 2606 décès ce lundi 30 mars, vient se surajouter en France les conséquences économiquement catastrophiques des décisions prises à contretemps par un gouvernement paralysé par ses contradictions… Sempiternellement condamné qu’il est à se heurter de plein fouet au mur de la réalité physique, celle-ci venant contredire les partis-pris idéologiques qui rendent impuissantes nos élites de papier-mâché à prévoir les conséquences en cascade de décisions prises sous l’empire d’une consistante insuffisance intellectuelle et prévisionnelle. Aujourd’hui, en France, et ce ne sont que des ordres de grandeur, 220 000 entreprises prévoient de mettre en chômage partiel quelque 2,2 millions de salariés, ce qu’annonçait sans frémir le 29 mars, la ministre du Travail Muriel Pénicaud au cours du « Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI… « On est à plusieurs milliers de demandes par minute… Les principaux domaines concernés sont l’industrie, l’hébergement et restauration, la construction et le commerce non alimentaire… comme les garages, qui sont très touchés ». On appréciera au passage (et à sa juste valeur) la qualité, la fluidité de l’expression verbale de cette politique de haut-vol !

L’actuelle casse sociale en accélération constante et la démolition en dominos de l’économie française (mais également européenne), n’est au fond que l’aboutissement d’un demi-siècle de laisser-faire/laisser-passer libéraliste porté à son paroxysme et légitimé dans et par le culte des droits-de-l’homme. Un mix idéologique ayant accouché d’un anarcho-capitaliste suppresseur de frontières, promoteur de la délocalisation des industries avec, en fin de parcours, dans le cadre d’une économie de services vulnérable à tous les vents mauvais de la conjoncture, la transformation de la France et de l’Europe en un vaste parc à la Disneyland dépendantes en tout de l’Asie profonde, depuis l’informatique jusqu’aux panneaux solaires (si coûteux à produire pour la planète, mais si chers à nos écolos-bobos), des substances médicamenteuses de base…aux masques chirurgicaux.

Heureusement que la Chine marxiste-léniniste (c’est-à-dire très officiellement stalinienne) vient au secours de l’Europe moribonde… Comme par exemple en vendant à l’Espagne 640.000 tests de dépistage défectueux [1] ! L’entreprise, Shenzen-Bioeasy-Biotechnology, avait été pourtant directement sélectionnée par le gouvernement de Pedro Sanchez qui, sorti du même tonneau euro-mondialiste que celui d’Édouard Philippe, montre que les classes dirigeantes de l’Union européenne (exception faite de la Hongrie ou de l’Italien Salvini) se ressemblent à s’y méprendre à l’instar de celles du Canada si bien incarnées par le clone de M. Macron, Justin Trudeau… Cela au point qu’elles en seraient presque interchangeables ! Espérons donc que l’Union européenne qui a failli en tout et quasiment partout, ne survivra pas à cette crise, laquelle aura révélé – Apocalypse signifie étymologiquement “Révélation” – à la fois sa totale impuissance et son extraordinaire potentiel de nuisance. L’histoire gardera en mémoire pour l’anecdote, l’image de la présidente de la Commission européenne Mme von der Leyen, qui devant son lavabo, se lavant soigneusement les mains et l’entre doigts tout en chantonnant l’Hymne à la joie de Ludwig van Beethoven, se réjouit apparemment d’avoir suspendu les absconses règles budgétaires de l’Union. Tout un poème et tout un programme…

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Un état de droit intégralement policier

Le 16 mars, le président macron imposait aux Français un confinement général, tout à fait inédit n’ayant d’équivalent que les blocus sanitaires imposés en Afrique de l’Ouest, au Liberia en août 2014 et dans une moindre mesure, au Sierra-Leone durant le mois septembre suivant. Ceci afin de bloquer la progression du virus Ebola cause d’une fièvre hémorragique presque toujours mortelle et sans traitement connu. Reste que le taux de létalité du SRARS-CoV-2 n’est en rien comparable (de 1 à 3% nous a-t-on dit jusqu’à présent… un mensonge parmi d’autres) à celui d’Ebola qui peut atteindre 90%. L’actuelle mise en quarantaine de la France – qui s’allonge et se resserre au fil des discours présidentiels et des interventions de Matignon – était-elle cependant indispensable pour juguler l’épidémie ? Nous connaissons tous la réponse : évidemment non !

Nous avons présent à l’esprit les contre-exemples de la Suède [2] (jamais mentionnée par les honnêtes médias grands menteurs professionnels, à commencer par omission), de Singapour, de la Corée du Sud et du Japon. Dans l’empire du Soleil levant, la population est douée - il est vrai – d’une intense discipline sociale (ne parlons pas de civisme), et continue de vaquer à ses occupations comme à l’accoutumée et surtout s’emploie à ne pas laisser sombrer une économie déjà lourdement plombée par une dette publique culminant à 238% du PIB (Produit intérieur brut) en 2018… mais avec les circonstances atténuantes de l’après Fukushima. Sachant aussi que cette dette est détenue à plus de 90 % par des investisseurs nationaux, en particulier par la Banque du Japon !

À comparer avec le pharamineux endettement hexagonal, sans autres causes que la démagogie, le laxisme et l’incompétence des gouvernements de Gauche successifs (ceux du “front républicain” dit UMPS), et ce, depuis Raymond Barre. En septembre 2019, la dette de l’État français dépassait les 100,4 % du PIB soit 2 415 milliards d’euros (en hausse de 39,6 mds par rapport au trimestre précédent)… et c’était avant le Covid-19, avant que l’État ne s’ingénie à mettre le pays en panne en ruinant les strates intermédiaires du tissu productif national, le bon exemple étant celui des petits commerçant laminés par des fermetures contraintes pendant la quarantaine générale au profit exclusif de la grande distribution. À croire que, profitant de la conjoncture de crise, il ferait durement payer la fronde des Gilets jaunes, réprimée dans la violence mais dont les braises continuent à rougeoyer sous la cendre chaude d’une légitime contestation sociale (salaires, régime des retraites…).

Or que nous dit donc “Le Monde” du 20 mars à propos de Singapour : « très tôt infecté par le virus venu de Chine, ce confetti territorial de l’Extrême-Orient [“confetti” mais néanmoins 4e place financière mondiale], a su réagir à la menace avec rapidité et efficacité : dépistage systématique ; établissement du parcours précis des patients dans les jours et les heures qui ont précédé leur infection pour remonter la piste du virus ; suivi étroit, méthodes policières rigoureuses à l’appui, des personnes en quarantaine forcée ». On notera la remarque suggestive par le ton, relative aux méthodes policières rigoureuses d’un régime semi-autoritaire… On ne le sait que trop bien, le quotidien vespéral Le Monde, largement subventionné par l’argent des contribuables et organe du grand capital [3], n’aime pas l’ordre politique et social des régimes semi-autoritaire (“semi” n’étant qu’une concession langagière semi-diplomatique), à l’instar de ceux du Hongrois Viktor Orban ou du Biélorusse Alexandre Loukachenko. À Singapour parler une autre langue que le mandarin est réprouvé et depuis 1992, horresco referens, importer, vendre, mâcher du chewing-gum sont interdits et le cas échéant sévèrement pénalisés.

Est-ce à dire que la vie publique de la Cité-État soit particulièrement asphyxiante ? Sans doute moins que celle des Français confinés dans leur résidence pour une durée indéterminée pendant que les Singapouriens – bien qu’interdits de polluer les villes avec des galettes de gomme visqueuses - continuent d’aller et venir librement, de se réunir et de vivre comme à l’ordinaire… Au contraire des Hexagonaux, qui, eux, se retrouvent ces jours-ci soumis à un très réel régime policier et incarcérés à domicile au moment même où le Garde des Sceaux, l’échevelée Mme Belloubet, prévoit la libération de 5 à 6000 délinquants et criminels en fin de peine (d’autres envisagent de vider les camps où sont retenus les migrants clandestins). Ainsi quand l’écume du monde bénéficie de sa liberté de mouvement, et lorsque les frontières ont été délibérément maintenues ouvertes (en perte totale du sens commun), le citoyen lambda en est réduit à se retrancher chez lui… Demeure, propriété privée, denier espace de liberté ! Et certes, quand les magistrats exonèrent le crime et vident les prisons, celui qui respecte les lois et paie ses amendes (parce qu’il est solvable), se voit infliger une double peine : contraint qu’il est de se barricader à la fois contre l’épidémie importée d’Asie sous les semelles de vent du mondialisme et contre la caillera non astreinte à respecter les couvre-feux dans ses “territoires” où fleurissent les mille et une start-up du narcotrafic.

Et tandis que la France d’en bas ronge son frein, qu’elle se débat, confinée, souvent dans des logements trop étroits pour des marmailles exubérantes, et que les petits commerces périclitent… les géants de la distribution (Amazon-Leclerc-Carrefour-Metro-Auchan-Casino-Monoprix-Lidl-SystèmeU-Intermarché) demeurent autorisés à vendre sans interruption pendant la grande panne nationale. On voudrait liquider les classes moyennes rétives à la mondialisation heureuse (dernier avatar de la Révolution universelle et du paradis prolétariens des rêves sanglants de Lénine) et leurs supports économiques, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Nous savons par ailleurs que les milieux financiers ne se sont pas privés de spéculer sur une éventuelle crise sanitaire mondiale avec les “obligations sur les pandémies” (pandemic bonds) émises en juillet 2017 par la Banque mondiale qui ont permis de lever 320 millions de dollars sur les marchés… même si au final, en raison de l’extension planétaire du virus coronal, le pari pourrait s’avérer une assez mauvaise affaire !

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Mensonge et impotence

Notre si fragile économie nationale est de toute évidence appelée à très vite payer – d’ici quelques mois - les ruineux effets de son arrêt forcé orchestré sous l’empire de la peur et sous les auspices de l’improvisation qui sont le substrat des décisions de politique de sécurité sanitaire des dirigeants de la Gauche plurielle (droite libérale et socialistes grand teint - bonnet blanc et blanc bonnet). Une classe politique qui usurpe le pouvoir et qui devrait retourner au néant d’où elle sort. Déjà parce que l’évolution de la crise nous administre la démonstration que ces gens se sont bien contre fichus non seulement de prévoir la survenue d’une vague pandémique (malgré de multiples avertissements de la part des spécialistes et de diverses récentes alertes : H1N1, SRAS-Cov, etc.)… Mais encore de faire entreposer par avance des quantités suffisantes d’équipements, de matériels et de produits les plus nécessaires et les plus élémentaires tels que masques de protection, trousses de dépistage, respirateurs, gel hydro alcoolique… ou de disposer des capacités de production utiles à répondre à tous besoins d’urgence.

Tant et si bien, que ce n’est pas la lutte contre la pandémie elle-même qui a déterminé les choix déplorables que nous connaissons en matière de sécurité sanitaire (confinement généralisé et arrêt subséquent de la vie économique), mais bien l’improvisation (eu égard également à la haute contagiosité du SRAS-CoV-2) la plus catastrophique dictée par une situation devenue immaîtrisable en raison d’un déferlement de pathologies dans une forme aiguë et en passe de saturer les possibilités hospitalières d’accueil en soins intensifs. Même si les autorités annoncent – mais ne font-elles pas qu’annoncer ? – le doublement des lits de réanimation, de 5000 à 10.000.


Ces mesures de pis-aller ont de cette façon été présentées comme salvatrices par les pompiers pyromanes de la haute Administration et ont valu au président Macron – au moins pour un temps – l’aura du chef de guerre sauveur de la Nation. Sans rire, des comiques involontaires ont été jusqu’à le grimer en Clémenceau, le Père la victoire ! Un travestissement rendu possible grâce à la peur injectée à hautes doses dans les têtes de spectateurs tétanisées par les commissaires politiques (de quinquas-sexagénaires dont beaucoup sont issus des rangs trotskistes) qui se bousculent sur les plateaux télévisuels… experts improvisés et Monsieur Je-sais-tout ferraillant à tout-va pour tresser dans la débâcle, des couronnes à une Macronie failli, mais toujours triomphale dans la déconfiture [4].

D’ailleurs ne gouverne-t-on pas la plèbe, le Démos, avec la peur viscérale, Phobos [5]… Tous deux affiliés à la guerre dans nos démocraties en passe de devenir concentrationnaires tant les libertés réelles, concrètes, rétrécissent comme peau de chagrin. À entendre Nicolas Machiavel « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes »… De nos jours, la peur rend les foules trop souvent étrangères à la lucidité, et le climat anxiogène soigneusement entretenu par les médias rend d’inappréciables services à un gouvernement dont il transmute les fautes (crimes et trahisons) en vertus rédemptrices…

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L’empire de la jactance

Dispositions coercitive - sans exagération aucune - destinée à voiler les carences prévisionnelles d’un État défaillant sur tous les plans… mais très apte à entourer sa poly-incompétence dans le brouillard des mots, les mensonges éhontés [6] et la jactance hypnotique tient lieu de seconde nature pour nos autorités responsables au premier rang desquels le chef de l’État, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, le Premier ministre Édouard Philippe et les deux titulaires de l’Intérieur Christophe Castaner et Laurent Nunez, le remplaçant de Mme Buzyn à la Santé, Olivier Véran ou encore M. Gilles Bloch, grand patron de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)… tous protagonistes d’une tragédie que leur incompétence fondamentale à soigneusement préparée, organisée et au-delà, prolongée… Dont les conséquences immédiates est de reléguer au second plan toutes les interventions chirurgicales décrétées non essentiellement nécessaires… Et chose affreuse, si les dons de sang peuvent continuer (ils ne requièrent pas de dispositifs lourds et leur utilité est indéniable), par contre : « les greffes non urgentes et les projets de procréation médicalement assistée doivent être reportés »… Houlala ! Les vitales greffes d’organes et la PMA étant mises sur le même plan dans les priorités médicales par l’Agence de biomédecine dont les préoccupations majeures se portent (d’abord) sur « les dons d’ovocytes et de sperme » sans lesquels la société transgendérisée serait à l’évidence en grande perdition [7].

C’est - résumons-nous - dans l’urgence la plus cruelle que ces gens ont dû adopter des textes [8] transcrivant une stratégie de sauve-qui-peut essentiellement dictée par les défaillances d’un État tout entier asservi à l’idéologie libérale-libertaire, celle de la permissivité la plus vile, du sans-frontiérisme et de la négation des réalités physiques et biologiques les plus élémentaires. La stratégie de combat contre la pandémie adoptée par nos élites, celles de la politique et du complexe sciencio-industriel (laboratoires et pontes médicaux formant la technostructure de l’industrie de la santé), bien représenté en l’occurrence par l’Inserm déjà nommé… cette sorte de monstrueuse féodalité à la charnière de l’État et du secteur privé : institué établissement public en 2018, il jouit d’un budget de 908 millions d’euros dont 68 % sous forme de subventions et 32 % en ressources externes… C’est aussi une chasse-gardée pour une certaine caste oligarchique du monde médical et certains réseaux passionnément confraternels : dirigé jusqu’à l’automne 2018 par Yves Lévy (conjoint de Mme Buzyn alors mirobolante ministresse de la Santé), Gilles Bloch prenait sa succession le 2 janvier 2019. Suspect de passe-droit entre époux et de conflit d’intérêt, Yves Lévy – l’homme du laboratoire de haute sécurité P4 de Wuhan - a été discrètement poussé vers la sortie en échange d’une juteuse sinécure au Conseil d’État [9] où il est nommé conseiller extraordinaire. La République reconnaissante à ses grands serviteurs, est également une prodigue vache-à-lait (et dire que les rentiers sont honnis et vomis par la Sociale) !

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Le centre contre la périphérie… Lévy versus Raoult

Le retard à l’allumage quant aux justes décisions qui devaient être prises pour prévenir la crise et la gérer, nous ne devons évidemment pas imputer ces manquements à la seule incompétence de nos élites, à leur soumission aux oukases bruxellois ou à leur inféodation aux injonctions intéressées des grands groupes pharmaceutiques lancés dans la course au vaccin et aux prodigieux profits qui en découleront… Toutes choses pouvant expliquer en partie – mais pas entièrement - l’ostracisme dont a été l’objet le Pr. Didier Raoult (inventeur du traitement à base de chloroquine contre le coronavirus), pas plus que la rivalité personnelle l’opposant à Yves Lévy, ex patron de l’Inserm (avant que le relais ne soit assuré par son coreligionnaire idéologique, Gilles Bloch) et son épouse Agnès Buzyn. Il n’est en effet que trop facile de rapporter certains grands fiascos ou des grandes cabales, uniquement à des questions de personnes en oubliant que les hommes incarnent des dimensions, des enjeux et des positions qui à certains moments peuvent entrer en conflit idéologiques et stratégiques. C’est certainement le cas ici car la France est rongée par un autre virus, politique celui-là, qui n’est autre que le jacobinisme, lequel se développe à échelle planétaire : le jacobinisme est en cours de recombinaison (ou de reconversion) avec le mondialisme et tend dorénavant à servir un système global multipolaire dont les divers pouvoirs autonomes qui le composent se développent en arborescence indépendamment des États qu’ils absorbent. Comprenons par exemple que l’Inserm – l’un des organes, avons-nous dit, du complexe international industriel et scientifique de l’ingénierie génétique et de la chimie organique (Big Pharma) – pèse plus lourd en matière de Santé publique que le ministère affublé de ce nom et qui n’est là que pour s’agiter sur la scène du théâtre d’ombres de la politique spectacle.

On le sait Raoult, expert en maladie tropicale et infectiologue réputé au plan international, a proposé en début de crise un traitement simple, peu coûteux et efficace en dépit du nombre réduit d’essais cliniques (une vingtaine au départ). À ce sujet il lui fut reproché avec maints sarcasmes par tous les Diafoirus et Purgon du landernau parisianiste (soutenus et relayés par les médic-journalistes à l’instar du ludion médiatique, Michel Cymes, (fils de fripier dont il a gardé la mentalité adaptative et mimétique) de soi-disant n’avoir respecté les protocoles inhérents à la vraie science, la médecine de terrain, empirique n’ayant plus droit de cité… sauf qu’aujourd’hui les malades de virose coronale ne sont pas imaginaires et requièrent des soins attentifs et immédiats, très au-delà de la logorrhée médiatique.

Raoult pour faire définitivement taire ses détracteurs a publié le 28 mars les résultats sans appel d’un complément d’essais cliniques : cette deuxième étude portait cette fois non plus sur vingt patients mais sur 80 et visait à démontrer « l’efficacité et la pertinence » de la prise d’hydroxychloroquine (un substitut synthétique de la quinine parfaitement connu dans ses effets et contre-indications, utilisé depuis soixante-dix ans) associée à un antibiotique, l’azithromycine destiné à bloquer des infections respiratoires opportunistes. Sur 80 personnes hospitalisées entre le 3 et le 21 mars ayant reçues une combinaison d’hydroxychloroquine les équipes de l’IHU du Pr. Raoult ont constaté « une amélioration clinique chez tous les patients, sauf un patient de 86 ans décédé, et un patient de 74 ans maintenu en soins intensifs.« Concernant la charge virale, au jour 7 « 83% des patients étaient négatifs. Un taux qui monte à 93% au jour 8 pour atteindre 100% au jour 12. L’âge médian des 80 patients était de 52 ans (situé entre 18 et 88 ans) et 57,5% de ces patients présentaient une comorbidité (hypertension, diabète, maladie respiratoire chronique »...) [10]. Aucun effet secondaire important n’a été constaté chez les malades contrairement aux cris d’alarmes lancée par les scientistes tenant le crachoir dans l’œil de bœuf télévisuel ! Ces braves gens soucieux de la santé physique de leurs contemporains étaient parvenus à faire inscrire cette molécule au tableau des substance vénéneuse en janvier… sous le ministériat de dame Buzyn.

Depuis la Chloroquine a été propulsée en tant que solution d’urgence (à défaut d’autres) aux États-Unis, en Chine, en Suisse, en Israël et adoptée à Paris par l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ce qu’il y a d’extraordinaire est bien que la cabale dirigée contre les infectiologues appartenant à l’équipe de Didier Raoult de l’IUH marseillais - quoique Lauréat du grand prix de l’Inserm en 2010 – se sont vus retirer l’agrément de la susdite institution… Par conséquent, en dépit des démentis nationaux et internationaux, la caste de médicastres parisianistes, relais de puissants enjeux de pouvoir financier et géopolitique, n’en démord pas et s’entête, en déployant leur méga artillerie médiatique, de couler – avec une indécence extravagante - le seul remède actuellement en mesure de sauver des vies. Quelle leçon quant au cynisme et au mépris des hommes témoigné par des élites qui prétendent ne vouloir que notre plus grand bien et mieux, notre bonheur.

30 mars 2020

Notes

[1rfi28mars20

[2Alors que la Finlande a déclaré l’état d’urgence le 16 mars, que la Norvège et le Danemark sont en « lockdown » (blocage), le royaume scandinave des Bernadotte n’a toujours pas fermé ses écoles, ni bannis les rassemblements de moins de 500 personnes [lemonde.fr18 mars20].

[3Encore subventionné en 2017 à hauteur de 5 millions 438 216 €, cet organe est surtout celui du grand capital en la personne de MM. Xavier Niel (Pdg de l’entreprise de téléphonie mobile Free et créateur en 1984 du Minitel rose à l’origine de sa fortune, l’un des premiers supports électroniques de libre-échangisme sexuel), Matthieu Pigasse (directeur général délégué de la banque Lazard) et du Tchèque Daniel Kretinsky, un oligarque producteur et distributeur d’électricité d’origine thermique (gaz/charbon/fuel lourd)… et président du club sportif Sparta Prague.

[4L’État annonce en fanfare le 28 mars – avec quatre mois de retard, la crise ayant démarré fin novembre 2019 - une commande d’un milliard de masques à la Chine communiste, et que finalement, au bout du mois d’avril – avec ainsi donc encore un mois en sus – le pays sera en mesure d’effectuer 50.000 tests quotidiens de contamination pour 20.000 hebdomadaires actuellement… tandis que l’Allemagne en réalise déjà de son côté 500.000 chaque semaine.

[5Les deux satellites de la planète Mars, elle-même baptisée du nom du dieu de la Guerre, sont Phobos et Deimos (terreur)… une troublante homophonie avec démos.

[6Compilation de quelques grossiers mensonges du ministre Véran qui affirme les 18 et 23 février puis le 3 mars que « La France est prête », archi prête, pas un bouton de guêtre ne manque ! Patatras le 20 mars il passe aux aveux devant l’Assemblée nationale, le 16 mars encore le président Macron annonce des livraisons de masques en quantité suffisante dans les deux jours, ils n’arriveront qu’au compte-goutte. Il faudra attendre le 27 du mois pour que soit “annoncé” des livraisons chinoises encore à venir. https://www.youtube.com/watch?fbcli...

[7En ce qui concerne la PMA, « aucune stimulation ovarienne ne débutera pendant la durée du confinement mais les patientes en cours de traitement non atteintes par le Covid-19 pourront le poursuivre afin de congeler les ovocytes ou les embryons et de reporter le transfert embryonnaire après l’épidémie ». “Recommandations mises à jour concernant les activités d’assistance médicale à la procréation durant l’épidémie de SARS-CoV-2” [agence-biomedecine.fr25mars20].

[8La loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 destinée à contenir l’épidémie de Covid-19, est adoptée en modification de loi de 1955 relative à l’état d’urgence. Le rafistolage juridique au secours de l’impéritie. Resterait à valider la légalité (indépendamment de l’opportunité sur le fond) des laisser-passer exigés pour les déplacements personnels, purs produits de bricolages juridiques.

[9Agnès Buzyn est nommée ministre de la Santé le 17 mai 2017 devenant de ce fait le ministre de tutelle de l’Inserm. Épouse d’Yves Lévy, son directeur, et pour éviter toute suspicion ou risque de conflits d’intérêts, le Premier ministre, Édouard Philippe, prend un décret disposant que le Secrétariat général du gouvernement que l’Inserm sera directement placé sous sa tutelle. Le Conseil d’État est une sorte de cimetière des éléphants rassemblant, parmi les trois cents titulaires d’une charge, beaucoup de copains recasés après bons et déloyaux services (à l’égard du bien commun), ainsi le jeune Arno Klarsfeld (par sa mère petit fils d’un soldat de la Wehrmacht) est-il nommé conseiller au tour extérieur par le conseil des ministres du 27 octobre 2010.

[10yahoo.com28mars20

 

L’inacceptable statut privilégié de l’islam radical en France

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L’inacceptable statut privilégié de l’islam radical en France

mercredi, 01 avril 2020

Coronavirus: le mondialisme enfin démasqué!

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Coronavirus: le mondialisme enfin démasqué!

par Frédéric Andreu

Pour les sansfrontiéristes qui nous gouvernent, le port du masque serait «anxiogène». Les policiers ont d’ailleurs ordre de ne pas le porter, argument tout à fait cohérent avec leur vision du monde puisque les masques, comme les frontières, sont des filtres.

Combien de morts faudra-t-il encore pour démasquer cette idéologie mortifère ? Devant les monceaux de cadavres, une économie en ruine, les sansfrontiéristes finiront sans doute par admettre leur responsabilité, quitte d’ailleurs à jouer du clairon et faire dans la surenchère nationaliste. Mais admettront-ils que leur idéologie est tout autant meurtrière en matière d'immigration massive, de finance dérégulée, de culture de masse, de transfert de technologie ?

Très peu connaissent les dessous de cette affaire, mais en autorisant - contre l’avis des experts français - la construction d'un laboratoire épidémiologique P4 à des équipes chinoises non préparées, Jérôme Guedj et ses compères se sont rendu complice d’une crise sanitaire gigantesque. Ce laboratoire franco-chinois, inauguré par Cazeneuve et placé sous la haute autorité d'un certain Yves Levy, directeur de l'INSERM, qui n'est autre que le mari d'Agnès Buzyn, aurait-il laissé échappé le virus ?

En tout cas, cette thèse n’est jamais évoqué dans les médias. Elle le mérite pourtant car Wuhan est l’endroit d’où est parti le virus. Il paraîtrait normal à n’importe quel journaliste de suivre cette piste, sauf aux journalistes français. Nous sommes peut être confinés mais nous ne sont pas des cons finis.

Scandales en cascade, un : la France supervise la vente d’un labo hyper-dangereux à Wuhan, deux : un gouvernement prévenu par les médecins français, détachés à Wuhan, et qui ne fait strictement rien pour contenir l’ «arrivée de la vague» et qui ment aux français ; trois, des Européistes idéologiques coupables de non assistance à pays en danger, en laissant une Italie exsangue de matériel crever la bouche ouverte.  

Les apprentis-sorciers qui dirigent la France font porter à notre pays une responsabilité morale équivalent à un Tchernobyl puissance 1000. A l’heure où j’écris ces lignes se sont en effet pas moins de trois milliards de personnes confinés dans le monde, un quart de million sont décédées.

Et maintenant ?

L’incompétence criminelle du gouvernement entraîne déjà des situations dramatiques dans les hôpitaux ; elle oblige les infirmières et les forces de l’ordre à travailler sans masque tout comme les peuples sont contraint de vivre sans frontière. A l’heure où j’écris ces lignes, nul ne sait si les quartiers surpeuplés de nos villes ne seront pas en état d’émeute après quelques semaines de confinement ? Les populations immigrées, importées par les sansfrontièristes comme des boites de conserve, ne veulent pas se soumettre aux mesures de confinement pourtant nécessaires lorsque le confinement national a été prohibé idéologiquement.

L’impact du confinement sur l’économie du pays, sur les PME, sur la santé psychologique des enfants, des personnes âgées enfermés chez elles pourrait transformer ce pays en pays du Tiers Monde.

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Le plus dangereux virus s’appelle le sansfrontiérisme. Il s’appelle l’idéologie libéral-libertaire. Les porteurs saints de ce virus occupent le gouvernement et les médias. Macron, Philippe, Mathieu Gallet (patron de Radio France), Laurent Vallée (directeur de Carrefour), sont tous membres des Young Leaders FRANCE-CHINA promotion 2013, un club d’influence où l’on ne parle ni Français, ni Chinois, mais l’Anglais des affaires et la langue des statistiques...

Que ce soit le Coronavirus aujourd’hui ou la Grippe Espagnole hier, le viol des régulations naturelles, la haine du concret, le péché contre la Loi Naturelle, déchaînerait-il le châtiment divin ? C’est l’impression première qui domine.

Une incroyable symétrie de faits et de calendrier, nous montre que la Grippe dite « Espagnole » est apparue dans un monde dominé par les nationalismes agressifs. La France et l’Allemagne notamment se déchirent devant le gâteau des colonies africaines. C’est dans ce contexte qu’un nouveau virus importé par les soldats américains choisi de  contaminer l’Europe, puis le Monde. C’est au final un habitant sur deux dans le monde qui est infecté. Environ 50 millions d’entre eux mourront.  

Il est amusant de constater que cette nouvelle pandémie pénètre le monde juste cent ans après la grippe Espagnole dans un contexte à la fois inverse et symétrique. La guerre actuelle n’est pas celle de nations rivales voulant conquérir le monde, mais le mondialisme cherchant à faire disparaître les nations.

L’idéologie «globaliste» présentée comme la panacée pour résoudre tout les problèmes, est en fait le problème, la cause. Le Globalisme est une guerre non déclarée contre les patries charnelles, les familles, les identités particulières, les frontières. L’irruption du virus covid-19 aura peut être un effet salvateur. Les Pinocchios-menteurs qui nous gouvernent méritent notre mépris. Nous sommes des milliards à nous retrouver confinés dans nos abris devenus les murs de lamentations ; nous pleurons la disparition des membranes naturelles protectrices, cellule familiale, nationale et même littéraire.

Les nationalismes d’hier ne furent pas le fait de patriotes raisonnés mais de titans, des hommes implacables et sans pitié, à l’instar de Staline ou Hitler ; la Mondialisation met au aujourd’hui au pouvoir des amateurs politiques, jouant avec les statistiques comme des enfants jouent avec des allumettes, à l’instar d’un vulgaire Macron, d’une Agnès Buzyn qui, en échec électoral, se met a chougner comme une gamine ayant égaré sa poupée. Buzyn parle de «mascarade» en période de pénurie de masque, elle montre l'incompétence crasse de cette bande d'amateurs à la tête de la cinquième puissance du monde.

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Hitler est né autrichien et non Allemand ; Staline géorgien et non russe. Le Mondialisme aussi, a besoin de leaders qui ne sont pas d’ici. Il met en scène des managers d’entreprise aux égos gonflés totalement étrangers au génie des peuples, à l’instar d’un vulgaire Macron n’hésitant pas à faire tirer au flash-ball sur son propre peuple, d’une Buzyn totalement à côté de la plaque. Ces gens n’ont pas de patrie mais ils ont des réseaux. 

Le coronavirus et le réseau Young Leaders de la French-China Foundation

Je veux bien croire que le Coronavirus provient d’une chauve-souris et pourquoi pas d’un éléphant à cheveux longs ou d’un flamant rose à poils durs, mais il existe aussi un faisceau d’indices non moins plausible que je m’empresse de vous livrer alors même que le virus atteint des proportions pandémiques dans le monde.

D’origine lyonnaise, je peux tout d’abord avancer une première pièce élément au puzzle de compréhension globale. Lyon abrite un laboratoire hyper-sécurisé où sont étudiés, manipulés les virus les plus dangereux au monde. Bien que secret, ce laboratoire qui porte le nom d’un lyonnais célèbre Louis Mérieux, est connu à Lyon. A noter que cette ville discrète abrite d’autres institutions et banque de donnée à dimension mondiale. Lyon est par exemple le siège du secrétariat général d’Interpol.

En 2017 fut inauguré, en partenariat avec la France, un laboratoire P4 chinois cousin du laboratoire Mérieux mais ce n’est pas Lyon qui est signataire de l’accord chinois. Wuhan est une ville chinoise stratégique puisque située en plein milieu de la Chine. La période d’installation de ce laboratoire est en fait contemporaine avec l’intronisation de Macron comme leader d’un nouveau parti électoraliste construit sur le modèle de la communication managériale. Ce point n’est pas un point de détail, ou un simple hasard de calendrier, puisque le projet de laboratoire avait été précédemment ajourné car les experts français compétents, inquiets des risques d’une telle coopération avec la Chine communiste. Je sais par ailleurs que la molécule de doliprane a été parallèlement rachetée par la Chine, et est moins efficace. Le labo d’origine était lui aussi à Lyon. Il en était de même avec l’Oscillococcinum, efficace il y a 20 ans avec 1 dose, et presque plus maintenant, car il faut démultiplier la posologie.

Allons un peu plus loin. Macron, et son compère Philippe, sont issus d’un groupe élitaire appelé «Young Leaders». Mais avec quel pays ce club était-il lié ?

Ce club regroupe des personnalités influentes dans la politique, la finance, le commerce, la grande distribution, les médias. Un président de la République, un premier ministre, le président de la chaîne de grande distribution Carrefour, Magda Danys, une galiériste d’«art» contemporain, tout ce monde hétéroclite fait partie de la France-China Foundation, réseau favorable au mondialisme financier notamment entre la France et la Chine.

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Lorsque les faits accusent un réseau – car il s’agit bien d’une accusation nominative – il ne faut pas se contenter de vagues rumeurs. L’accusation doit être argumentée de la façon la plus précise. Repéré parmi les treaders de la Banque Rottschild par Jacques Atali, le Merlin de la politique française depuis Mitterrand, Macron est reçu en septembre 2014 par François Hollande, au Quai D’Orsay afin que celui-ci jette les bases d’un nouveau parti transcourant, le fameux «EM».

A ce moment-là, François Hollande, qui avait renoncé à lutter contre son «ennemi invisible de la finance internationale» savait qu’il ne serait jamais réélu. Il savait qu'il jouerait le triste rôle d'idiot utile d’une politique voulue par d’autres. Il trouva une narcissique compensation a ce que «son» jeune poulain puisse remporter les élections à sa place lors des prochaines élections.

Le projet de laboratoire P4 chinois, qui traînait dans les cartons depuis plusieurs années, devint subitement une priorité en 2017 – année où Macron est élu président de la République. Un candidat sans expérience, issu de cooptation de réseau, gonflé artificiellement par le système, est élu par un peuple sous influence médiatique. Mis au pouvoir pour accélérer l‘alignement de la France sur le FMI et les critères mondialistes, migratoires, culturels, familiales, déjà bien entamés avant lui par Sarkozy et les autres agents du «système», Macron joue à merveille son rôle d’agent de commerce du Mondialisme. Il accroît la casse sociale, réprime les Gilets Jaunes, cherche à contrôler les réseaux sociaux.

Mais qui a finalement signé les accords du P4 entre la France et la Chine ? Est-ce le discret Alexandre Mérieux, descendant de Marcel, disciple de Pasteur, héritier direct d’une  dynastie familiale humaniste ? Non, le Labo P4 est crée à Wuhan par des affairistes apatrides basés dans l’Essonne et membre de la French-China Foundation.

Incroyable concordance du calendrier, la vente du P4 est contemporain de la casse des  hôpitaux français. Pour la ville de Paris, l’une des responsables de la «restructuration des hôpitaux publics » n’est autre qu’une membre de la France-China Foundation, Sybil Veil. entrée à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris 9 (AP-HP), où elle travaillera avec Martin Hirsch sur un programme de transformation de ses 37 hôpitaux dans le contexte tendu des restructurations hospitalières.

Ses mesures brutales, sans concertation avec les médecins, entraîne alors un mouvement de défense de l'hôpital public qui regroupe les médecins en colère. Ces derniers listent une kyrielle d'« aberrations ». Je leur laisse la parole : « Le projet irréaliste de restructuration de la chirurgie entre Ambroise-Paré et Georges-Pompidou, le déplacement provisoire de l'urologie de Necker à Georges-Pompidou sans les anesthésistes prévus, la fermeture brutale de l'activité de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale de Cochina ?». Cette association appelait même ses membres à démissionner en bloc. 

La suite, nous la connaissons, le virus couronné se répand à partir de la même ville chinoise qui abrite un labo P4. Macron au pouvoir, et informé des ravages subis par la population chinoise maintient les frontières ouvertes. La théorie chauvesouriesque se diffuse alors dans les médias officiels. Aucun média ne met en relation ce labo P4 vendu par la France et le virus.

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L’inauguration du P4 franco-chinois n’est pas une opération secrète. Sur la photo, à gauche de Marisol Touraine, Yves Levy (marqué d’une étoile jaune) époux de la ministre de la Santé Agnès Buzyn et farouche opposant, lui aussi, à Marine LE PEN. Ce projet de laboratoire P4, qui n’est pas la copie de l’institut Mérieux de Lyon mais celui de l’Essonne a été livré aux Communistes Chinois. Yves Lévy a supervisé le transfert de technologie française à la Chine communiste contre l‘avis de nombreux experts de l’époque, comme homme d’affaire et non comme médecin et, semble-t-il, sans se soucier du principe de prudence : 

Le site Wikipedia du labo chinois, visible par tous, contient cet avertissement que Levy ne semble pas a voir lu : « Le biologiste moléculaire américain Richard H. Ebright s'est dit préoccupé à propos de fuites du virus SRAS de laboratoires à Pékin, et par le rythme et l'ampleur des projets de développement de laboratoires de haute sécurité biologique BSL-4. » 

On trouve dans l’Histoire d’autres précédents de manœuvres effectuées contre l’avis des experts et le principe de prudence. Les accords secrets entre la France et Israël  posèrent les bases d’une usine de traitement nucléaire. Décidée secrètement en octobre 1956 entre Guy Mollet et l’État d’Israël, ce projet a conduit l’État d’Israël a se doter de la bombe atomique. Le Général De Gaulle, parvenu au pouvoir deux ans plus tard, fou de rage, ne put faire machine arrière.

Labo P4 et la piste de l'Essonne

Un lien semble donc désormais établi entre le labo P4 à Wuhan et le département de l'Essonne. Bien que le président de l’Institut Mérieux ait effectué un voyage à Wuhan, le P4 chinois n’est pas la copie du P4 lyonnais de l’Essonne. En effet, l’Essonne et Wuhan sont en relation commerciale depuis très longtemps. Dans le monde, il y a UN labo P4 (armes bactériologiques, virus etc., niveau 4, donc maximal) en Chine, à Wuhan, et TROIS en France, dont un en Essonne qui appartient à la DGA (Direction Générale de l'Armement).

Dans la fondation des Young Leaders, il y a des Chinois et des Français dont... Emmanuel Macron, Edouard Phillippe et Matthias Fekl. Ce dernier était secrétaire d'Etat au Commerce extérieur et donc du voyage à Wuhan, en février 2017, pour la visite du labo P4, en compagnie d'Yves Levy, directeur de l'INSERM et époux d'Agnès Buzyn (ministre de la Santé "démissionnée" en février 2020, en pleine pandémie de Covid19, et qui a fait inscrire la chloroquine sur la liste des substances vénéneuses), elle aussi de la délégation officielle.

On note la présence de Jérôme Guedj. Je me suis demandé ce que fait Jérôme Guedj dans cette délégation ? Et voici qu’une simple recherche internet établi le lien : Guedj était le président du Conseil régional de l'Essonne jusqu'en 2015 et un "spécialiste des affaires de Santé publique" doublé d'un conseiller très actif dans le domaine des relations commerciales entre Wuhan et l'Essonne comme le mentionne très explicitement la page consacrée sur le site Young Leaders de la FCF :

En date du 23 mars, à l'heure où j'écris ces lignes, le ministre de la Santé Olivier Véran vient de nommer Guedj pour diriger "une mission de lutte contre l'isolement des personnes âgées confinées". Encore beaucoup, beaucoup, de coïncidences et de réseaux d'influence qui interpellent pour ce qui est du volet français de la pandémie mondiale de Covid19.

Ce Lundi 23 Mars, le ministre Véran n'approuve toujours pas la formule testée et approuvée par le professeur Raoult qui guérit du Covid19. 

Reste maintenant à établir le lien entre finance et santé, pourquoi tant d’empressement à l’ouverture d’un P4 en Chine passant outre 130 ans d’expérience lyonnaise de la dynastie Mérieux ?

L’idée généralement répandue chez ces hommes d’affaires est que la coopération de jeunes leaders issus de Grandes Écoles serait toujours plus efficace que les principes de prudence identifié au repli nationaliste et à la réaction. Yves Lévy est d’ailleurs le rédacteur d’une lettre ouverte appelant explicitement à voter contre Marine Le Pen en 2017 car, selon M. Lévy, le RN serait « porteur de régression et de déclin sur tous les plans ». La lutte de chaque instant contre le repli, l’antiracisme et l’antisémitisme semble partagé par un certain nombre de personnes en lien avec le labo P4. En l’occurrence, soulignons le fait que la femme de Jérôme Guedj est l’éminente scénariste Émilie Frèche, engagée elle aussi dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Elle est liée à la famille Veil tout comme Agnès Busyn. Quant à Sygrid Veil, « réformatrice » controversée des hôpitaux de Paris en 2010, elle est devenue en 2018 directrice de Radio France. Des compétences étendues et reconnues dans des domaines très différents. En avril de cette même année, elle rédige elle aussi un « manifeste contre le nouvel antisémitisme » paru dans LE PARISIEN.

L’idéologie antiraciste est une belle vertu et nous y souscrivons des deux mains,  mais elle n’implique pas la « société ouverte » promue par Georges Soros, une société ouverte à tous les vents de la mondialisation, flux migratoires, pandémie, culture de mort. Une incroyable concordance montre que les membres de cette sombre affaire de P4 chinois sur fond de casse de l’hôpital français sont TOUS des antiracistes professionnels :

-Sygrid Veil, casseur de l’hôpital parisien

-Yves Levy superviseur du P4 chinois

-Busyn épouse du précédent

-Guedj, affairiste entre l’Essonne et Wuhan, époux d’Emilie Frèche.

Dans l’univers virtuel des antiracistes, le monde se sépare entre racistes et antiracistes ; dans le monde réel, il se sépare entre patriotes et mondialistes. En passant outre les organismes et les traditions nationales, les chantres de l’antiracisme au pouvoir depuis 30 ou 40 ans ont contribué à dissoudre les patries charnelles, la famille, les cultures nationales et locales. Toutes les décisions prises par les gouvernements, droite et gauche confondus, la loi de l’endettement de 1973, le regroupement familial de 1974, immigration massive, l’avortement de Simone Veil, PMA, conduisent à la ruine de la société et de l’économie réelle.

Le Coronavirus restera une crise sanitaire mineure à comparé avec d’autres pandémies dans l’Histoire comme la grippe espagnole. Il aura eut une vertu, celle de révélé l’idéologie mondialiste qui se cache derrière le faux nez de l’antiracisme.

Nous avons subi des gouvernements qui, par paliers successifs, sont passés de l’incompétence à la nuisance. Le gouvernement actuel, casseur des protections sociales, briseur de grève, est un gouvernement de plus en plus impopulaire. Il n’est plus à côté du peuple, sourd à ses revendications vitales, il est contre le peuple.

Tout repose désormais sur l’intelligence et la stratégie du peuple français, sur son sens politique et sa foi, sa capacité d’organisation pratique afin de lutter efficacement contre ses dirigeants qu’ils soient politiques, religieux ou culturels, vendus aux intérêts transnationaux.

Nous sommes contemporains d’une remise en cause radicale du nouvel ordre mondial. Les manifestations contre la PMA et les lois sociétales marquent le retour de la valeur famille, la révolte des Gilets Jaunes marque le retour de la valeur Travail. La crise systémique actuelle marquera le retour de la Patrie ou alors, elle débouchera sur l’instauration du gouvernement mondial.

Que Dieu vous protège et protège votre famille. Que Dieu protège la France et le monde.

Frédéric Andreu, le 23 mars 2020.                                   

Contact fredericandreu@yahoo.fr

 

mardi, 31 mars 2020

Coronavirus et technocratie bruxelloise

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Coronavirus et technocratie bruxelloise

Par Salon Beige

On ne peut pas dire qu’AGEFI soit une officine “populiste” (filiale de “L’Opinion”, cette lettre est spécialisée dans les informations financières). L’article du Dr Youri Popowski, médecin et entrepreneur, qui a été publié hier, n’en est que plus intéressant. Intitulé “Coronavirus et réglementation européenne”, il apporte un éclairage original sur la pénurie de masques et de gel hydroalcoolique dont nous souffrons actuellement:

On ne trouve plus de masques, plus de solution hydro-alcoolique dans les pharmacies; on manque cruellement d’appareils d’assistance respiratoire dans certains hôpitaux.
Pour quelle raison? L’une des raisons est le CE marquage des produits médicaux. La communauté européenne a concocté des lois qui freinent considérablement la mise à disposition de tous les produits médicaux, en règle générale.
Bloquer? Non, protéger la population, vous répondra-t-on dans les instances européennes.

La réaction [à la crise des prothèses mammaires frauduleuses] a été totalement inappropriée. Le ministère de la santé en France, coupable de négligence grave, n’a pas du tout été incriminé. En revanche, ce sont les 27 000 producteurs de produits médicaux européens, qui se démènent pour servir au mieux, dans leur écrasante majorité, les patients et les médecins, qui ont été punis. Des règlements absurdes ont été édictés depuis par la communauté européenne. Des tests innombrables, chers, très souvent inutiles ont été demandés aux fabricants. Ainsi, une SME de 20 personnes, qui commercialise 5-6 produits médicaux, peut devoir rédiger des centaines de milliers de documents (!) pour enregistrer ses produits, ce qui gèle considérablement le développement, l’innovation et le soin des malades. Vous trouverez beaucoup d’entreprises qui emploient un seul ingénieur pour la recherche et le développement et quatre personnes pour rédiger des documents de certification. C’est totalement déséquilibré. Certains tests identiques devront être reproduits plusieurs fois le long de toute la chaîne de production (par le fabriquant de la matière première, et par chaque intermédiaire). Cela induit des pertes énormes de temps, d’argent, d’efficacité.

Aujourd’hui, un malade ne peut avoir accès à un produit innovant, prêt à l’emploi, que 3 à 4 années après sa mise au point finale. Aux USA, la FDA a une obligation de réponse de 3 mois à une demande d’enregistrement de nouveau produit médical. En Europe, un organisme notifié n’a pas de délai de réponse imposé. Ce délai peut être d’une année ou deux!


Dans la nouvelle réglementation de mai 2020, contenant quelques centaines de pages, le mot innovation se retrouve cité 9 fois, et le mot sécurité, plus de 500 fois.
Cela définit la philosophie du document: celle de fonctionnaires législateurs qui se protègent de plaintes futures de la part de la population (cfr. le scandale du sang contaminé), et ne pensent nullement à l’impact, très négatif, sur l’accès aux nouveaux traitements.

Décidément, ce virus est un révélateur puissant de nombreux maux de notre époque!

dimanche, 29 mars 2020

Allemagne 2020 Crise de la démocratie parlementaire ou dissolution de l'ordre européen ?

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Allemagne 2020. Crise de la démocratie parlementaire ou dissolution de l'ordre européen ?
 
Les leçons de Weimar et l'après Merkel, face à une renaissance de la "Question allemande"
 
IERI - Institut Européen des Relations Internationales <info@ieri.be>
 
par Irnerio Seminatore
 
ABSTRACT
 
Allemagne 2020. A la veille de la Présidence allemande de l'UE, la "Question allemande" figure à nouveau sur l'Agenda politique européen, comme foyer historique de tensions et de conflits (blocus de Berlin des 1948-49, crise du Mur de 1961, Ostpolitik de 1970), aux enjeux élargis et aux répercussions systémiques.
 
Les leçons de Weimar et l'après Merkel, voilent derrière une stabilité apparente, une identité en crise, des populations et des opinions.
 
Le rôle européen de l'Allemagne et ses blocages, dus à une hégémonie incomplète et à un leadership improbable, ne suffisent plus à garantir le "statu quo" de l'Union européenne, ni celui du "Mittellage".
 
La crise actuelle du modèle allemand, économique, politique et identitaire, sa culture du compromis et son recours répété à des coalitions, ont usé le modèle démocratique (némésis historique) et  interdit un renouvellement de la classe politique. Ils ont contribué à l'ouverture d'un fossé trans-atlantique (OTAN, Trump) et au recours purement réthorique au partenariat franco-allemand. Ils traduisent par ailleurs un attentisme généralisé des pays européens et un refus systématique d'adopter les changements du monde, à des fins d'adaptation.
 
Le réveil des problèmes identitaires, suscités par une immigration de masse sans contrôle et par une prise de conscience nationale, venant d' Alternative Für Deutschland et de Pegida, symptômes d'un traumatisme culturel évident, atteste à la fois, d'un malaise réel et d'un bilan négatif de l'ère Merkel.
 
L'avenir de l'Europe et l'impossible retour de l'Allemagne à la "Sonderweg" (la voie solitaire des années 30-40), imposent au "Mitte Lage" un autre rapport au monde, à l'Europe, à la Russie, aux Etats Unis et à l'Eurasie
 
Bruxelles 24 mars 2020
 
Les leçons de Weimar et l'après Merkel, face à une renaissance de la "Question allemande"
 
Table des matières
 
Fin de la stabilité politique et du "patriotisme constitutionnel"
 
La montée électorale  de l'Alternative für Deutschland (AfD)
 
L'histoire peut -elle se répéter?
 
Merkel et l'asservissement des citoyens. Le totalitarisme "soft" contre la tentation souverainiste au coeur de l'Europe
 
La renouveau de l'approche politique  en Allemagne.
 
De la pensée partitocratique à la pensée géo-politique et néo-nationale
 
Nouvelles élites et énergies rétroactives
 
Perspective et conscience historique
 
Triomphe  du néo-nationalisme en Europe et impact géopolitique du Bréxit
 
Rupture du processus d'intégration et crise identitaire élargie
 
L'Allemagne et le néo-nationalisme de gauche 
 
Rôle de l'Allemagne après le Brexit et rôle de l'UE dans la géopolitique mondiale
 
Positions et options ouvertes
 
La chute du mur, la réorganisation des équilibres de pouvoir en Europe et les axes de la politique étrangère allemande
 
L'Allemagne et les trois dynamiques de l'UE
 
Les crises en chaîne, les limites de l'Union et la fin d'un cycle historique

Un bilan rétrospectif 1990-2020

Le poids de l'Histoire

L'idée allemande de nation et d’État

Crise de la démocratie parlementaire ou dissolution de l'ordre européen ?

* * *

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Fin de la stabilité politique et du "Patriotisme constitutionnel"

220px-Habermas10_(14298469242).jpgL'Allemagne vit la fin d'une longue période de stabilité politique, qui a eu pour piliers la Constitution et la démocratie et pour garants  le consensus
des opinions ,exprimé par les deux grands partis populaires, la C.D.U et le S.PD. C'est grace à ces deux partis que l'Allemagne a pu assurer le respect de la politique européenne et celle de sa politique étrangère La rupture de ces équilibres internes  remettent en cause sa politique européenne et les relations trans-atlantiques, autrement dit, l'hégémonie du modèle allemand au sein de l'UE et la confiance dans la protection des Etats-Unis, via l'Otan. Et ce, dans un pays central (Mittellage), historiquement dominant et dépourvu aujourd'hui de puissance militaire. Or, si l'avenir des partis politiques n'est plus assuré en Allemagne, par le "patriotisme constitutionnel" (Habermas) de la Loi fondamentale et par le régime démocratique, caractérisé par la séparation des pouvoirs et un système bicaméral (Bundesrat et Bundestag ), tout le système de gouvernance est ébranlé.


C'est ce qui s'annonce, suite à la percée aux élections régionales de Thuringe de  l'Alternative für Deutschland, qui a obtenu en septembre 2019 le 22,9%des suffrages  et a fait sauter la digue du "cordon sanitaire" dressé autour d'elle , lors de l'élection du Président du Land, obtenue grace à un accord entre la CSU et AfD, remis en cause plus tard. Puisque ni la gauche (SPD ou Die Linke), ni la droite( CDU ou CSU), ne parviennent plus à atteindre  ou à dépasser les 50%, toute "grande coalition" devient impraticable et les solutions de remplacement rendent nécessaires des gouvernements minoritaires et donc aléatoires,  d'au moins trois partis, tant au niveau fédéral, qu'au niveau  des Länder. Dans ce contexte la poussée électorale des forces populistes et souverainistes  compromet le jeu des coalitions classiques, paralysie le fonctionnement des parlements régionaux et nationaux  et aggrave la crise du Leadership politique de Merkel, en Allemagne et en Europe. Celle-ci démeure la principale responsable de la montée des droites, de l'absence d'une politique européenne d'immigration et de l'invasion de l'Europe, menacée par Erdogan. Son attentisme généralisé et son déni des trasformations mondiales, aggravés par son manque de vision, font de M.me Merkel le problème et non la solution de l'Allemagne et de l'Europe.

La montée électorale  de l'Alternative für Deutschland (AfD)

La montée électorale  de l'AfD,  née en avril 2013, fait elle vaciller le système politique allemand? Représente-t-elle une bombe sociale ou annonce-t-elle un chaos à venir? Une des clés du succès de l'AfD a été de présenter l'union constitutionnelle de la RFA et de la RDA, comme un échec sur toute la ligne et comme une humiliation des allemands de l'Est, les Ossis, tenus au rang de  citoyens colonisés ou de deuxième classe et, suite à l'amplification de la criminalité, à la non intégration des immigrés et à l'islamisation croissante de la socièté, comme une manipulation et une désaffection des classes dirigentes de la CDU-CSU , ainsi que du SPD, de Die Linke et de la gauche en général, vis à vis du menu peuple. Or, cette désaffection vis à vis du peuple n'est rien d'autres qu'une usure et un affaiblissement de la démocratie.En réalité les  analogies apparentes de situation entre le cadre politique actuel  et celui de la république de Weimar de 1930 à 1932, ont fait publier, en 1965,  un livre à un chercheur américain, William Allen , concernant l'accession au pouvoir du nazisme par la voie électorale , en utilisant le fonctionnement des institutions démocratiques et surtout les administrations régionales et locales.En effet -argumente-t-il, entre 1930 et 1932, ont adhéré au parti nazi, non pas les chomeurs, partisants du socialisme et du marxisme qui inspiraient la socialdémocratie allemandes, mais la classe moyenne et la bourgeoisie. de telle sorte que la nature ouverte de la démocratie permit de subvertir les institutions existentes et d' instaurer légalement la dictature. De fait, depuis 1933, la république de Weimar fut anéantie et toute opposition éliminée.

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L'histoire peut -elle se répéter?

Ainsi cette démonstration autorise une  question troublante:" L'histoire peut elle se répéter?" William Allen a adopté comme fil conducteur de son livre l'interrogation  sur les origines du nazisme: "Comment cela a pu arriver?". Or, la question d'aujourd'hui peut être ainsi formulée:"La situation est-elle vraiment la même? Ou encore, l'ennemi est il là oû on l'attend? D'oû viennent-ils le danger principal et l'esprit de révolte?"

En revenant aux réalités de l'Allemagne de 2020,une série de données incontestables apparaissent alarmantes:

-le ralentissement économique fin 2019, qui pourrait remettre en cause le taux de chomage le plus bas du continent de 3,5%
-le vieillissement de la population
-la politique d'immigration illégale massive
-l'ignorance des bouleversements stratégiques, intervenus dans la reconfiguration du système multipolaire
-la démondialisation en cours et ses repercussions en Europe
-la fin du "statu-quo"et le déclin de puissance de l'Union Européenne
-la désoccidentalisation du monde, surtout en Asie et l'affaiblissement du leadership de l'Amérique
-le retour à la souveraineté de la Grande -Bretagne ( Brexit) et à son pouvoir de reglémenter le mouvement historique de manière indépendante et autonome, manifeste dans la conception même du Deal de la négociation en cours.
Pour toutes ces raisons, imputables à la Chancellière,l'ère de l'après Merkel se configure comme une étape d'incertitudes et de surprises stratégique

Merkel et l'asservissement des citoyens.

Le totalitarisme "soft" contre la tentation souverainiste au coeur de l'Europe

En ce sens comprendre un monde qui se fissure et se disloque,  derrière l'apparente stabilité des coalitions, comporte le constat que le peuple des autocthones est devenu indifférent à la politique  et celui des allogènes est en déhors et contre la loi . Ceci prouve l'impossibilité , dans une société multiculturelle, de gouverner et de vivre, autrement que par la violence ou par la force.

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Dans une situation où les chefs politiques perdent leurs légitimité, les meneurs et intrigants étrangers, et,  parmi les Chefs d'Etats,  le plus outrancier( Erdogan), profitent des conflits internes, en exerçant des chantages par l'envoi massif de migrants, prêts à invahir le continent, sans que l'UE réagisse.


L'Union Européenne a toujours vu les nations et les frontières comme un rétage du passé et des contraintes à surmonter, au nom d'un progressisme planétaire et d'une idéologie diversitaire, qui aveugle ses dirigents contre l'offensive démographique et islamiste du monde musulman. Grace à M.me Merkel  l'Allemagne en est la première victime en Europe, à côté de la France de Macron, empreigné d'idéologie post- coloniale. L'asservissement aux tyranies globalistes  et la corruption des régimes démocratiques viennent de l'homme démocratique lui même, si l'on interprète correctement Platon, lorsque, embu de sa propre réthorique , il ne connaît que les passions de son groupe(CDU,CSU,SPD/ LAREM...). Ce dévoiement entraîne l'asservissement des citoyens à des maîtres aveugles et  à des minorités despotiques.L'intrusion progressive de la démagogie et de la tyranie dans la démocratie, interdisent ainsi toute révolte intellectuelle et morale.

Les meilleurs analystes de l'Allemagne et de la France s'emploient à étudier aujourd'hui, la corrupton de l'esprit public, la fin des démocraties et l'émergence possibles des régimes tyranniques.La France et L'Allemagne sont éprises, à des degrés divers,par le même paradoxe,celui d'être serrées par l'étreinte implacable  des Etats souverainistes et des Etats globalistes, et en termes de gouvernance ,entre un populisme césariste( France) et un totalitarisme soft (Allemagne)

Le renouveau de l'approche politique  en Allemagne.
De la pensée partitocratique à la pensée géo-politique et néo-nationale

La faible croyance dans la démocratie est due en effet à l'égarement des cultures nationales dans le globalisme planétaire et l'Allemagne vit ainsi à l'heure
d'un totalitarisme sans violence et d'une tyranie sans machiavélisme. Autrement dit dans une forme d"exercice du pouvoir sans adoption "de la force et de la ruse" comme contraintes consubstantielles à l'action du Prince. Ainsi, dans le cadre d'une Europe qui se disloque, la notion  qui est associée à l'idée de "nation", comme retour à une personnalité égarée et aux passions  populaires de l'âme collective, est la notion de "révolution géo-politique", héritière reviviscente d'une histoire ancienne.


Or, en Allemagne,la rénovation de la pensée partitocratique est une rénovation culturelle des classes moyennes, qui veulent un pays éthniquement pur et homogène, confiant en lui même et en son avenir. Dans ce modèle idéal, les petits aspirent de nouveau à être tenus pour grands, au sein d'une Allemagne plus "libre" et finalement  souveraine.
La satisfaction morale de cette nouvelle liberté ne repose pas sur  l'Europe, mais sur  l'idée de Mitte Lage ou d'épicentre continental.


Concrètement, la rénovation  allemande a besoin d'une vision et une ambition, mais elle nécessite  surtout d'une culture, qui représente la présence d'un espace existentiel comme idée et sous la forme de ses anciennes racines et provinces historiques.( Heinz Brill, Alfred Zänker, Jordis von Lohausen).

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Depuis 1945 l'optimisme philosophique est mort partout en Europe et il n'est pas rené avec le Traité de Rome en 1957, ni avec le Traité de Maastricht en 1992, comme dernière et illusoire tentative de corseter l'Allemagne.

Nouvelles élites et énergies rétroactives

En opposition à cette tentative, l'émergence de nouvelles élites dirigeantes est en cours en Allemagne, en France et en Italie, signalée par le refus de l'égalitarisme, la subordination de l'économie à la politique intérieure et de celle-ci à la politique étrangère; et, au niveau planétaire, du Heartland à la "Grande Ile" et de l'Europe au Rimland atlantique.


Dans ce cadre renové, s'affirme la conscience que les conflits diplomatiques ne naissent plus de l'idéologie, comme écran de fumée de la "Raison d'Etat", mais  de la politique d'affirmation nationale. A l'intérieur du pays,  les régimes démocratiques laïcisés et ouverts,  deviennent dépolitisés  et obsolètes , tandis que les régimes totalitaires se commuent en perturbateurs ou en révolutionnaires.


Plus profondément et au delà de la tentation populiste au coeur de l'Europe, l'Allemagne semble remettre en cause, au sein de ses élites, les contraintes géopolitiques qui lui ont été imposées par les puissances occidentales, visant à contrôler et à juguler, dans les siècles , le centre germanique du continent, par la neutralisation, l'intégration, l'encerclement, la surveillance ou la logique des alliances. Un courant de pensée néo- nationaliste et néo-conservateur, défendant, au nom de l'Allemagne unifiée,  sa position de "puissance du milieu", adopte une double perpective, d'autonomie continentale ou d'option  eurasienne. La premère appuyée sur un jeu d'équilibre entre Washington et Moscou, la deuxième sur la troïka Berlin-Moscou-Tokyo.

Perspective et conscience historique
 
En repensant la politique en termes de siècles et l'espace en termes de continents, la conscience historique de l'Allemagne d'aujourd'hui ne peut occulter une même identité de civilisation  avec la France et, de ce fait, les origines franques de la nation française, la germanité commune du passé carolingien, ainsi que la Chrétienneté latine de l'Europe occidentale et byzantine, des Balkans, de l'aire slavo-ortodoxe et de l'espace russo-sybérien. Ces rappels éthno-linguistiques et réligieux opposent l'aire européenne à l'aire anglo-saxone. Cette dernière, orientée par la stratégie globale d'Hégémon, éxercée en termes de Soft Power, comme modèle culturel fondé sur l'échange ,contribue au déracinement de nos sociétés,  fondées sur des traditions anciennes. L'issue  de cette opposition entre modèles culturels contrastants, conduit tout droit à l'annihilation de notre histoire et de notre  vocation à la puissance. Or, le rôle fondamental de la mémoire et des données historiques représente une tâche politique primordiale, que les droites conduisent en Europe,  pour mobiliser les "énergies rétroactives", menacées par le modele  anglo-saxon d'empreinte américaine et par une immigration musulmane massive. Le temps présent est donc aux résurgences et aux affirmations identitaires. 

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Triomphe  du néo-nationalisme en Europe et impact géopolitique du Bréxit

Du point de vue géo-politique, l'Allemagne, serait, selon von Lohausen, la paume d'une main, dont les doigts sont la Scandinavie, l'Angleterre, l'Espagne,l'Italie et  les Balkans. Bref l'épicentre du continent! Et , au même temps ,l'Europe deviendrait le Rimland de l'Amérique, promue à  pivot du système monde.


Même la perte d'une phalange, la Grande Bretagne,  ne peut changer la position de l'Allemagne, qui, après le Brexit, devient  le centre de gravité géopolitique de l'ensemble européen et le pays de facto hégémonique à l'ouest du continent. La France, affaiblie, ne peut plus jouer à la triangulation stratégique avec la Grande- Bretagne face au Mitte-Lage et ne peut prétendre au leadership de l'Union Européenne , même en arguant d'une distinction entre hégémonie et direction politique. En effet le départ du Royaume- Uni vers le "Grand large" interdit à la France de rééquilibrer la dissymétrie de forces et de pouvoir avec l'Allemagne et aggrave l'isolement et le rejet de Paris, en Europe centrale et orientale, dans les pays baltes et scandinaves, ainsi que  vers le sud, dans les pays méditerranéens, au Proche et  Moyen Orient,au Golfe et plus en général en Afrique

Rupture du processus d'intégration et crise identitaire élargie

Si,  par rapport à l'Europe , la désencrage  de la Grande Bretagne du continent peut apparaître une crise morale et politique, sa signification historique est celle d'une rupture, qui conduit à une restauration de la souveraineté et de l'Etat-Nation et apparaît un frein des  tentatives d'intégration, entamées dans la perspective de création d'un  bloc régional autonome ( UE et autres)


Celui-ci, contraire à la logique de la mondialisation et du libre ếchange intégral, a pu faire penser à une partie de l'establishement américain que la sortie de la Grande Bretagne de l'Union Européenne représentait la fin de l'intrusion des Etats-Unis dans la politique européenne et de l'entrisme anglo-saxon dans le sustème décisionnel de la Communauté Ainsi à la question de savoir si cette rupture a comporté pour le Royaume-Uni une victoire de Pyrrhus , Ernst Lohof, membre du groupe Krisis , a répondu résolumment non.


Cette rupture ( D.Moïsi-les Echos du 2/12/2013)  se concluera par une victoire des anglais sur les français et les allemands, comme à Azincourt (1415), et à Waterloo(1815) pour les premiers,  ou dans la bataille d'Angleterre(1940/41), pour les deuxièmes. Et donc, dans le cas  des français,  par une délice du coeur et dans celui des allemands, par la libération d'un cauchemar.


L'impact mondial  du Brexit reconfigurera en effet la structure  du système international dans ses principes et dans ses alliances, car il n'arrivera pas à reconcilier la famille européenne de son quadruple divorce, celui de la société contre les élites, du Nord contre le Sud, de l'Allemagne contre la France et de la Grande Bretagne contre tous les autres. Il s'agit d'un divorce  intercontinental étendu, car l'Amérique s'éloigne, la Russie se rapproche et le Moyen Orient se fragmente. Il n'apportera pas de réponses aux  grands questionnements qui sécouent la conjoncture internationale. En effet de Tokyo à Pékin, en passant par Séoul, les élites asiatiques se demandent si nous ne sommes pas à la veille de grandes turbulences , comme celles qui ont précédé les deux grandes guerres du XXème siècle. Par ailleurs, le cumul des crises actuelles, politiques , économiques, financières et sanitaires, ne fait qu'approfondir le fossé entre le projet européen et une masse de citoyens, de plus en plus désabusés de la politique et de leurs classes dirigentes.

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Dans ce contexte,où les Etats-Unis ont intimidé l'Allemagne au sujet de l'achat de gaz à la Russie, conduisant à un marché coercitif, l'érosion des classes moyennes se manifeste par une perte de confiance évidente  et par la fragmentation des partis politiques traditionnels. On ajoutera que le rejet des élites encourage les mouvements souverainistes et populistes et que l'insécurité grandissante aggrave la crainte d'une perte d'identité, due à une invasion migratoire massive.


Le triomphe du néo-nationalisme semble ainsi assuré de succès et d'une montée en puissance, reconfortante pour ses ambitions.

serveImage.jpgL'Allemagne et le néo-nationalisme de gauche 

Ernst Lohoff, analyse clairement, dans une perspective critique, le ressentiment des citoyens contre l'UE et les gouvernements des pays -membres qui la soutiennent, et qualifie ce ressentiment de force historique. En attirant l'attention sur l'optimisme de circonstance de M.me Merkel, il ne se prive pas de souligner la contradiction entre le globalisme des marchés et de l'économie,  portée d'une part ,par la financiarisation et la création de capital fictif, come nouveau moteur de croissance et, d'autre part, par  l'UE, comme bouc émissaire de l'échec du modèle libéral. Ernst Lohoff rappelle que la gauche allemande surfe contre l'Ue, à l'image de Podemos en Espagne et que l'égérie de Die Linke, Sahra Wagenknecht, avant garde du néo-nationalisme de gauche, identifie l'espace démocratique à l'Etat Nation et prone un globalisme décentralisé, comme base d'une utopie , qui demeure au fond réactionnare

Rôle de l'Allemagne après le Brexit et rôle de l'UE dans la géopolitique mondiale
Positions et options ouvertes

La distinction sur le rôle de l'Allemagne, au sein de l'UE et dans le monde, est largement justifiée par les séquelles de l'histoire européenne.


La réunification allemande assigne au "mitte lage" le rôle ,presque naturel, de facteur d'équilibre, ce qui implique une prudence et une pondération attentives de ses initiatives. Celles -ci, avec M.me Merkel, accutumée à temporiser, définissent une position ambivalente, qui  peut se résumer, à l'intérieur de l'UE, par une indécision de fond entre l'option du "noyau dur" et celle  d'Europe à intégration différenciée. Par ailleurs quant au slogan fédéraliste sur "plus d'Europe intégrée,(le Royaume Uni parle  de"better regulation" ),M.me Merkel réclame " plus d'Europe en matière de sécurité". En ce qui concerne l'avenir de la monnaie unique, la réforme de la zone euro, l'Union bancaire et la restructuration de la dette, la reponse de l'Allemagne est sans équivoque et se focalise sur le principe d'irrecevabilité. La réduction des risques et le rejet d'une Union des transferts seraient  susceptibles, pense-t- elle,  de remettre en cause la cohésion de l'Union et de destabiliser les pays qui sont des contributeurs nettes.


En matière de crise migratoire , l'Allemagne, qui n'était pas une terre  d'accueuil avant 2015, adopte un tournant radical et un virage dérogatoire par rapport aux règles communautaires, passant du principe de défense des frontières nationales à celui des frontières européennes .Sous la pression du Groupe de Visegrad ( Hongrie, Pologne, Republique Tchèque et  Slovaquie-) est abandonné le critère  d'une répartition obligatoire des migrants et adopté celui d'une adoption volontaire".


Or, si la politique migratoire s'est révélée volatile, le thème de la sécurité, interne et extérieure, est apparu, au Sommet de Bratislava ( sept.2016),comme fondé sur une politique inter-étatique et non communautaire. Le paradigme revendicatif "d'indépendance politique et d'autonomie stratégique" de l'UE,par rapport aux Etats-Unis et à l'Otan, comportant une"coopération structurée permanente", a montré qu'il ne faut pas porter des attentes démésurées sur l'Allemagne puisque  celle-ci, ne sera jamais en concurrence avec l'Alliance Atlantique et, in fine, Berlin ne remplacera pas Londres, ni en matière d'alliances, ni dans d'autres domaines dans lesquelles la Grande Btretane a joue le rôle de défenseur des positions américaines en Europe . Il faut en déduire une grande caducité du tandem franco -allemand, vu l'affaiblissement de la France et le manque de vision stratégique du "Mitte Lage".


L'Allemagne s'étant toujours appuyée sur la Grande -Bretagne pour faire avancer ses propres objectifs, elle s'est contentée de limiter les dégats du Brexit et a laissée la France seule, à résoudre à la fois les problèmes du Leadership de l'Union, les divisions cachées des 27,les problèmes des flux migratoires et de gestion des chantages d'Erdogan. Ainsi la "menace" bien réelle d'une floraison montante des souverainismes et des populismes guette de plus en plus les pouvoirs en place  sur le continent. Le fragile consensus a minima, obtenu sur tous ces noeuds cruciaux  à Bratislava, n'a pu résoudre la perte de confiance des opinions envers l'Europe. Par ailleurs la défense  du principe des quatre libertés ( libre circulation des hommes, biens, services et capitaux) , dans les négociations pour un Deal (très incertain ) avec le Royaume-Uni, risque de  sacrifier la première liberté, celle de la libre circulation des hommes.


Ainsi, avant la présidence allemande du Conseil de l'Union Eurpéenne (1er juillet 2020), toutes les options d'avenir restent ouvertes et toutes  sont susceptibles de réserver des surprises.

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La chute du mur, la réorganisation des équilibres de pouvoir en Europe et les axes de la politique étrangère allemande

La chute du mur de Berlin a eu des conséquences bouleversantes pour la réorganisation des équilibres de pouvoir en Europe et dans le monde. Depuis la fondation de la RFA en 1949, l'axe de la politique étrangère de l'Allemagne a été le maintien de la paix et de la sécurité entre l'Est et l'Ouest, par un activisme particulièrement marqué dans le désarmement et le contrôle des armements et l'ancrage du pays dans la communauté des démocraties occidentales , ainsi que dans les relations euro-atlantiques (OTAN).

Le multilatéralisme et la politique d'intégration européenne ont été les vecteurs principaux de la légitimation de la nouvelle diplomatie allemande, pratiquant une « hégémonie soft » et une politique mondiale intravertie. La chute du rideau de fer et l'effondrement de l'Union soviétique restituent l'Allemagne à son rôle central en Europe et replacent le « Land Der Mitte » face aux deux options classiques du pays, celles de la priorité à accorder à l'Est ou à l'Ouest.

Face à ce dilemme qui s'est révélé dramatique dans l'histoire allemande en raison de l'antinomie des deux dynamiques « géopolitiques » qui en résultaient, le recouvrement de la souveraineté, consécutif à la réunification, a eu comme référent immédiat une réflexion de fond sur le rôle de l'Allemagne en Europe.

L'Allemagne et les trois dynamiques de l'UE

Le rôle de la République Fédérale a influencé en Europe la dynamique de trois politiques :

- la politique institutionnelle, par la mise en œuvre rigoureuse et conforme des Traités de l'Union, exigeant un contrôle de constitutionnalité interne sur toute dévolution de compétences à l'Union

- le soutien à une politique étrangère commune, marquée par la diversification des intérêts plutôt que par l'affirmation des identités

- Une politique extérieure caractérisée par une « politique de responsabilité», un mélange de puissance civile et de politique introvertie, privilégiant l'approche multilatérale et le contexte institutionnel de l'Uni

- Ceci a comporté une stabilisation de l'Europe centrale et orientale, rendue possible, dès le 14 novembre 1990, par la reconnaissance de la frontière Oder-Neisse avec la Pologne, réconciliation forcée ,qui a ouvert la porte à l'adhésion de ce pays à l'UE et à la poursuite de la Ostpolitik vers la Fédération russe, la confédération des Etats indépendants (CEI), l'Asie centrale et le Caucase.

Les crises en chaîne, les limites de l'Union et la fin d'un cycle historique

Une limite importante semble apparaître aujourd'hui, celle de la fin d'un cycle historique, pour l'Allemagne et pour l'Union européenne, marquée par trois décennies de dynamiques politiques et économiques.

A un examen retrospectif, cette limite est caractérisée par le refus de la part de la France et de l'Union Européenne de continuer à jouer les mêmes règles, dans le cas du partenariat transatlantique et dans les relations avec la Russie et la Chine . Par ailleurs elle s'est  manifesté  à l'intérieur,par un essouflement du consensus et par effrittement des partis politiques traditionnels ( le SPD et la CDU).

En termes d'Ostpolitik, à la période de stabilisation qui avait permis de régler à Moscou en 1990, les réliquats de la deuxième guerre mondiale ( minorités et frontières) , l'émergence de la politique migratoire, a transformé le Groupe de Visegrad, très sensible aux questions d'identité et de minorité , en bloc hostile et presque antagoniste. Après la crise ukrainienne, comme dernier  épilogue de la politique d'élargissement, le retour de la Crimée à la Russie a crée les conditions d'un renforcement des liens entre la Chine et la Russie, au détriment de l'Europe.

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Un bilan rétrospectif 1990-2020

La conclusion de ce bilan retrospectif est sévère:

- le tandem franco- allemand , hier "noyau dur", est dégradé en relation asymétrique. En effet« le noyau dur » Paris-Bonn de la guerre froide correspondait à une phase euro-centrée du leadership européen et la troïka Paris-Berlin-Moscou de 2010 a été une hypothèse de gouvernabilité de la sécurité multipolaire à caractère eurasiatique.

- "l'arc de feu " à l'Est (Ukraïne), a été  perçu  par la Russie comme ingérence et ce feu n'est pas encore éteint

- l'éloignement de la Turquie  de l'Otan, maifestant virulence et hostilité à l'Europe et haussant le prix du chantage migratoire, par  l'humiliante "diplomatie du chèque", est une preuve d'impuissance européenne et un raté de la diplomatie unilatéraliste et dérogatoire de M.me Merkel

- l'effritement de l'unité de l'Union , après le Brexit, qui ouvre une crise de consensus et  de "sens" politique, apparait comme le  prélude d'une phase d'effondrement possible du projet européen

Ce bilan pourrait se conclure par un dernier constat: il y a eu avancement de la constuction européenne, lorsque étaient réunies les conditions d'une  concertation  franco-allemandes et isolement politique de l'Allemagne, en cas contraire. Plus grave, l'absence d'un débat stratégique  a infuencé le pacifisme et rendu  difficile le remplacement intellectuel de Habermas par Carl Schmitt et de Schröder/Maas/Merkel par un Bismark hypothétique du XXIème siècle. De façon générale, le règne du mercantilisme politique et du provincialisme globaliste, a été en phase avec le multilatéralisme officiel, mais se hurte aujourd'hui à la généralisation des règles unilatéralistes  de conduite, en matière de politique internationale et dans un contexte systémique, à forte connotation multipolaire.

Le poids de l'Histoire

Nous prenons conscience historiquement que la poitique étrangère allemande a joué un rôle prépondérant dans la formation de l'Europe contemporaine.Elle a conditionné au XIXème les relations austro-prussiennes pour le primat sur le monde germanique, le "Deutschtum", puis sur les relations franco-allemandes de 1870 à 1945, et, après l'intermède  de la période de souveraineté limitée de 1945 à 1990, sur l'Union Européenne .

Quel rôle pourra -t- elle jouer à l'extrémité du Rimland eurasien,  dans un système multipolaire fragmenté et dans un affrontement tripolaire possible entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine? S'opposant à une renaissance néo nationale allemande et indirectement européenne,  quel  sera l'enjeu du Konzept de sécurité allemand et d'où viendra-t-elle l'étincelle du feu universel et des grans temps?

Pour l'heure, nous remarquons l'effacement des cadres de régulations multilatéraux qui ont affaibli l'Allemagne et l'Europe, en l'absence d'une culture de la coërcition et du hard power et dans la préeminence accordée à la vision légaliste ,à la priorité du droit et aux mandats onusiens.

Dans une conjoncture,caractérisée par la crise de confiance et par le désengagement des Etas-Unis de l'Europe,qui fait suite au pivot Asie- Pacifique d'Obama, les raccomandations du Président de la République Steinmaier à la Conférence sur la sécurité de Munich, quant à la nécessité d'un rôle plus actif de l'Allemagne , en matière de défense, sont très loin de la crainte de la renaissance des idéologies nationalistes en Europe.

Ces craintes ne peuvent venir d'un Etat qui a renoncé au concept " d'Etat qui gouverne et qui décide"(Schmitt), ni d'un peuple qui n'est plus déterminé,en ses avancées, par la force culturelle et la totalité du passé du Mitte Lage

L'idée allemande de nation et d’État

L'idée de Reich represente, dans l'histoire allemande, depuis l'an 962 (naissance du Sacré Romain Empire Germanique,  premier Reich ),le principe de commandement (impérium), qui s'exerce sur un territoire, soumis au pouvoir suprême d'un roi, d'un empereur et plus tard d'un Etat.

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Ainsi, l'idée allemande de peuple fait de celui-ci  le garant d'un ordre, qui s'enracine dans le concept organique d'Etat ,comme totalité vivante, opposé aux philosophies du contrat (Rousseau, Kant, Fichte), qui font de l'Etat un artifice destiné à garantir des intérêts individuels (conception liberale). Le passage de l'organicisme à l'individualisme est marqué par la transition de la morale collective ( Sittlichkeit ou éthicité), au pluralisme des convictions personnelles Dans ce cas il ne peut y avoir une différenciation éthique au sein du peuple,que par la subordination des moralités individuelles au lien politique, conçu comme un lien éthique, de telle sorte que l'éthos est identifié à l'ethnos et comporte une opposition claire à l'existence d' une pluralité d'éthicités (société multiculturelle), liées à autant de conceptions politiques . Si l'impératif politique est un impératif moral, de nature quasi réligieuse, la conception de la révolution fraçaise de 1789, fondée sur un légalisme abstrait, érige le droit en une souveraineté morte, en un dieu inautentique et figé .Or  l'essentiel de l'idéologie nationale et des doctrines des droites en Europe et en Allemane, est fondées sur l'opposition entre  l'élément national et populaire (discipline, fidélité et ordre) et l'Etat  rationnel  et abstrait, dépourvu d'un substrat éthnique, historique et linguistique, ainsi que d'un principe supérieur et hiérarchique  d'ordre.(ex. l'Etat républicain en France). Les révolutionnaires de 89 ont éliminé les articulations vivantes et intermédiaires de la société civile pour leur substituer, par l'abstraction contractualiste, le pouvoir mort de la loi. L'autonomie de l'Etat de la société civile, considérée comme nation historique, a engendré une sorte d'anti-étatisme révolutionnaire, solidaire du nationalisme romantique et le souffrage, comme expression atomisée des individus singuliers a favorisé l'extrémisme légaliste et la "liberté rationnelle", au détriment de l'identité nationale. Or, en Allemagne la concepton de l'Etat organique et de la "Gemeinschaft" (communauté de sang, de  langue et de terre) résulte d'un principe de développement,  fondé sur la"force vitale" ( F.Nietzsche).Ainsi  lorsque l'Etat organique se commue en Etat total, ce dernier introduit en toutes ses dimensions l'essence du politique, la distinction de l'ami et de l'ennemi et l'état de guerre (C.Schmitt), aussi bien dans ses relations extérieures que dans les relations internes, avec la société civile et les partis.Le critère de cette évolutiontion constante est l'ordre (die Ordnung), expression constitunnalisée de la vie d'un peuple.L'idée allemande de nation a-t elle été reprise par la constitution démocratique de1949, et  le débat actuel sur le destin démocratique du pays est il approprié pour appréhender l'état de crise de la sociéte et du système politique allemand (2020), si différent du celui de la République de Weimar et de la naissance de la RDA dans l'immédiat après guerre?

Crise de la démocratie parlementaire allemande ou dissolution de l'ordre européen ?

La vieille maxime "Ab integro nascitur ordo!" était l'appel radical au réveil, en condition d'abîme politique et d'espoir de survie . Or, sommes nous en Europe et en Allemagne dans une telle situation? S'agit -il de la dissolution de l'ordre européen ou d'une particularité spécifiquement allemande?. il est certain que la lutte anti-globaliste a commencé depuis au moins 2008, sous forme financière étendue et, en 2015, sous la poussée migratoire et la politique de la" porte ouverte"de M.me Merkel. Cependant l'élément déclancheur, au sein de l'usure  du système politique bipolaire, a été la montée en puissance des droites en Thuringe en septembre 2019. Ca a été un alarme révélateur de la crise de légitimité du système des partis et, au même temps une crise de la légalité démocratique, traduisant une crise d'autorité sur fond de crise d'identité de la nation. Or, la crise de légitimité, intervient toujours avant les collaps de la légalité institutionnelle et , dans ce cas, constitutionnelle, car elle dévoile  la fin d'un cycle de pouvoir et de la structure des forces qui l'ont soutenu; dans ce cas, le régime politique et la forme constitutionnelle de l'Etat, autrement dit la forme démocratique et parlementaire de 1949. L'indicateur principal de l'ensemble de ces phénomènes a été la violence implosive d'Hanau (02/2020), la réactivité des opinions et des médias et l'analyse des causes, de leurs répercussions et des aspects politiques similaires en Europe, désignant la remise en cause du "sens" des institutions européennes "protectrices". Une faille dans l'édifice, puis krak, le sentimennt d'un collaps. Une pandémie a débutée depuis, celle des esprits, la plus mortelle!

samedi, 28 mars 2020

La division de l’Occident une chance pour l’Europe puissance

Article de Caroline Galactéros* publié dans Courrier de Russie le 25/03/2020

Avec le Coronavirus, le monde traverse une crise inédite dont les conséquences politiques, économiques et sociales sont encore imprévisibles, tant sur le plan intérieur, pour chaque État, que dans les relations internationales. Nul doute que cette épidémie historique redessine la carte politique de la planète, les zones d’influence pouvant, par exemple, esquisser, demain, une géographie macabre où les gagnants seront ceux qui, démontrant leur cohésion et leur efficacité, auront su le mieux résister à la maladie. 

Le Courrier de Russie a donc décidé de lancer un débat vif, sans détours, en ouvrant ses pages à des personnalités de tous bords – russes et françaises notamment ‒ connues pour la qualité de leurs analyses géopolitiques et la force de leur engagement.  


L’Europe existe-elle en dehors de sa fonction économique ? Mérite-t-elle d’être défendue comme un ensemble cohérent ? Peut-elle, doit-elle produire de la puissance et de l’influence, devenir un acteur stratégique à part entière sur la scène du monde, faisant jeu égal avec les autres puissances majeures qui, aujourd’hui, la tiennent ouvertement pour quantité stratégique négligeable ? Ou bien la diversité des perceptions, des ambitions et des calculs des États membres et son pacifisme hors sol, plombé d’idéalisme moralisateur, rendent-ils à jamais cette ambition utopique ? Peut-elle seulement avoir une évaluation propre de ses risques sécuritaires et de défense, ou ne sera-t-elle toujours qu’un appendice de l’OTAN que, pour ne pas trop humilier, on nomme pompeusement « le pilier européen de l’Alliance » ?

Toutes ces questions vitales restent sans réponse à ce jour. Nous sommes toujours des enfants gâtés qui ne veulent pas grandir, des « Tanguy » indécrottables refusant de quitter le nid d’une vassalité qui pourtant nous met en danger. Si nous continuons à nier l’évidence ‒ le découplage grandissant entre nos intérêts économiques, sécuritaires et stratégiques, et ceux de Washington, la claire nécessité de comprendre notre avenir comme eurasien, ce qui suppose de nous rapprocher de Moscou, donc de régler la question ukrainienne ‒, nous sommes promis à l’engloutissement stratégique définitif et nos succès économiques ne nous protégeront pas longtemps d’un dépècement sino-américain qui a déjà commencé… Nous adorons manifestement être humiliés, chaque gifle nous fait du bien. Notre pleutrerie est telle qu’elle donne raison à ceux qui en profitent. Ils ont tout à gagner à nous faire rendre gorge au nom de nos grands principes, qui nous tuent, et de notre renoncement stupide au seul promoteur possible de survie : la souveraineté.

La crise du Coronavirus en donne une fois encore une belle illustration. Pour ne pas paraître discriminants et manquer de solidarité, ou renoncer à l’ouverture généreuse du bel espace européen, nous avons perdu de précieuses semaines à hésiter sur les mesures de confinement territorial. Finalement, chaque pays agit pour lui-même dans une éloquente cacophonie. Donald Trump a beau jeu de nous le reprocher désormais. Bref, nous mélangeons tout et avons complètement perdu la mesure de la gravité des questions sécuritaires européennes au sens le plus large.

Retrouvez l’intégralité de l’article sur le site “Courrier de Russie” en cliquant sur le lien ci-dessous.

https://www.lecourrierderussie.com/opinions/2020/03/coronavirus-et-geopolitique-la-division-de-loccident-une-chance-pour-leurope-puissance/

*Caroline Galactéros, Présidente de Geopragma

jeudi, 26 mars 2020

De la prostate de Mitterrand au coronavirus sous Macron : vingt-huit ans d’enfermement idéologique

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De la prostate de Mitterrand au coronavirus sous Macron : vingt-huit ans d’enfermement idéologique

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

En septembre 1992, à quelques jours du référendum sur le traité de Maastricht, s’inquiétant de la dynamique favorable au « Non » et craignant que les Français rejettent l’œuvre de sa vie, François Mitterrand rendit public son cancer de la prostate. En 1996, son médecin personnel, le Dr. Claude Gubler, révéla dans son livre co-écrit avec le journaliste Michel Gonod, Le Grand Secret (très vite interdit par une justice aux ordres !) que le premier président socialiste de la Ve République souffrait de cette maladie depuis… 1980.

En redoutable tacticien politique, Mitterrand instrumentalisa son mal afin de culpabiliser les indécis. Le coup réussit puisque le traité de Maastricht fut adopté avec une courte avance de 539 410 voix. Des Français, bien incapables de comprendre un traité illisible, prirent pitié pour le locataire de l’Élysée et votèrent « Oui ». Avec l’épidémie de coronavirus, leurs descendants ne les remercient pas.

Lors de son allocution radio-télévisée du 16 mars dernier, Emmanuel Macron a répété à six reprises que la France était « en guerre » sanitaire. Il a même ordonné l’installation en Alsace d’un hôpital militaire de campagne. Or, mutatis mutandis, 2020 ressemble à 1914. Les premiers mois de la Grande Guerre sur le front occidental voient un nombre de pertes considérables dans l’armée française. Pourquoi ?

– L’affaire scandaleuse des fiches remontant à 1905, bien des officiers supérieurs, en particulier les ganaches étoilées, sont certes de bons républicains francs-maçons, mais ils se montrent de piètres commandants sur le terrain, guère soucieux de la vie de leurs hommes, souvent venus de ces campagnes profondes restées catholiques et traditionnelles qu’ils méprisent tant. Ils se focalisent sur la priorité accordée à l’offensive.

– Malgré le vote en 1913 du service militaire de trois ans, l’armée française est mal préparée. L’incessant bourrage des esprits autour de la « Revanche » et les guerres coloniales ininterrompues amoindrissent paradoxalement la combativité effective des troupes.

– Un équipement inapproprié favorise enfin des pertes françaises élevées. Le soldat français est visible de très loin avec son calot rouge, sa veste bleu foncé et son pantalon rouge garance pour le plus grand bonheur des tireurs d’élite allemands.

Rien n’a changé ! Les médecins, les infirmières, les aides-soignants, les pharmaciens ne disposent pas d’une réserve suffisante de masques sanitaires, de blouses de protection, de gants… En outre, le nombre d’appareils de réanimation et de lits est limité. L’hôpital pâtit de plein fouet de la réduction des coûts imposée par les critères de Maastricht. Ce n’est pas sans raison que le service des urgences a mené une grève de presque d’un an !

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Non contents de subventionner en vain la lutte fantasmatique contre toutes les discriminations, de financer sur fonds publics les partis politiques, les syndicats et certaines associations, et d’inciter au clientélisme, y compris migratoire, tous les gouvernements depuis 1992 ont imposé au secteur hospitalier, à l’Éducation nationale et aux forces armées et de police une cure d’austérité qui se traduit par la diminution draconienne des effectifs, des moyens et des coûts, d’où un sous-dimensionnement général chronique, criminel en temps de crise majeure.

Pourquoi l’Italie, la France, l’Espagne ou la Belgique se confinent-elles ? Non pas pour des motifs sanitaires immédiats : le coronavirus ne circule pas dans l’air; il se propage de personne à personne par la salive, les postillons et le contact physique. Le confinement est décidé afin de retarder au maximum la contagion de la population. Les autorités savent que leur système de santé rationné se révèle incapable de surmonter l’afflux des victimes virales. En Italie, en Espagne et en Belgique, la fédéralisation et la régionalisation de l’hôpital ont favorisé l’embauche massive partisane d’agents administratifs inutiles, des détournements de fonds et une corruption systémique. Une vision comptable étriquée a primé sur l’intérêt des patients et du personnel médical. Résultat : en Lombardie et en Alsace, les services de santé doivent maintenant trier les patients à sauver des autres souvent d’un âge avancé. Nos sociétés « ouvertes » qui dénoncent sans cesse toutes les ségrégations pratiquent dans le réel une féroce et terrible discrimination. Un « gériocide » s’annonce…

Par ailleurs, les frontières retrouvent leur pertinence (l’île d’Yeu est sur décision préfectorale séparée du continent !). L’Allemagne, la Suisse, l’Italie réactivent les douanes et les contrôles frontaliers. L’Espace Schengen se ferme pour trente jours renouvelables. Bien trop tardive, cette mesure reste timorée. Avant le début du confinement, le mardi 17 mars à Midi, des centaines de Franciliens ont fui la capitale pour se réfugier dans leurs résidences secondaires auprès des ploucs. Quelle sacrifice de la part des chantres du « vivre ensemble » ! Les bo-bo risquent ainsi d’infecter des zones jusque-là épargnées.

En 2000 – 2001, l’Union dite européenne a connu l’épizootie de la vache folle. À l’époque, les gouvernements réagirent avec vigueur peut-être parce que ce n’était que du bétail. En parallèle à l’élimination de tous les troupeaux (horrifiés, les Indiens s’horrifièrent de ce zoocide), les États rétablirent non seulement les frontières nationales, mais imposèrent un confinement régional, voire départemental. Pour quelle raison, l’actuel gouvernement français, un ramassis de pense-petits, n’a-t-il pas pris des dispositions similaires assorties d’autres mesures spécifiques telles un couvre-feu et l’instauration de strictes barrières cantonales, communales, voire entre les quartiers d’une même ville dès la mi-janvier ?

Darwiniste social, le gouvernement hexagonal n’entend pas tester toute la population. Les tests manquent en raison des réductions budgétaires exigées par la règle pseudo-scientifique des 3 % que la Commission européenne vient d’abandonner dans l’urgence. L’Allemagne semble au contraire miser sur le dépistage systématique de ses habitants. Pis, les médiats centraux qui répercutent et amplifient les mensonges gouvernementaux n’évoquent jamais le contre-exemple de la Corée du Sud. Malgré un effort militaire important qui grève son budget et sans se confiner, la République de Corée parvient à juguler la pandémie par des tests nombreux et fréquents. Le régime macronien trouve son intérêt à dramatiser la situation.

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Contesté par les Gilets jaunes et une forte opposition à la réforme des retraites, le régime veut éviter toute nouvelle réaction populaire. Il plonge le pays via un puissant « bobardement » médiatique dans une ambiance anxiogène. Il en profite pour placer tout l’Hexagone en résidence surveillée. Les militaires du plan Vigipirate deviennent des auxiliaires de la police. S’opère sous nos yeux la fusion sécuritaire des policiers, des gendarmes, des militaires, voire des vigiles privés. Si Internet ne se plante pas avant, le verrouillage des réseaux sociaux parachèvera l’avènement d’une tyrannie douceâtre aux forts relents cosmopolites.

Il ne faut pas croire les beaux discours de Macron et de ses sbires. La crise sanitaire donne à son gouvernement cynique l’occasion de revenir en catimini dans le cadre de l’« état d’urgence sanitaire » (en attendant l’« état de siège climatique » et la « loi martiale financière », c’est-à-dire la spoliation légale des comptes des particuliers et des entreprises par la pègre financiariste) sur les acquis sociaux. Le coronavirus constitue bien le stade ultime du traité de Maastricht. Nos amis de CasaPound – Italie ont raison d’afficher partout que « le patient zéro est la mondialisation ».

Georges Feltin-Tracol.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 165.

mardi, 24 mars 2020

Sur les berges de l’Évros

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Sur les berges de l’Évros

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Pendant que les médiats centraux se focalisent sur l’épidémie de covid-19 dont la dangerosité n’est avérée que pour les personnes âgées ou atteintes de pathologies chroniques, les berges de l’Évros deviennent un foyer ardent de tensions internationales.

Prenant sa source en Bulgarie où on l’appelle Maritza et se jetant dans la Mer Égée au terme d’un parcours de 480 km, le fleuve Évros sert depuis le traité de Lausanne de 1923 de frontière entre la Turquie et la Grèce. Ce cours d’eau est devenu un point de franchissement illégal pour des milliers d’immigrés poussés par les Turcs à s’installer en Europe. Plus au Sud, au large des côtes turques, les îles grecques de Samos, de Lesbos, de Chios, de Kos et de Leros connaissent la même pression migratoire.

Le président Erdogan souhaitait mettre la Syrie sous sa coupe et en faire un vassal islamiste. Grâce à l’intervention militaire russe et à l’aide décisive de l’Iran, du Hezbollah libanais et des milices chiites irakiennes, Damas récupère progressivement sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, y compris à Idlib. Malgré la présence d’une forte tendance eurasiste au sein de ses unités, Erdogan poursuit sa politique néo-ottomane, ce qui multiplie les frictions avec Moscou.

Outre la Syrie, Ankara soutient militairement en Libye le gouvernement de transition de Fayez el-Sarraj tandis que la Russie appuie le maréchal Khalifa Haftar. La Turquie maintient depuis les années 1990 un blocus draconien contre l’Arménie qui ne fait que défendre son peuple au Haut-Karabakh. Le Liban, la Syrie et Chypre n’apprécient pas que des navires turcs d’exploration pétrolière prospectent dans leurs eaux territoriales. Enfin, haut lieu de placement des capitaux russes, Chypre subit depuis 1974 dans sa partie septentrionale l’occupation militaire turque.

Mécontent de perdre sa carte syrienne, le Reis d’Ankara aurait aimer que les États de l’Union dite européenne le soutiennent et renforcent leurs sanctions contre Moscou. Le refus européen l’incita, au mépris des engagements passés et des millions d’euros déjà versés, à pousser les clandestins à franchir l’Évros et à se ruer sur les îles grecques.

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Saturées par une masse démographique incontrôlable qui rend le quotidien déjà difficile plus que pénible, les populations des îles elles-mêmes frappées par l’austérité financière, ne cachent plus leur exaspération. Elles se défendent non seulement contre des intrus qui saccagent églises et chapelles, mais aussi contre des policiers plus que jamais au service de la ploutocratie cosmopolite, de nombreux agents des forces d’occupation mentale que sont les journalistes de l’Établissement mondial et des ONG humanitaires ethno-masochistes.

Ce qui se passe au bord de la Maritza et sur les îles concernent tous les Européens. Le ministre turc de l’Intérieur vient de déployer un millier d’hommes des forces spéciales de la police avec la mission de favoriser le passage en Grèce, voire en Bulgarie, des « migrants ». Comment réagiront-ils face à la résistance des douaniers grecs et bulgares à moins de provoquer un casus belli ? Une guerre de moins en moins froide se prépare aux portes orientales de l’Europe. Courrier International (des 5 au 11 mars 2020) rapporte les propos révélateurs d’un éditorialiste du quotidien turc Star : « Il est temps de rendre la monnaie de sa pièce à l’Europe colonisatrice et à ces croisés démoniaques. » Venant d’un héritier des génocideurs arméniens et des pirates méditerranéens qui réduisaient en esclavage de nombreuses populations européennes, cette affirmation péremptoire ferait sourire si elle n’exprimait pas la conviction profonde de nombreux Turcs.

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Soldats autrichiens sur les rives de l'Evros en Grèce. Des unités des quatre pays du Groupe de Visegrad y sont désormais stationnées aussi.

L’attitude inacceptable d’Ankara mérite une correction. Le 4 mars dernier, Génération Identitaire a lancé sur France-pétitions.com une campagne de signatures demandant au gouvernement français d’habitude prompt à s’engager dans des aventures militaires inutiles d’envoyer des troupes sur l’Évros et en Mer Égée. La France et ses vingt-six partenaires du « Machin de Bruxelles – Strasbourg » s’honoreraient d’y dépêcher le porte-avions Charles-de-Gaulle, du matériel et des soldats. Cette intervention se compléterait par l’envoi supplémentaire de renforts sur l’île italienne de Lempedusa ainsi que dans les enclaves espagnoles en Afrique du Nord de Melilla, de Ceuta, de la presqu’île Velez de la Gomera, de l’archipel Al Hoceima, des treize îles Chaffanires et de l’îlot Persil.

Certes, l’Allemagne, la Belgique, la France et les Pays-Bas comptent désormais d’importantes communautés d’origine turque. Celles-ci pourraient devenir une redoutable cinquième colonne. Ankara les travaille d’ailleurs politiquement par l’intermédiaire, aux Pays-Bas, du parti Denk et, dans l’Hexagone, du Parti Égalité et Justice. Et alors ? En cas de protestations violentes de la part de certains éléments troubles, le recours massif aux LBD s’imposerait sans aucun état d’âme d’autant que l’avenir de l’Europe albo-boréenne se joue à ses confins. Emmanuel Macron a parlé de la « mort cérébrale de l’OTAN » et réclame régulièrement une armée européenne.

Le comportement menaçant de la Turquie constitue un excellent motif pour en jeter les bases opérationnelles. Des Champs Catalauniques en 451 au sacrifice héroïque de Lord Byron à Missolonghi en 1824, les Européens savent d’instinct que leur survie passe par l’union de leurs armes. Plus que le précédent bien connu de la victoire navale de Lépante du 7 octobre 1571 à laquelle le Royaume de France s’abstint pour cause d’alliance avec la Sublime Porte, il faut se souvenir de la bataille navale de Navarin du 20 octobre 1827. Ce jour-là, non loin d’ailleurs de Lépante, les marines britannique, française et russe écrasèrent les flottes ottomane, égyptienne et barbaresque. Cette victoire européenne aida les indépendantistes grecs et permit en août 1828 le débarquement en Morée, au Sud-Ouest du Péloponnèse, d’un corps expéditionnaire français commandé par le général Maison.

Les Européens ont l’impérieux devoir de retrouver l’esprit de Navarin. Ils doivent arrêter la submersion migratoire, mettre un terme à l’entité fantoche de la République turque de Chypre du Nord, reconnaître le caractère national arménien du Haut-Karabakh, imposer la levée du blocus contre l’Arménie, libérer la Thrace orientale, assurer aux Grecs et aux Russes la maîtrise des détroits du Bosphore et des Dardanelles et, surtout, reprendre un demi-millénaire plus tard notre deuxième Rome : Constantinople.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 164, mise en ligne sur TV Libertés, le 16 mars 2020.